Un bal au Manoir Manfred [libre]

Lilla recula. Elle se tenait dans le Grand Halle du manoir des Manfred et observais la métamorphose de la salle. Elle avait bossé comme une dingue, courant à droite et à gauche, donnant des ordres, mettant la main à la pâte pour que tout soit fini dans les temps. Une semaine … Une semaine pour préparer ce bal ! Quand elle y pensait, elle ne pouvait que secouer la tête …

Très bien nous feront ce bal dans sept jours pas un de plus …
Une semaine plus tôt …
La réunion terminée, ces paroles tournaient dans la tête de Lilla. Désormais seconde de la famille, et instigatrice de ce bal, c’était à elle d’assumer les charges et responsabilités. Mais elle n’avait pas peur : c’était un défi aussi ! Prouver à tous ces machos que les femmes avaient aussi une tête bien faite et un cerveau bien rempli. Elle voulu être méthodique : elle commença par faire une liste de tout se qu’elle devrait faire et avoir …

-Des bougies … faut en acheter à nouveau … Enlever la table … j’vais la mettre où ? … Dans l’coin là-bas … Et cette armoire ? A mettre dans une autre pièce … Hum, le beau tapis vert de la chambre … je pourrais le mettre là … A moins que … Et les musiciens ? Faudra monter une petite scène dans ce coin … Et les invitations … Oui, ça devrait le faire …

Lilla continua de noter au fur et à mesure que ces pensées défilaient. Absorber par sa tâche, elle n’entendait plus rien : elle restait simplement là, au beau milieu de la salle, sa plume et sa feuille à la main. Dans sa tête, la salle se dessinait petit à petit comme elle voulait qu’elle soit. Il fallait que se soit tape à l’œil, mais pas trop, meublé avec gout et luxueux. Les couleurs brillaient devant ses yeux, les convives se déplaçaient déjà autour d’elle en une symphonie de soie et de dentelles. Il fallait juste que cette fête soit inoubliable … Juste …

-Mademoiselle, on fait quoi de ces rideaux ?

-Et ces couverts ? Faut les placer où ?

-Miss, nous avons quelques soucis de place dans le coin de la salle !

Lilla ne savait plus où donner de la tête. Cela faisait deux jours (que deux jours !) que les travaux avait débuté. Mais pour l’instant, les transformations faisaient plus désordres et la salle de réception ressemblait à un vrai de chantier. Mais Lilla ne perdait pas son calme légendaire et faisait face à toutes les complications simplement, prenant les soucis un par un. Les autres vampires étaient stupéfaits par cette attitude, mais elle faisait ainsi un excellent travail. Elle donna de nouveaux ordres et les allers-retours recommencèrent de plus belle. Lilla sourit devant ce ballet : c’était une sorte de répétition des danseurs qui allaient faire tournoyer leurs corps dans quelques jours …

Finalement, aidé par des dizaines, voir des centaines de mains, qui s’affairaient dans la salle du manoir Manfred, la Grande Salle de Réception fut prête à temps. Lilla était fière de son travail. Elle sourit un peu bêtement devant les transformations : d’une salle un peu oubliée (le dernier bal de Manfred datait de longtemps maintenant), elle en avait fait une magnifique salle de bal. D’un côté, une petite scène de bois avait été dressée pour accueillir les musiciens qu’elle avait sélectionnés. Sur un mur, un énorme miroir, gigantesque, orné d’un cadre argenté. Une table de plusieurs mètres trônant contre un troisième mur, juste en face de l’entrée. Plein de mets savoureux étaient posé dessus : les papilles allaient elles aussi danser dans la bouche des convives !
Des chaises étaient dispersées un peu partout dans la salle, pour permettre aux vampires qui le souhaitaient, de s’assoir. De lourdes tentures étaient placés dans des endroits stratégiques : sur les côtés du miroir, sur les côtés de la cheminée de marbre, ou près des meubles de bois. Ils étaient très souvent de couleurs sombres, mais quelques uns étaient blancs ou rouges aussi, pour ajouter quelques touches de couleurs subtils dans cette grandes salles. Les longues fenêtres étaient ouvertes, pour laisser la salle respirer et permettre à ceux qui le voudrait, de profiter de la vue et des balcons qui agrémentaient le manoir Manfred. Les lustres argentés avaient été poli et ils projetaient la lueur des bougies, les reflétant à l’infini sur les murs sombres. Le carrelage avait été lui aussi astiqué. Les grandes portes avaient été ouvertes, attendant les premiers visiteurs. Les domestiques étaient déjà en place, aux quatre coins de la salle, prêt à servir les vampires invités. Les gardes aussi étaient là. Avec une telle concentration de vampire en ces lieux, la famille Manfred tenait à se qu’il ne se passe rien de fâcheux ici …

Lilla fut soudainement nerveuse, chose qui lui arrivait très rarement. Le début de la fête n’allait pas tarder et elle allait enfin savoir si tous ses efforts avaient payé. Elle se tenait droite sur un côté de porte, sentant un léger souffle sur son visage. Sa robe noire ondula sous la brise, caressant ses longues jambes blanches. Une épaule nue, l’autre tenant la robe par une agrafe, le dos nu, les cheveux retenus par un savant chignon, la vampire était prête à accueillir la foule avec tout le sang froid dont elle était capable. Brusquement, une main se posa sur son épaule, suivis d’un souffle d’air glacé sur sa nuque. Elle frissonna et sourit, mais repoussa la main tentatrice. Elle expliqua :

-Fal’Maat, ne me déconcentre pas … Les premiers ne vont pas tarder à arrivé. Konrad est prêt là haut ?

Il lui répondit en passant devant elle, la main de nouveau sur son épaule, jouant sur sa chair nue :

-Oui. Il n’aime pas beaucoup l’idée de devoir attendre dans une chambre pour débarqué ensuite, mais il te fait confiance. Alors il attendra … Petite fleur … Tu es toute en beauté ce soir …

Elle rougit en détournant les yeux. Et elle vit les premiers vampires arriver. Fal’Maat soupira et suivant son regard, mais décida de s’esquiver pour laisser faire Lilla. Elle était très douée, elle s’en sortirait à merveille.

-Bienvenue …
Donnez donc vos manteaux aux domestiques là …
Vous avez fait bon voyage ?
Bienvenue au manoir Manfred …

Les salutations continuèrent longtemps, mais Lilla ne se découragea pas. Un sourire à droite, une poignée de main à gauche et elle était toujours rayonnante. Puis, un vampire arriva. Un air guindé, le dos droit, tout habillé de noir (même la chemise !) il regarda la vampire d’un air froid et calculateur, avant de lui annoncer d’une voix monocorde :

-Je suis Djannik et je représente Corran de Monfort qui n’a pas pu se déplacer ce soir. Il en est désolé, mais un bal de pacotille n’est pas une affaire urgente. Le Roi a d’autres préoccupations en ce moment …

Mais Lilla refusa de se laisser démonter. Elle plaqua un sourire distant et répliqua tranquillement :

-Bienvenue Monsieur Djannik. Je comprends parfaitement que le Roi n’est pas pu venir. En attendant, passez une bonne soirée …

Djannik fronça les sourcils d’un air mauvais et partis se perdre dans la foule déjà nombreuse. Lilla leva les yeux au ciel. Il découvrirait bien assez vite que la famille Manfred ne se laisserait plus marcher sur les pieds. L’Aristocrate poursuivit sa tâche. Elle attendait des personnes bien particulières … La Comtesse Noire par exemple …

Spoiler:

Quelques heures auparavant dans la suite royale :

- Es-tu sérieux ? Tu ne vas pas répondre à l'invitation des Manfred ?

Aya, éberluée, avait regardé Corran de Monfort, jouer avec la liqueur dans son verre ballon, le faisant ainsi tournoyer à la lueur de l'âtre, perdu dans la contemplation des flammes à travers le liquide pourpre transparent. Elle ne le comprenait pas. Lui qui se voulait dévoué au bien de son peuple, s'apprêtait à faire ce qu'elle considérait comme être une erreur, surtout qu'elle savait que Kareena comptait s'y rendre. Il ne fallait pas qu'il perde de vue que c'est comme ça qu'eurent lieu la déchéance puis la mort des deux dernières reines ... fort puissantes pourtant.
Elle se dirigea vers lui, et s'assit à ses pieds, puis posa sa tête sur ses genoux. Elle aimait faire ça, quand il était assis dans son fauteuil. Ce sera un des moments qui lui manquera le plus, indubitablement. Ils lisaient et partageaient leurs avis sur les lectures qu'ils avaient, parfois ils s'amusaient à réinventer des dialogues ... Corran sans être aussi lubrique que ses concitoyens, aimait les choses de l'amour et les faisaient découvrir à sa servante-maitresse, sans jamais se faire prier. Et souvent leur moment de tendresse partagée au coin du feu, les scénarios réinventés chaleureusement, se transformaient en une épopée fantastique qui laissait derrière elle, un incendie qui les consumait entièrement de longs et précieux moments.

Elle releva la tête et le contempla dans les yeux . Plus chaud que la braise et plus glacial que le gel d'hiver sur les montagnes de l'edelweiss ... Tel était son amant, roi torride en privé, aux allures glaciales en publique. Jamais il ne manifestait la moindre faiblesse ni le moindre sentiment devant une assemblée. Elle était la seule à connaitre cette facette de lui ... "MAIS OUI BIEN SUR !" s'exclama-t-elle en son for intérieur.

L'air soudain sérieux elle reprit :

- Mon roi, vous savez que je vous aime plus que tout au monde et que mon plus grand désir est votre bonheur.

Elle le vit lever un sourcil, il semblait dubitatif par cette entrée en matière et par ce soudain vouvoiement, elle poursuivit néanmoins :

-Je ne voudrais pas vous indisposer en vous rappelant le triste sort des deux précédentes reines. Comment êtes vous arrivé là ou vous en êtes : en saisissant les occasions créées et ... les brèches ouvertes.

Il la fixait maintenant d'un air interrogateur, elle semblait avoir su capté son attention. Elle se leva et s'assit sur ses genoux, passant ses bras autour de son cou, l'air légèrement excédé qu'il ne comprenne pas où elle venait en venir. Elle secoua la tête en soupirant et dit :

- Chéri fais un effort enfin ! Ysabella et Natacha après elle, ont créé elles même leurs chutes en se laissant aller. Tu t'es toi même engouffré par deux fois dans ces brèches pour asseoir tes positions et te hisser au sommet. Il fallait oser et tu as osé, mais ne crois pas que tu es le seul à avoir cette intelligence et si tu laisse des Seigneurs vampires affirmer leur autorité sans toi même y être pour asseoir la tienne par dessus, tu vas créer des brèches par lesquelles EUX vont s'empresser d'y pénétrer sans que tu aie le temps de dire ouf .
Sans compter que les Manfred font partie des plus puissants, vaut mieux les avoir pour toi que contre toi. De plus leur chef est un ami. Ils te seront dévoués, malgré leurs ambitions démesurées. D'ailleurs ça te permettra de garder un œil sur eux de l'intérieur.

A bout d'arguments et de souffle, Aya s'abîma à nouveau dans le silence, et posa sa tête sur l'épaule du roi qui semblait perdu dans ses pensées.
Elle voulait aussi profiter de lui le plus possible. C'était pour ce soir ... Elle ferma les yeux et soupira de bien être.
De longues minutes plus tard, il sembla sortir de son mutisme et murmura à son oreille qu'il était d'accord pour y aller mais qu'il n'y resterait pas longtemps. Puis il passa un bras autour de sa taille et un autre sous ses jambes avant de quitter son fauteuil.
Elle resserra son étreinte avant de se laisser emporter par la passion qui les consumait encore plus surement que le feu de l'âtre ne consumait ses bûches.


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Au bal :

Quelques heures plus tard, ils s'avançaient en calèche vers la demeure Manfred. Le roi vampire avait retrouvé son air impassible et distant. Aya sourit intérieurement. Cela l'amusait de voir des changements de ce genre s'opérer en une personne en si peu de temps ... Même s'il s'agissait d'un vampire.
Elle réprima difficilement un sourire qui lui valut du reste un discret pincement d'avertissement sur le coté. Elle tourna la tête et tira la langue puérilement au roi.
Elle savait qu'ils ne pourraient pas jouer plus longtemps en dehors de l'intimité de leur voiture ... et que plus tard, sonnerait l'heure de son départ.

L'attelage s'arrêta bientôt devant un haut manoir, illuminé d'où s'échappaient des bruits de fête caractéristiques, savant mélange de notes de musique, de bruits de conversations et d'éclats de rires, indiquant ainsi au dernier couple qu'ils faisaient partie des retardataires.
Reprenant contenance, la demi elfe serra une dernière fois la main de son roi puis s'engagea sur le marchepied à sa suite en se demandant si Kareena était déjà arrivée. Elle commençait à ressentir, la pression peser sur ses épaules. Elle, la demi-elfe, maitresse du Roi, non contente d'être invitée officiellement à un bal d'aristocrates, elle arrivait au bras du Roi en personne, alors qu'il s'était désisté.
Ses doigts se crispèrent sur son bras, et elle faillit se prendre les pieds dans sa robe améthyste, élégamment parsemée de strass et de brillants offerte par Corran le matin même. Il était étonnant de voir combien il avait cerné ses gouts.
L'élégante robe longue à traine en soie, tombait lourdement en un bustier ouvert entre ses seins, en deux pans attachés par de simples attaches argentées et qui remontaient pour se fermer derrière la nuque, lui laissant ainsi, les épaules et le dos entièrement nu jusqu'à la taille . Une longue jupe à traine s'évasait autour de ses hanches, maintenue par des chaines serties de strass , le haut et le bas de la robe étaient maintenus ensemble par une ceinture en forme de diadème, devant et derrière puis se perdait ainsi dans les vagues du drapé de soie brillante de paillettes et de brillants, qui évoluaient sensuellement sur les jambes musclées de la jeune femme.

La distance qui les séparait de la grande porte, ainsi que les hautes marches furent avalés en peu de temps. Bientôt sa main se posa sur le marteau de la lourde porte, qu'elle laissa retomber par deux fois.
Elle quêtât un signe d'encouragement dans le regard de son amant, qui lui adressa un sourire discret en lui tapotant la main de la sienne.


[hrp] Ce rp est susceptible de modification, dans les 24h de son postage, pour cause de zieuxpasenfacedestrous[/hrp]

Le petit carton doré qui trônait sur le bureau de cerisier de la Comtesse Noire affichait quelques mots calligraphiés de pourpre et d'argent :
La première fois où les yeux de Kareena Von Carstein s'étaient posés sur ces lettres, elle avait haussé un sourcil alors que plusieurs interrogations s'étaient imposées à son esprit. Les Manfred donnaient un bal ? Cela était déjà un fait rare en soi, mais en plus pour célébrer l'arrivée à leur tête d'un nouvel individu... Konrad Manfred. Elle avait bien réfléchit, et se souvint avoir déjà entendu parler de lui... Mais il n'était même pas Aristocrate ! Qu'avait bien pu traverser les esprits torturés des Manfred pour nommer un si jeune Vampire ? Piquée par la curiosité, elle avait refoulé son idée première de refuser l'invitation. Après tout, la jeune Aristocrate Lilla était également une Manfred ; Kareena la recontrerait donc probablement au bal. N'ayant guère aperçu son amie depuis plusieurs mois, la Comtesse avait mis de côté ses préjugés sur la famille, rangé le carton dans un tiroir et avait sorti l'affaire de sa tête.

Kareena était donc à présent assise devant le miroir où elle la seule à pouvoir distinguer son propre reflet, et s'interrogeait sur les couleurs dont elle allait parer son visage. L'activité de l'Apparence et du Paraître, si familière aux Vampires, ne l'avait jamais réellement lassée. Elle aimait à réhausser sa beauté, qu'elle savait déjà ravageuse (autant positivement que négativement, mais à ceux qui la trouvaient laide elle ne répondait que par l'indifférence), pour faire le plus d'effet possible aux autres Non-Morts qu'elle allait rencontrer dans la soirée. C'était un jeu plaisant car dangereux : il lui fallait trouver la bonne apparence et l'assurance nécessaire pour être respectée, crainte et fantasmée. Un pas de travers, et les Aristocrates et autres Sanguinaires (plus rarement les Nouveaux-Nés : ceux-ci n'étaient guère conviés aux bals) allaient changé de jugement sur elle, réviser leurs positions, et fomenter à son encontre.
Elle se plaisait dans cette situation de puissance équilibriste, et c'était tout ce qui faisait sa force.
La vampire était vêtue d'une robe pourpre dont la jupe, extrémement bouffante, couvrait ses pieds. Elle était ornée et retenue en divers endroits, non alignés en un effet asymétrique, par des broches en forme de roses noires et violettes, aux allures bien souvent délicieusement fanées. Le haut était un corset recouvert par des bandes d'une dentelle fine et d'une excellente qualité. Il s'ouvrait sur sa poitrine pour revenir s'enrouler sur sa gorge en un tour de cou très large et élégant, conçu pour ne pas gêner les mouvements de la nuque, bordé de la même dentelle que le corset. De longs gants de satin noir aux reflets pourpres attendaient patiemment d'être enfilés. Le tout venait d'un couturier humain que la Comtesse faisait nourir et loger au Manoir Nécromantique comme un Aristocrate en échange de son incommensurable talent.
La coiffure avait, quant à elle, été réalisée par une autre Vampire amie de Kareena : les cheveux étaient relevés du côté gauche en un savant chignon lâche qui mettait en valeur l'indiscipline de la chevelure, tenu par une myriade de minuscules piques et perles pratiquement invisibles, qui faisaient briller le tout en infimes touches de lumière.

Kareena jaugea rapidement la situation. Contrairement à l'accoutumée, elle ne souhaitait pas se faire attendre ce soir, elle irait donc au bal à l'heure. Il ne lui restait qu'une vingtaine de minutes.
Elle peignit ses lèvres d'un violet très léger, couvrit les côtés de ses pomettes d'une imperceptible couche de rouge et accentua son regard d'un vif trait noir qui disparaissait sur ses tempes. Le temps de parfaire le maquillage, et elle avait à partir. Elle passa les gants avec une petite pensée pour son magicien de couturier et franchit la porte de sa chambre.



Ses talons hauts claquèrent sur le pavé lorsqu'elle descendit de la calèche devant le manoir Manfred. A l'instant même où les quelques Vampires présents dans la rue -tous en costume de soirée- la reconnurent, ils s'affairèrent à la saluer et à la combler de compliments en l'accompagnant à l'intérieur. C'était la même chose à chaque fois. Kareena souriait, riait et répondait chaleureusement à ces hypocrites ; elle-même n'épprouvant, probablement comme eux, aucune répugnance à leur mentir sur ses véritables sentiments. Non Arthur, cette veste n'est vraiment pas à mon goût et tes chaussures sont passées de mode depuis au moins quatre siècles. Non Lermia, ton maquillage est à vomir et je n'ai pas oublié la rumeur que tu as lancé sur ma soit-disant relation avec Kalianoth Darlands. Non Yvinne, le diadème n'est assorti ni à ton châle ni à tes escarpins, et ta bague ressemble à une parodie de bijouterie vampirique, tu fais honte à nos artisants. Non German, ta coiffure n'est pas réussie et ton pantalon est déboutonné. Mais, evidemment, elle disait le contraire.
Enfin, deux Aristocrates qu'elle appréciait réellement s'approchèrent, dispersant les menteurs et lèches-bottes attroupés. Elle échangea quelques paroles, et ils furent devant la grande porte de la salle de bal.
Les portiers leur ouvrirent, et Kareena fut stupéfaite de ce qu'elle découvrit. Elle n'aurait pas cru les Manfred capables de tant de goût en matière de décoration... Ils avaient embaucher quelqu'un. Elle s'approcha d'un garde et le lui demanda. Il répondit avec un sourire que l'auteure du spectacle n'était autre que Lilla Manfred. Kareena émit un petit rire joyeux en s'engouffrant dans l'immense salle, se séparant de ses deux amis.

Plusieurs convives étaient déjà arrivés, une dizaine environs, mais alors qu'elle marchait vers Lilla -repérée de loin- une foule d'autres Vampires se déversait dans la salle de réception.
Elle arriva bientôt à la hauteur de Lilla, et lui prit chaleureusement les mains en affichant un sourire ravi.

" Chère Lilla, c'est extraordinaire ! La salle est absolument magnifique, je n'étais pas au courant de vos remarquables talents d'agréments ! Et tous mes compliments pour votre robe aussi, elle vous sied à merveille ! "

Pour la troisième fois depuis sa descente de calèche, elle n'avait pas menti : Lilla était réellement très belle à son goût. Elle apperçut Fal'Maat, son compagnon, non loin d'elles, et lui adressa un signe de sa main gantée. D'autres Manfred discutaient çà et là, et ne pouvaient retenir des regards vicieux ou dégoutés vers elle. A ce qu'elle pouvait voir, la rumeur n'était pas démenti : les Manfred avaient vraiment un problème avec les femmes. Cependant, Kareena avait entièrement revêti son caractère vampirique, et elle était décidée à faire de cette soirée un moment de plaisir, quel qu'en soit le prix.
Une odeur familière vint alors lui chatouiller les narines, et elle lâcha les doigts de Lilla pour se tourner vers la porte. Elle n'avait pas rêvé, c'était bel et bien Corran de Monfort et Aya, qu'elle nommerait ici Jissia, qui venaient de pénétrer dans la salle. Les deux avaient fort belle allure, et Kareena surprit nombre de regards haineux en direction de la servente qui apparaissait contre toute attente, au bras du Roi lui-même.

Elle fit signe à Lilla de la suivre et partit à la rencontre du Seigneur Vampire et de sa cavalière. Par mesure de convenances, elle ne tutoya ni l'un ni l'autre, pour les raisons différentes qui auraient pu l'amener à le faire ; et traita la demi-elfe comme si elles ne s'étaient jamais vues dans la bibliothèque.

" Bonsoir Seigneur de Monfort, dame Jissia. Vous êtes au comble de la beauté tous les deux, quel plaisir de vous voir ici ! J'avais cru entendre que vous ne viendriez pas Corran, que c'est-il passé pour que vous changiez d'avis ?"

Connaissant son Roi, Kareena était réellement surprise : il n'était pas dans ses habitudes d'abord de changer d'avis, mais également de se rendre à ce genre de mondanités.

Quelques heures auparavant dans la suite royale :

Corran appréciait sa liqueur et les formes créées par le gigue dansée par les flemmes du feu quand Jissya prit la parole. Comme il s’en était douté, elle lui parlait du Bal. Elle était prévisible dans son genre. Elle allait essayer de le convaincre d’y assister. Ce qu’il avait déjà décidé mais garder pour lui pour voir si la demi-elfe agirait comme il le prévoyait. En fait sa garde était déjà au courant et se préparait à se rendre au manoir des Manfred. Ses espions dans la place lui avait déjà parlé du bal et des invités qui seraient là.

« Sans compter que les Manfred font partie des plus puissants, vaut mieux les avoir pour toi que contre toi. De plus leur chef est un ami. Ils te seront dévoués, malgré leurs ambitions démesurées. D'ailleurs ça te permettra de garder un œil sur eux de l'intérieur. »

Corran sourit intérieurement, posa une main sur les cheveux soyeux de la demi-elfe et dit :

« Peu de choses échappent à ma vue dans mon royaume… Et certainement pas ce qu’il se passe chez les Manfred. Mais tu as raison, mieux vaut aller voir ce jeune seigneur que tu sembles si bien connaître... Cependant je n’y resterai pas toute la nuit j’ai d’autres choses à faire. »



Au bal :

Comme il en avait donné l’ordre, ces gardes escortaient sa calèche. Ces derniers avaient reniées leur nom de famille, leur possessions pour ne servir que lui. Il les avaient tous testés. Peu survivaient, généralement à cause d’un manque de loyauté parfois ils ne survivaient pas à l’affrontement avec lui ou aux élixir préparés par Corran que tous buvaient périodiquement et qui devaient augmenter leur pouvoirs. Mais ce qui choquaient le plus ses nobles, c’étaient que l’on intégrait sa garde seulement au mérite de ses actions et non de son sang. Et que des nobles eurent dû s’écarter et faire profil bas face à des roturier les horripilaient aux plus haut point. Sans compter que la Garde de Ombres avait à son tableau quelques noms de nobles. Cette garde n’hésiterait pas à tuer tout imbécile qui ferait un geste brusque ou déplacé envers lui, noble ou pas. La seule autre personne qui pouvaient leur donner des ordres était Kareena. Elle aussi avait toujours quelque garde pour veiller sur elle, du moins quand elle le désirait. Et c’était un honneur quand l’on se voyait dépêcher ces gardes pour sa protection. Un honneur ou le signe que Corran gardait un œil sur ce que vous faisiez…

Pendant le voyage il apprécia la toilette de son aimée… Elle était tout bonnement resplendissante… Et l’améthyste lui allait comme un gant. Son odeur était un peu trop champêtre mais cela allait son côté elfique. Il n’avait rien contre les elfes à titre personnel mais féru d’histoire, il ne pouvait ignorer que de tout temps les elfes avaient traqués sont peuple sans relâche et ça il ne le permettrait pas. Jissya semblait toute excitée par ce bal et il pourrait s’y passer des choses intéressante en effet.

Alors que la demi-elfe était tout en beauté et un parangon de féminité, lui avait revêtu son armure et comme à son habitude, portait son épée runique à son fourreau. Comme il était le roi, il pouvait se permettre de ne pas lier la garde de son épée à son fourreau. Son armure était légère mais résistante, parée de gravure couleur de jais. Les scènes représentaient le massacre d’elfes et son trône où était empalée la tête d’Ysabella et de Natasha. Bien que l’effet ne soit pas recherché, il avait fière allure comme ça.

Leur calèche s’arrêta enfin. Quand les nobles qui faisaient la file pour entrer comprirent qui arrivait, ils se dépêchèrent de faire place et saluèrent le roi et sa compagne alors qu’ils avançaient vers la porte. La Garde des Ombres se déploya efficacement et silencieusement.

Elle quêtât un signe d'encouragement dans le regard de son amant, qui lui adressa un sourire discret en lui tapotant la main de la sienne.

Il lui murmura :

« Ma chérie, pas besoin de toquer quand tu es avec le Seigneur des Cryptes et la Garde des Ombres… »

Il fit un signe aux chef des Gardes. Celui-ci se mit devant le couple qui avait reculé et ouvrit la porte. Le chef ainsi que deux lieutenants les précédèrent jusqu’à la salle de bal. Ils ouvrirent les portes devant le héraut de la maison ébahit et annoncèrent eux-même le roi et sa dame.

« Le Seigneur des Cryptes, Corran De Monfort et sa Dame Jissya De Monfort »

Les convives étaient tous éberlués. Peu comprenaient que leur roi était parmi eux. Chose dès plus rare. Corran et sa dame avancèrent, les gens s’écartant de leur passage en les saluant. La Garde prit position le long des mûrs et près de la porte. Les gardes de la maison de Manfred durent quitter la salle. Personne d’autre que la Garde des Ombres n’étaient autorisés à garder Corran, c’était un fait connu de tous. Le chef de la garde et les lieutenants se tirent derrière le couple la main toujours posée sur leur arme, silencieux et attentifs.

Il repéra très vite Kareena et la jeune Lilly Manfred qui marchaient vers eux. Il ria en lui même en voyant le regard de la Comtesse noire. A elle aussi il avait dit qu’il n’irait pas. Mais il savait très bien que c’eut été une erreur que de ne pas venir rencontrer le jeune seigneur Manfred.

«Bonsoir Seigneur de Monfort, dame Jissia. Vous êtes au comble de la beauté tous les deux, quel plaisir de vous voir ici ! J'avais cru entendre que vous ne viendriez pas Corran, que c'est-il passé pour que vous changiez d'avis ?»

Il opina de la tête à Kareena non sans remarquer que pendant une fraction de seconde Kareena avait regarder bizarrement Jyssia.

« Vous êtres très belle vous aussi comtesse. Comme à votre habitude. Hé bien il n'y a que les idiots ou les elfes pour ne pas changer d'avis. Tiens je ne vois pas la jeune Lisabelle à vos côté, c’est assez rare»

Puis il se tourna vers la jeune Aristocrate.

« Alors vous êtes Lilla Manfred… Jolie réception, merci pour votre invitation. Je vous présente ma Dame, Jissya De Montfort...»

Lilla se retint de bailler. Elle avait un rôle d’hôtesse qu’elle tenait très à cœur, mais avec le baron de trucmuche qui l’avait harponné dès le début, elle commençait à trouver le temps long. Elle hocha la tête à une nouvelle question du baron qui lui tenait la grappe, faisant mine de s’intéresser à se qu’il disait. La salle se remplissait petit à petit, les recoins bourdonnant d’activités et de conversations en tout genre. Lilla était satisfaite : au moins, ça commençait bien. Le décor avait l’air de plaire aux convives. Lilla avait reçu pas mal de compliment (vrais ou hypocrites, elle s’en fichait un peu), et tout se passait bien, tout le monde arrivait tranquillement. La scène de Djannik n’avait même pas plombé l’ambiance et il paradait, le buste en avant parmi les invités. La jeune vampire l’ignora superbement : elle avait l’habitude de cette attitude de mépris de la part hommes. Elle reporta son attention sur le machin qui se tenait devant elle, lorsqu’un mouvement attira son attention sur la droite. La Comtesse Noire ! Elle marmonna une vague excuse au baron qui suivit son regard. Il eut la délicatesse de ne faire aucun reproche et de la laisser partir. Elle arriva près de la Comtesse, un sourire aux lèvres, laissant ses crocs à découvert.

" Chère Lilla, c'est extraordinaire ! La salle est absolument magnifique, je n'étais pas au courant de vos remarquables talents d'agréments ! Et tous mes compliments pour votre robe aussi, elle vous sied à merveille ! "

-Kareena ! Je suis heureuse que vous vous soyez libérée finalement ! Merci, cela fait une semaine que je travaille sur le décor. C’est fou les détails qu’il faut régler ! Vous aussi, vous êtes resplendissante ! Je fais bien pâle figure à côté de votre toilette !

La Comtesse fit un signe et Lilla se douta que c’était à Fal’Maat, qui devait la surveiller de très près. Elle eut un sourire en coin : elle lui avait bien dit qu’elle se débrouillerait et qu’il pourrait profiter du bal. Mais évidemment, il n’en faisait qu’à sa tête ! Elle était contente qu’il soit derrière elle, à la surveiller comme si elle était une petite chose fragile. Toutes les femmes aiment que leur mari les protègent … Lilla surpris deux vampires en pleine conversation, chuchotant, rapproché l’un vers l’autre qui sursautèrent dès qu’elle posa les yeux sur eux. Il faudrait qu’elle enquête sur eux après le bal. Mais alors que l’agitation arriva à son comble dehors, quelqu’un annonça :

« Le Seigneur des Cryptes, Corran De Monfort et sa Dame Jissya De Monfort »

Lilla ouvrit des yeux ronds. Corran ? Que faisait-il là ? Elle se tourna vers Fal’Maat, qui faisait la même tête qu’elle. D’un coup d’œil, ils se comprirent : il partit devant pour se poster près de la porte, pendant qu’elle suivit Kareena, un nouveau sourire sur le visage. Elle passa devant Djannik, qui s’était arrêté en pleine conversation, la bouche grande ouverte. Puis, il la referma, fusillant Lilla du regard. L’air conquérante, elle arriva devant le Seigneur, rassurée. Il était venu ! Il s’intéressait à leur petite famille alors ! Elle était excitée comme une puce d’un côté et très honorée de l’autre. Que pourrait-elle dire ? Alors qu’elle arriva devant Corran, elle vit sa dame. Une non-vampire ? Jissiya avait-il dit ? Elle était très étrange, peut-être intimidée. Etait-ce la première fois qu’elle assistait à ce genre de mondanité ? Lilla n’en savait rien, n’étant pas autorisé par son défunt père d’assister à ce genre de réception …

« Alors vous êtes Lilla Manfred… Jolie réception, merci pour votre invitation. Je vous présente ma Dame, Jissya De Montfort...»

Lilla s’inclina d’abord devant Corran, puis devant Jissia. La dame avait une robe qui faisait ressortir ses yeux. Choisis avec discernement et gout, c’était certain. Un soupçon de paillette, pour le côté festif, une robe magnifique que seul les plus grands de ce monde pouvaient s’offrir. Mais quand elle regarda plus attentivement le visage de Jissiya, elle le trouva étrangement beau, les traits fins. Lilla se força à tourner les yeux vers Corran, qui avait revêtu une armure à couper le souffle. Elle lui dit, balbutiante par son aura de force :

-Oui, Je suis bien Lilla. Merci Seigneur, j’espère que vous vous plairez ici pour le temps que vous y passerez …

Lilla suivit vaguement du regard les soldats chassé ceux qu’elle avait mis. Pour la sécurité du Seigneur pensa-t-elle … Et bien soit. Elle n’avait rien contre Corran, alors elle laissa faire. Fal’Maat venait de réapparaitre à ses côtés, assez loin pour ne pas perturber sa conversation. Quelle délicatesse ! Ce vampire était une perle absolue ! Elle se secoua pour rester concentrée sur la conversation qui se déroulait entre les plus hauts dirigeants de la race vampire. Ce fut Jissia qui la fit sursauter légèrement lorsqu’elle lui déclara :

- Enchantée de vous rencontrer mademoiselle Manfred, j'ai souvent entendu Konrad parler de vous, je suis ravie de voir à ses cotés une personne censée et fraiche telle que vous semblez l'être.

-Merci Madame Jissia. Ainsi vous connaissez mon frère Konrad ? Il est effectivement plus éclairé que notre père …

- Ravie surtout de voir qu'il est moins misogyne que ne l'était votre père.

-Je ne peux que vous approuvez pour cette remarque, madame … ajouta-t-elle sur le même ton, un sourire complice. Finalement, elle lui plaisait bien. Un peu étrange, certes, mais apparemment, bien informée. Le Seigneur prit possession des lieux, les vampires autour qui l’observait d’un air étrange. Lilla pressentit de l’électricité dans l’air, comme s’il y allait avoir de l’orage. Les regards haineux allaient bon train sur leur troupe : était-il destiné à Jissia, pour sa présence auprès de Corran ? Ou bien aux femmes de la troupes ? Lilla n’aurait su dire. Mais comme la salle de réception était déjà bien remplis, elle décida qu’il serait temps que le maitre des lieux fasse son apparition. Elle glissa à ses compagnons :

-Excusez-moi, je reviens dès que possible …

Elle fit un signe à Fal’Maat, qui partit chercher Konrad, le temps que Lilla prépare son entrée en scène. Elle traversa la salle à grands pas, sans se prendre les pieds dans sa robe ou un quelconque objet, et monta sur l’estrade, devant les musiciens qui avaient pris place. Elle toussota, et les premiers «chut » se firent entendre dans la salle, jusqu’au silence complet. Elle prit son inspiration et se jeta à l’eau :

-Mesdames et messieurs les vampires, Madame la Comtesse, monseigneur Corran, Dame Jissiya, je suis heureuse de vous voir tous ici, à ce bal. Vous avez été invité pour une bonne raison : notre famille à subi une perte il y a peu, donc sa hiérarchisation à quelque peu changé. Comme vous vous en doutez, me voilà devenue le porte-parole de notre belle famille et le bras droit du nouveau Maitre Manfred. Donc, je vous pris d’accueillir le nouveau chef de famille : Konrad Manfred.

Un grand sourire aux lèvres, Lilla se tourna vers les escaliers, sur lesquels Konrad devait faire son apparition, car informer par Fal’Maat. Enfin, ils allaient tous voir que la famille Manfred pouvait devenir une nouvelle puissance parmi les vampires …

Konrad n’avait pas prit part aux préparations de la salle de bal. Il avait laissé faire Lilla car il savait qu’elle serait capable d’un chef œuvre et que lui par contre n’aurait pas su faire grand chose. Il espérait juste ne pas s’être trompé en acceptant l’idée du bal. Il serait parmi de nombreux autres vampires et au moindre problème sa garde aurait du mal a lui venir en aide. Donc il préféra prendre quelques précautions et donna des instructions à ses gardes surtout s'il voulait aider Jissia à s’échapper …

Konrad, jour du bal :

Konrad, depuis près d’une heure, tournait en rond, stressé, dans l’ancienne salle de son père qui maintenant était la sienne. Il n’avait pas fait de changement dans la salle. Son père était peut être un monstre misogyne, mais il avait au moins du goût. Il avait du mal à rester calme, il avait peur que cella se passe mal. Il s’arrêta de tourner en rond et vérifia que sa tenue convenait. Il était vêtu d’un costume noir et sobre, il n’avait pas voulu porter une tenue trop voyante. Il avait aussi maintenant, une nouvelle épée à sa ceinture et le fourreau était décoré d’un dragon rouge sang. Il avait décidé d’aller au bal avec son épée pour montrer son statut de chef de famille et de meneur. Pour se détendre il avait fait monté une jeune servante humaine et l’avait mordu au cou buvant directement à la gorge de la servante, il but lentement jusqu'à ce qu’elle ne tienne plus et commence à tourner de l’œil. Il appela alors deux gardes pour qu’ils la sortent et pour qu’ils veillent à ce qu’elle ne meurt pas.


Puis il se remit à attendre, à attendre et à attendre…

Fal’Matt monta les escaliers pour lui annoncer qu’il pouvait enfin entrer en scène.

-Konrad vous pouvez descendre.

-Enfin ! Je n’en pouvais plus ! Je suis au bord de la crise de nerf. Je viens de vider une pauvre humaine de son sang. Bien, merci Fal’Maat, je vais descendre.

Il fit signe aux deux soldats qui attendaient eux aussi de l’accompagner et descendit lentement les marches. Puis il avança jusqu'à l’entrée de la salle et regarda lentement les invités puis avança dans la foule jusqu'à l’estrade, en ne saluant que légèrement les invités et les membres de sa famille. Il rejoignit l’estrade et sourit à Lilla.

-Bonjour mes chers amis, invités, vampires. J’ai voulu tous vous convier à ce bal pour vous faire par d’un changement de chef de famille; mon père nous ayant quitté, je prend donc la tête de la famille. Et je vous annonce aussi la nomination de Lilla Manfred, comme ma seconde ainsi que sa nomination au conseil de notre famille ainsi que Fal’Maat. Je vous remercie encore de vous être déplacés jusqu’ici. Maintenant que le bal commence.

Konrad tapa dans ses mains puis il se tourna ver Lilla et lui murmura a l’oreille :

-Tu penses que j’ai fait bonne impression ? Je n’ai pas fait attention en montant à l’estrade, y a-t-il des représentants de Corran ? Jissia est bien là ? Et encore merci pour avoir tout préparé.

Konrad avait posé la question car il n’avait pas fait attention au visage de chaque invité et il n’avait pas cherché à savoir qui était exactement toute les personnes présentes. Il s’inquiétait surtout pour Jissia, il avait promit de l’aider et il le ferait…

Le regard implorant d'Aya, malgré les efforts de Kareena pour ne pas se préoccuper d'elle, ne lui échappa guère ; et elle lui adressa un coup d'oeil encourageant et compréhensif. Peut-être la jeune humaine, si Paladine soit-elle, avait-elle peur de se retrouver seule au milieu de tant de caïnites ? Kareena ne savait pas encore comment elle réagirait si quelqu'un attaquait la servante. En fait, il lui apparut que tout dépendrait probablement de la personne.

« Vous êtres très belle vous aussi comtesse. Comme à votre habitude. Hé bien il n'y a que les idiots ou les elfes pour ne pas changer d'avis. Tiens je ne vois pas la jeune Lisabelle à vos côté, c’est assez rare.»

Elle déglutit difficilement et sourit du mieux qu'elle put. Elle attendit que Corran ait fini de complimenter Lilla (à qui il présenta une nouvelle fois Aya sous son propre nom, ce qui avait étonné et choqué toute la salle), et que celle-ci discute un bref instant avec Aya pour souffler à l'oreille de son roi :

" Je crois que sa disparition est à constater. Si vous avez de ses nouvelles, ne me faites pas languir et parlez-en moi, son absence me trouble. "

En étant une elle-même, elle savait les Vampires dotés d'une ouïe des plus fines, mais Corran et elle avait élaboré une méthode de murmurres susurés dont les mots n'étaient compréhensibles que pour lui et elle ; fussent-ils au milieu d'une assemblée comme ce soir là.
Kareena recouvra immédiatement son sourire ravageur une fois redressée, l'adressant à tous les regards haineux qu'elle trouvait sur son passage (et ils étaient nombreux, qu'ils soient pour elle, Lilla ou Aya). Lilla, justement, s'excusa pour se faufiler entre les convives et monter gracieusement sur l'estrade où s'apprêtaient à jouer les musiciens. Elle se fit entendre d'un toussotement (et Kareena sut apprécier sa délicieuse manière de faire le silence sans hausser la voix) et déclara fièrement :

-Mesdames et messieurs les vampires, Madame la Comtesse, monseigneur Corran, Dame Jissiya, je suis heureuse de vous voir tous ici, à ce bal. Vous avez été invité pour une bonne raison : notre famille à subi une perte il y a peu, donc sa hiérarchisation à quelque peu changé. Comme vous vous en doutez, me voilà devenue le porte-parole de notre belle famille et le bras droit du nouveau Maitre Manfred. Donc, je vous pris d’accueillir le nouveau chef de famille : Konrad Manfred.

Kareena applaudit vivement, en coeur avec les autres Vampires, son sourire s'étant élargit jusqu'à découvrir ses canines aigues. Qui pouvait donc bien être ce fameux Konrad... Elle l'attendit avec impatience, et fort heureusement celui-ci ne se fit pas prier.

-Bonjour mes chers amis, invités, vampires. J’ai voulu tous vous convier à ce bal pour vous faire par d’un changement de chef de famille; mon père nous ayant quitté, je prend donc la tête de la famille. Et je vous annonce aussi la nomination de Lilla Manfred, comme ma seconde ainsi que sa nomination au conseil de notre famille ainsi que Fal’Maat. Je vous remercie encore de vous être déplacés jusqu’ici. Maintenant que le bal commence.

La Comtesse Noire fut surprise de constater qu'il n'avait guère fait acte de la présence de Corran et d'elle-même, mais elle redoubla tout de même d'applaudissements pour Lilla, nommée seconde. Il lui devait bien cela, elle qui était plus puissante que lui, meilleure hôte que lui... Vraiment, Kareena ne put se retenir de se demander pourquoi était-ce lui qu'ils avaient élu chef de famille. Elu, vraiment ? Elle se permit d'en douter.

Dès qu'il fut descendu de l'estrade et que les musiciens se furent mit à jouer, des couples de danceurs de formèrent et un petit attroupement se forma autour de Konrad Manfred, formé autant par ses parents que par les autres convives. Kareena passa entre eux sans avoir besoin de parler ou de les écarter, c'était un phénomène qui se produisait de lui-même. Lilla était avec lui, et les autres Vampires les bombardaient de félicitations et de questions.
Elle les fit taire en levant simplement la main droite, et déclâma douceureusement, un sourire charmeur aux lèvres :

" Notre bon Konrad doit sûrement vouloir respirer un peu, toutes vos réclamations auront le temps de se faire plus tard dans la soirée. Pour le moment, l'heure est à l'amusement, n'est-ce pas ? Alors, noble Manfred, m'accorderiez-vous votre première danse ? "

Ses trois petites phrases seules étaient une suite de provocations minimes que les attroupés surent recevoir : ils se dispersèrent pour aller valser, les Manfred ajoutant des regards méprisants aux sourires admiratifs. Mais cela était aussi une provocation amicale pour Konrad lui-même... Danser avec la Comtesse Noire pour ouvrir un bal était le plus grand des honneurs, qu'elle lui avait offert sous couvert de lègères moqueries.

Sans se départir de son sourire, elle tendit doucement la main vers lui en une dernière invitation.

L'annonce de l'arrivée de Konrad tomba à point nommé. L'attention des convives fut attirée par son arrivée puis par son allocution et sa tension chuta instantanément.
Kareena lui avait lancé un regard compréhensif et encourageant, l'invitant ainsi à se maitriser d'avantage. Les nerfs en ébullition, elle écouta le discours de Konrad et l'acclama avec les autres d'un air distrait.Puis elle vit la comtesse noire foncer sur lui et échanger quelques mots avec lui, avant de les voir évoluer tout deux au centre de l'assemblée, bientôt rejoins par d'autres danseurs.

La tension était palpable, malgré l'air détendu qu'affichait la soirée. Elle regarda Corran du coin de l'œil. Il était beau dans son armure, froid et majestueux comme à son habitude. Elle était encore étonnée de constater ses deux facettes de sa personnalité. Tellement brulant dans l'intimité et si glacial en publique. Elle soupira, elle aurait aimé danser un peu et évoluer dans sa belle robe, mais elle savait qu'il n'aimait vraiment pas cela. Elle se résigna donc à profiter de sa présence le temps que cela durerait, bien qu'il régna une atmosphère lourdement malsaine dans la salle de bal.

On sentait clairement, les rivalités s'affichait. Son pressentiment allait en croissant, même si elle ne ressentait plus d'animosité dirigée vers elle.

- Excuses-moi chéri, je vais prendre un peu l'air. murmura-t-elle d'une voix difficilement audible à leur entourage. Puis elle lâcha le bras du seigneur vampire et se dirigea vers ce qui lui avait semblait être une terrasse ou un balcon prolongeant une petite alcôve discrète.
Il faut dire qu'elle avait eu le temps d'examiner la pièce et toutes ses issues, préparant ainsi son départ qui ne saurait plus tarder. Elle n'avait pas remarqué, le regard que lui avait lancé Corran, ni le chef de la garde qui l'avait suivie à distance. Elle remarqua encore moins les deux vampires qui la suivirent, l'air passablement éméché et petit sourire carnassier aux lèvres.

Une fois au bout de l'alcôve elle ouvrit la fenêtre et se laissa saisir avec plaisir par l'air frais qui s'engouffrait par l'ouverture béante. Avançant d'un pas lent et mesuré au milieu de la terrasse, elle esquissa les pas de danse qu'Evan lui avait appris. Evan ... Il lui manquait tant. Il avait disparu du jour au lendemain, comme Lizabelle. C'était aberrant que personne ne puisse tout de même avoir de leurs nouvelles ... Ses pensées allaient bon train tandis qu'elle évoluait avec grâce et légèreté au milieu de sa piste de danse improvisée, quand une voix rocailleuse, passablement éméchée à ce qu'il semblait, l'apostropha

- Alors ma p'tite dame, on préfère danser seule ?

Interrompue dans son envol par cet accostage cavalier dans lequel elle sentait une légère pointe d'agressivité, elle ralentît son pas peu à peu. Une seconde voix reprit :

- Hey ! tu as vu qui c'est ?? On dirait la catin du roi !

Elle s'arrêta net. La quoi ??? Elle ne rêvait pas. Elle se retourna à pas lents, mesurés, et pour ceux qui la connaissaient vraiment ... dangereusement posés. Ils n'étaient qu'à quelques mètres d'elle. Elle sentait à nouveau la rage l'envahir. Elle n'avait jamais aimé qu'on lui manque de respect ... pire, elle ne l'avait jamais pardonné. Et ce sobriquet précisément l'avait suivie bien longtemps ... Elle ne le laisserai pas recommencer ici.
Sa voix rauque s'éleva, franchissant des lèvres pincées en un rictus annonciateur d'une folie meurtrière.

- Vous avez dit quelque chose messieurs ? Puis-je vous aider de quelconque façon que ce soit ?

- Wé ! et si tu nous faisais une petite gâterie comme celle que tu réserve au chef ? Après tout t'es notre esclave hein ! C'est pas comme si t'ét...

Il n'avait pas eu le temps de finir sa phrase qu'il était déjà couché au sol, la main raide d'Aya ornée de griffes acérées, le pouce rentrée à l'intérieur de sa paume, pénétrant lentement, cruellement et sadiquement sa poitrine. Elle siffla :

- La catin du roi vous salue bien bas monsieur !

Puis elle enfonça sa main dans sa poitrine d'un coup sec et en retira ce qui lui servait de cœur, mort, immédiatement réduit en poussière comme le reste du corps.

Elle se releva puis se retourna lentement vers le second prédateur, dont l'état d'ébriété semblait avoir ralentit aussi bien le jugement que les réactions. Il semblait hésiter entre prendre ses jambes à son cou où alors tenter de mater la folle qui se dressait maintenant devant lui.

- Hummm je sens ta peur, mais aussi ton excitation. Tu veux aussi une petite gaterie ?

- T-tu ne me fais pas peur !

- Mais qui dit que j'ai envie de te faire peur ? Je ne fais que me défendre contre deux méchants prédateurs qui veulent prendre part au festin du roi. Dit elle avec un sourire ironique et glacial. Elle martelait ses mots comme autant de piquets qu'elle aurait pu envoyer dans ces corps à l'âme inexistante.
Elle était déjà hors de contrôle. Les émotions qu'elle ressentait la galvanisait. Cette haine féroce mais surtout cette compétition à mort, ce jeu de qui serait le plus fort, le plus cruel s'il le fallait ! Tout cela transpirait de cet environnement, elle avait bien tenté d'en prévenir Corran, mais il ne connaissait pas son don d'empathie et n'avait surement pas du comprendre ce qu'elle voulait dire. Kareena l'avait apaisée sur le moment et le discours de Konrad avait eu le mérite de détourner l'attention suffisamment longtemps pour qu'elle puisse reprendre le contrôle d'elle même. Mais ces deux prédateurs, des fils d'aristocrates, sans doute venus représenter leurs familles, fleuraient bon la manipulation et la cruauté. Il ne lui en avait pas fallut plus pour reperdre son contrôle pas totalement maitrisé.

- Tu vas le payer sale catin ! Tu ne sais pas qui nous sommes, ton maudit roi ...

le reste de la phrase se perdit dans un éclat de rire ... effrayant. Des menaces ... cela avait toujorus eu le don de l'agacer, elle passa les doigts sur le doux renflement que produisait son baton dans sa ceinture, le poussant secrètement vers le haut. Elle se dirigeait vers lui d'un pas nonchalant, d'une démarche féline, gracieuse, totalement surnaturelle. Elle ne semblait pas toucher le sol, tellement elle évoluait silencieusement.

- Tu aurais du t'enfuir quand tu en avais l'occasion ... Tu n'aurais même pas du mentionner le roi ... maintenant tu ne pourras même pas répéter mes paroles à ta famille ... quelle qu'elle soit, elle n'est pas de taille à lutter contre Corran et Kareena ...

- Sale putain, tu ne sais pas de quoi tu parles ! La moitié de la salle ici ont juré la perte de ce maudit roi et de sa pimbêche de comtesse noir, ils leur ont même réservé une surp...

Le bâton s'enfonça allégrement dans la poitrine du vampire. Pouf ... tu es poussière et tu retournera poussière ...

- Tu parles trop petit, mais merci de l'information.

Elle reprit sa valse au milieu des cendres qui s'éparpillaient sous le souffle de la brise nocturne ainsi que sous les mouvements aériens de sa traine nonchalante. Elle respirait la joie. Elle n'avait pas perdu ses réflexes et ses entrainements semblaient avoir payé, elle avait gagné en puissance et en rapidité. ne faire qu'une bouchée de ces deux rats avait été un moment de pur bonheur.
Elle s'arrêta net à cette pensée. Tuer n'avait jamais été un plaisir pour elle. Lentement elle tourna sur elle même scrutant les ombres. Quelqu'un était là, tapis dans l'ombre et n'avait pas perdu une miette de la scène qui s'était déroulée quelques minutes auparavant. Quelqu'un pour qui ce spectacle avait été un moment de pur bonheur ...
Elle soupira. Il fallait qu'elle rejoigne Corran. Elle savait, que près de lui elle ne risquait rien. Pressant le pas, elle lui offrit en arrivant, le plus radieux des sourires, avant de reprendre son bras comme si rien ne s'était passé, Sans même se rendre compte de l'éclat particulier de son regard qui avait pris les sombres couleurs des nuages annonciateurs de tempête.

Konrad après son discours avait quelque question et il fut surpris de la réponse de Lila. Il n’avait pas imaginé que Corran se déplacerais en personne.

-Il faudra que je me déplace pour allé souhaité la bienvenu a Corran et autre invité important Je ne suis pas sur mais n’y a-t-il pas Kareena quelque par ? Enfin je les trouverais bien dans cette foule .Et Jissia est une amie à moi, elle ma permit de devenir se que je suis maintenant et je lui est promit quelque chose… Et se soir je vais l’aider a faire se qu’elle ne peut faire seul.

Il descendit de l’estrade sans donner plus d’explication a Lila il murmura encore une fois merci. Mais konrad après être descendu de l’estrade s’était fait rapidement submergé par des membres de sa famille et des invités. Il se sentit vite oppressé se qu’il n’apprécia pas sa tête se mit même a tournée. Il fut soulagé quand une femme le sauva de cette situation ne lui proposant de danser avec elle pour la première danse.
Il réfléchit quelque instant et réagis que cette femme n’était autre que Kareena. Il avança de quelque pas ver Kareena et lui fit un grand sourie suivit d’un baise main.

-Oui je vous accorde avec plaisir cette danse. Et je suis honoré d’avoir l’honneur de danser avec vous comtesse. Je n’avais jamais eu l’honneur de vous voir mais je comprends mieux les éloges entendus sur vous.

Il prit la main que la comtesse lui retendit et il avança avec elle vers le centre de la salle puis il se mit a danser avec elle fort heureux de la tournure que prenait cette soirée.
Tous en dansant il se dit quand profité pour poser quelque question a la comtesse serait un bonne idée.

-Comtesse veuillez me pardonné de ne pas être venu vous souhaitez la bienvenu mais se bal me stressait particulièrement, trop de monde et peut de personne de confiance a par Lilla, Fal’Maat et mes fidèles soldats. Mais avec vous je suis en sécurité n’est ce pas ?

Konrad tous en dansant avait regardé de haut ne bas La comtesse et l’avait jaugé pour mieux la cerner. Elle semblait être une femme a caractère mais de se qu’il en savait elle était juste. Et il pouvoir la compté par mit ses alliés.

-Comtesse si je peux compté sur votre amitié et votre soutien vous pourrez compté sur moi et ma famille. Je pense que vous êtes une personne de confiance du moins j’espère ne pas mettre trompé sur vous.
Il murmura aussi assez bas pour que personne ne comprenne sauf Kareena : Merci d’avoir éloigné tous les rapaces de moi tous a l’heure je n’allais pas pouvoir tenir.

Konrad continua danser avec Kareena même a la danse suivante au moins il se sentait ne sécurité avec elle et il savait que au moins elle ne dansait pas avec lui pour le charmer ou pour le pouvoir qu’il avait…

-Comtesse soyez sur que je ne ferais pas les mêmes erreurs que mon prédécesseur a la tête de la famille. Et avec moi la famille atteindra son apogée…

Konrad Manfred prit la main de Kareena Von Carstein en la complimentant habilement. Ils se dirigèrent vers le centre de la piste. Les musiciens se concertèrent une brève seconde quant à la chanson adéquate à jouer en la circonstance ; et les efforts de Lilla pour trouver des Vampires compétents furent récompensés. En un instant, les violons entammèrent un air doux, sur lequel la Comtesse Noire et le chef Manfred se mirent doucement à tourner. Les secondes passèrent, et aux violons s'ajoutèrent d'autres instruments, violoncels, piano et autres contrebasses, tandis que la mélodie accélérait pour devenir une valse entrainante.
Lorsque la piste de danse se fut enfin remplie de couples tournoyant, Konrad prit la parole.

-Comtesse veuillez me pardonné de ne pas être venu vous souhaitez la bienvenue mais se bal me stressait particulièrement, trop de monde et peut de personne de confiance à part Lilla, Fal’Maat et mes fidèles soldats. Mais avec vous je suis en sécurité n’est ce pas ?

Kareena sourit doucement sans répondre à haute voix, se contentant d'un regard plus qu'explicite. Si il lui était loyal, elle serait une personne de confiance, cela ne marchait pas dans l'autre sens.
Regard qu'il sembla comprendre puisqu'il affirma immédiatement que lui et sa famille lui seraient maintenant fidèles. La première se finit tranquilement, et la Vampire aperçut du coin de l'oeil Aya s'éloigner vers une alcôve qui menait à un balcon invisible depuis la salle. Lorsque Kareena vit les deux prédateurs éméchés s'engouffrer à sa suite, son premier réflexe fut de vouloir immédiatement lui porter secour. Mais elle se rappela leur entrevue au Sanctuaire des Pages Oubliées, et un sourire naquit sur ses lèvres. La jeune femme était une Paladine. Si ces Vampires lui portaient préjudices, ils seraient loin d'être ceux qui s'en sortiraient bien. Mieux valait donc attendre, et mimer l'indifférence.

-Comtesse soyez sur que je ne ferais pas les mêmes erreurs que mon prédécesseur à la tête de la famille. Et avec moi la famille atteindra son apogée…

Kareena revint naturellement à Konrad, comme si ses pensées n'avaient pas existées.

" J'en suis certaine maître Manfred, figurez-vous que j'ai en tête la folle idée de vous faire confiance. Ne me décevez pas... "

Elle apuya ses paroles d'un sourire qui aurait valu mille clins d'oeil. Ils tournoyèrent encore jusqu'à la fin de la seconde chanson, alors que la foule se pressait autour d'eux. Kareena sentait les femelles Vampires venues uniquement pour Konrad qui se rapprochaient et lui jetaient des regards haineux ou suppliants pour qu'elle les laisse enfin danser avec lui. Elle aperçut une Nouvelle-Née qui lui était inconnue entrer dans la grande salle, hésiter un instant, puis aller se camper près du buffet. Elle semblait chercher quelqu'un des yeux, et il était évident que c'était Konrad.
Kareena stoppa leur danse à l'instant même où la dernière note de piano retentissait.

" Pardonnez-moi, mais je crains de ne pas être en mesure de vous sauver cette fois encore. Occupez-vous de vos admiratrices, je crois qu'une jolie blonde vous attend près des délicieux mêts préparés par votre cousine, profitez-en ! "

Elle lui fit, cette fois franchement, un clin d'oeil, et disparut littéralement dans la foule, tandis que la troisième valse débutait.
Kareena avait vu Aya revenir. Elle se précipitait, invisible et impalpable, entre les corps. Elle avait perçu l'étrange lueur dans les yeux de la demie-Elfe. Elle ressentit un étrange pincement au coeur lorsque le mot "demie-Elfe" traversa son esprit. Comme si cela la dérangeait sentimentalement qu'Aya soit à moitié fille de la nature. Elle chassa la brève idée d'amitié qui lui effleurait l'âme d'un battement de cil, et fendit la foule jusqu'à elle.

Aya se dirigeait vers Corran. Parfait ; ainsi Kareena pourrait paraitre converser avec le roi alors qu'elle échangerait avec l'humaine. En quelques secondes, elle fut au côté d'Aya, sans la moindre pliure sur sa robe qui aurait pu suggérer la course effrénée qu'elle venait d'effectuer entre les Vampires tournoyants.
Elle sourit à Corran, et se tourna vers Aya. Kareena avait un mouchoir dans la main, qu'elle glissa dans celle de la servante élevée au rang de compagne royale. Sa voix se fit un murmure dans son oreille alors qu'elle se penchait vers elle, mimant de remettre en place une mèche de cheveux décoiffée par le vent.

" Vous avez du sang des miens sur votre main droite gente dame, remerciez les efforts de Lilla pour les grands crus sanguins du buffet, sans qui toute la salle aurait fondu sur vous. "

Un sourire faussement satisfait quant à la mèche rebelle prit place sur ses lèvres. Ce qu'elle venait de dire était amplement vrai : sans les excellents cuvées sanguines que Prédateurs et Aristocrates dégustaient au banquet, tous les Vampires auraient senti le sang sur la main d'Aya.

"Eh bien, comment s'est passé votre excursion, dame Jissia ? " 

Kareena adopta un air guilleret, trompant les personnes alentour sur le véritable sujet de ses paroles. Elle semblait parler de la dernière balade de santé de l'humaine, alors qu'elle parlait de sa légère échappée sur le balcon. Il ne faisait aucun doute qu'Aya comprendrait, et répondrait sur le même ton, finissant de dérouter les Vampires trop curieux et d'éloigner leur attention.

Tout autour d'eux, la salle vibrait de musique, de rires et de pas de danse.
Mais autre chose régnait. Une chose pour laquelle Kareena n'avait pas encore trouvé de nom. Les regards échangés entre Vampires de même clan, les sourires hypocrites, les éclats métalliques sous les manches de soie, qui échappaient aux gardes à cause de la dextérité effrayante des manipulateurs.
Quelque chose allait arriver.
Elle le sentait.

Aya n'avait de cesse que de scruter la salle, observant les faces des vampires assistants au bal, sondant ainsi les expressions des uns et des autres, examinant les armoiries des familles présentes, tentant ainsi d'entrevoir le nombre de chacune d'elle présent dans la salle, indicateur s'il en fallait un, qu'ils participaient à la fameuse surprise dont le prédateur lui avait touché quelques mots avant d'aller rejoindre ses aïeux.

Ses yeux se posèrent sur la comtesse qui évoluait gracieusement au bras d'un Konrad bien plus sur de lui que quand elle l'avait quitté. Faisait-il partie de ces renégats ? Après tout, son père avait toujours eu pour ambition de s'en prendre au roi et à sa dame noire, pourquoi le fils ne reprendrai-t-il pas le flambeau. Elle avait bien vu que son ambition avait décuplé tout autant que sa préciosité ! Elle regarda à nouveau la comtesse noire qui évoluait dans ses bras, belle, altière, un vrai joyaux de la beauté nécromancienne. Elle sourit et ce qui l'entoura s'illumina. Aya ne put s'empêcher également de sourire ironiquement en pensant à tout ces aristocrates qui le prenait juste pour une "femme" sans même se douter qu'elle était bien plus que cela ... que disait-elle ... elle pouvait sans doute à elle seule décimer la moitié de al population vampirique rassemblée en ce lieu.

Rassérénée par la confiance qu'elle avait en sa nouvelle amie ... a... quoi ?? t'es tombée sur la tête ma vieille ? On parle d'une cheffe quasiment, qui ne rêve que d'une seule chose sans doute : se servir de ton premier peuple comme garde manger et décimer ton second peuple ... tu penses à quoi exactement ?? Satanée agaçante petite voix ! Elle esquissa un mouvement de la tête pour la chasser et se concentra sur l'assemblée. Elle allait fouiller les esprits et essayer de "deviner" qui seraient les participants à la petite sauterie de ce soir.
La paladine tenta d'appliquer les leçons de la comtesse, faisant le vide dans son esprit, isolant les sentiments un à un, c'était plus facile quand c'était elle qui allait les chercher au lieu que soient eux qui l'envahissent. Elle aurait aimé pouvoir fermer les yeux un instant afin de pouvoir avoir des sensations pures, mais cela ne serait pas possible sans attirer l'attention.
Inconsciemment elle se crispa d'avantage sur le bras de Corran, laissant vagabonder son esprit à la rencontre des sensations funestes qu'elle sentaient. Sa tête se tourna vers le coin gauche de la salle, derrière le bar. Libérant un peu plus son don d'empathie, elle eut tôt fait d'isoler, les sentiments de haines, de colère, d'envie et de trahison qui régnaient.
Elle arrivait à les ressentir comme si elle était dotée d'un sonar. Ça en était jouissif ! Quelques jours auparavant, Aya n'aurait même pas été capable de contrôler les sentiments qu'elle-même aller chercher. Grâce à la comtesse elle y arrivait. Cela lui avait permis de trouver une parade aux sentiments qui l'envahissaient et dont elle n'arrivait toujours pas à dominer le flux et l'émotion. " Quand on ne peut pas faire front, on prend un chemin détourné " ... Elle se mit à compter mentalement " Un en face à gauche, deux du coté de l'alcôve, à droite, sans doute de la même famille que ces deux idiots de toute à l'heure, un en arrière, deux autres du coté du bar, ces deux la dégageaient le plus le sentiment de haine. Des chefs de famille peut-être ? Elle les regarda attentivement quand elle vit Konrad se diriger vers eux. Elle fronça les sourcils, plissa les yeux et se concentra sur lui, tentant de déterminer s'il était leur complice, et il devait y en avoir d'autre de ce coté-ci ..." pensa-t-elle en tentant de regarder vers l'arrière gauche, quand un main froide mais douce et qui l'apaisa instantanément, vint effleurer son visage, remettant en place une mèche rebelle, interrompant du coup sa concentration. Kareena. Elle la reconnaitrait entre milles. Un lien semblait se tisser entre les deux femmes, bien qu'elles semblent le rejeter l'une et l'autre pour diverses raisons de logiques ... mais qui ne pourront sans doute pas grand chose à l'inclinaison de leurs cœurs.
La paladine, ferma les yeux un instant, savourant cette paix providentielle qui venait tempérer ses ardeurs entrés en ébullitions après de si gros efforts mais surtout d'aussi bons résultats.

Aya regarda sa main, intriguée, après que la comtesse lui eut murmuré à l'oreille, pendant qu'elle remettait sa mèche en place et lui tendait discrètement un mouchoir :

" Vous avez du sang des miens sur votre main droite gente dame, remerciez les efforts de Lilla pour les grands crus sanguins du buffet, sans qui toute la salle aurait fondu sur vous. "

Elle leva son poignet à sa bouche et passa sa langue dessus, se rendant ainsi compte que c'était sa propre blessure qui saignait ... un des deux rats avait du la blesser sans qu'elle ne s'en rende compte ... Elle souffla à la comtesse sur le même ton :

- C'est le mien ...

Pas étonnant que personne n'ait fait attention à son sang, elle avait entendu des convives dire qu'il y avait des grands crus de sangs d'elfe au menu. Elle grimaça en pensant aux pauvres elfes qui avaient du subir sans doute moult souffrance pour donner autant de sang. Elle se demanda même si leur capacité de guérison avait suffit à les soigner ou bien s'ils en étaient morts. Elle fronça son petit nez en un signe de dégout à cette pensée, avant de recentrer son attention sur la comtesse qui lui posait une question qu'elle avait du mal à assimiler sur le coup :


"Eh bien, comment s'est passé votre excursion, dame Jissia ? "

Aya regarda la comtesse, l'air hébété, se demandant de quoi diable pouvait bien parler la comtesse, tentant de remettre ses idées en place et repensant à la réflexion qu'elle venait d'émettre sur le sang des siens, elle la regarda avant de comprendre. Elle l'avait vu sortir ! Kareena savait donc ... et elle s'inquiétait de ce qui s'était passé dehors, bien qu'à demis-mots ... Très bien, l'humaine savait qu'elle pouvait lui confier ses doutes et ses informations et allait encore lui faire montre de confiance.
Elle sourit et prit un air guindé et lui répondit sur ce ton précieux qu'affectionnaient tant les aristocrates afin d'indiquer sur qui portaient, non plus ses doutes, mais bel et bien ses soupçons les plus forts, lui répondant sur un ton tout aussi guilleret :

- Eh bien ma foi très chère comtesse, elle fût très agréable bien que fort mouvementée. Une surprise de taille m'y attendait, vous savez ce qu'on dit n'est-ce pas : Là ou les rats passent ils ne restent plus rien ... tout du moins c'est ce que l'on affirme, mais il m'a souvent été donné de voir, qu'un rat passe ... et trépasse. Ceci me rappelle d'ailleurs, un spectacle assez original, sans doute un des plus divertissant qu'il m'eut été donné de voir, en deux heures de promenade au soleil, écoutez plutôt :

C'était un combat animal, il semblait y avoir des mangoustes non loin de leur terriers, quand des serpents apparurent des fourrés alentours, bientôt rejoints par d'horribles rats des champs, hideux. On auraient dit qu'ils avaient pris les mangoustes en otage ... mais celles-ci furent bientôt épaulés par un félin assez bizarre aux oreilles pointues, je n'en avais jamais vu de la sorte. Je demanderai bien à Corran de m'en adopter un, mais j'aurai trop peur qu'il finisse en garde manger de quelque peu scrupuleux vampires.
Le plus étonnant, ne fût pas la bataille en elle même, mais plus tôt le nombre de variété de serpents. J'en avais compté 5 où 6 différents ! Il y en avait qui avaient des anneaux rouges et blancs qui se tenaient en face à gauche de leurs victimes, d'autres à sonnettes et d'autres encore à la tête aplatie et élargie à sa base se tenaient ensemble à gauche du groupe de mangoustes, des vipères également, et des couleuvres, se tenaient toutes deux ensemble à droite des mangoustes, prêtes à fondre sur elles. Puis une autre sorte de serpent se tenait derrière les mangoustes à droite ... C'était très impressionnant pour une personne comme moi. On aurait dit un de ces combats de maitre dont on entendait parler à l'époque de al grande guerre. J'avoue que je n'ai pas supporté l'idée du spectacle qui n'allait pas manquer de s'offrir à moi si je restait plus longtemps. Une brise fraiche me fit reprendre mes esprits et je demandais au cocher de me ramener. La nuit tombait de toute façon, il n'allait pas tarder à faire sombre. Et le nombre de rats qui s'agglutinaient autour d'eux comme des sous fifres, me dégoutait profondément. Brrr !
Qu'en pensez-vous comtesse? Ridicule non ? d'être impressionnée par un tel spectacle, car le plus fort finit toujours par avoir raison du plus faible n'est-ce pas ? Pensez-vous qu'il y ait eu d'autres serpents que je n'ai pas vus ?

Aya se tût plongeant son regard dans celui de Kareena, espérant de tout cœur que celle-ci comprendrait le jeu de mots qu'elle avait fait sur les rats, mais surtout qu'elle et Corran comprendraient par son ton affecté qu'elle visaient des prédateurs mais aussi des Aristocrates, voir des chefs de grandes familles. Elle avait essayé de décrire la formation, militaire adoptée. Une formation de base d'ailleurs, qui pouvait être démontée en très peu de temps, même avec un effectif moindre, mais qui nécessitait une confiance totale et une collaboration importante. " Les mangoustes sont loin d'être perdues." pensa-t-elle. Elle leva la tête vers son amant qui la fixait et sourit :

- Qu'en pensez-vous mon roi ? Les mangoustes ont-elles perdu ou gagné la bataille ?

C'est sur ces entrefaites que choisi Evan pour arriver, toujours avec son style inimitable, sa douce voix chantante et charmeuse, apparaissant derrière elle à sa gauche et lâchant à son oreille :

« Bonsoir Jissia… hmmm quel est cette délicieuse odeur? »

Elle le regarda toute aussi amusée et répondit :

- Ça s'appelle " Chassez le naturel il revient au galop ", il te plait ? Et c'est à cette heure-ci que tu arrives ? J'ai envie de te montrer les progrès que j'ai fait !!

Elle avait besoin d'évacuer son trop plein de pression et Corran n'avait visiblement pas l'intention de faire l'effort de danser ce soir, ni donc de la faire danser. Il n'aimait pas ça, elle le savait et ne lui en voulait pas le moins du monde. De plus Evan, était là et elle savait qu'elle allait faire mourir d'envie toutes les belles de la soirée ... enfin s'il s'intéréssait à elles vu les yeux brillants qu'il avait rivés sur la comtesse. Elle sourit, Son meilleur ami et sa nouvelle am... *Encore?!!* "Chut! la ferme!". Elle le vit prendre la main d'une Kareena Von Karstein, qui semblait impassible, mais toujours souriante comme à son habitude. Elle perçut un élan de haine, provenant de derrière lui et ne pût s'empêcher de dire en riant doucement :

- Il semblerait qu'un nouveau serpent vienne se joindre à la partie contre les mangoustes.

Les paroles de Kareena le rassurèrent, elle lui ferais confiance si il ne faisait pas de faut pas ou d’acte de trahison il pourrait compté sur elle. Il espérait ne jamais avoir a décevoir Kareena . A la fin de la seconde danse Kareena partit ver Corran qu’il remarqua, elle était aussi avec Jissia et un autre vampire qu’il ne connaissait pas… Mais il mit quelque instant a régir a la dernière phrase de Kareena. Elle lui avait dit qu’une blonde l’attendait sur se coup la si son cœur avait put encore battre il se serait mit a battre rapidement. Il chercha du regard le buffet et il reconnu cette blonde. Il resta a la regardé de loin sans faire attention au gens,il s’intéressait juste a Andréa. Elle était venu,il était si heureux de l’avoir retrouvé...Il remercia intérieurement Kareena de lui avoir signaler la présence d’Andréa.
Il resta sûrement un bon moment l’observé il sortit de ses pensées que au moment ou des vampires sans intérêt l’abordèrent. Il s’excusa et partit droit en direction d’Andréa en ne faisant guère attention au regard des vampires mécontent d’avoir été laissé ainsi en plan.

Arrivé près d’elle il ne sut au départ quoi dire et il lui sourit, Il regarda encore la magnifique robe que portait Andréa avant de lui dire :

-Andréa tu… tu es radieuse. Tu ma manqué tu sais …J’ai eu peur que tu n’arrive pas a me retrouvé.

Il la serra dans ses bras sans hésité oubliant ainsi tous manquement a la bienséance, il était content quel soit venu au bal et il ne comptais plus la lâché maintenant quel était la…

-Je suis heureux que tu sois venu. Tu ne compte pas repartir au moins j’espère... Tu as facilement trouvé le manoir ?

Il fit signe à un serveur de s’approcher et il prit deux coupes de sang et il donna une coupe à Andréa pour remplacer la vide qu’elle avait en main.

-Tu es arrivé quand ? ou vas-tu ?
Si tu as nul par ou dormir ou vivre tu veux peux resté vivre au manoir. Il y a une chambre de libre et tu pourra la meublé comme tu veux il y a même un verrou a la porte.Et tu sais je serais très heureux que tu reste chez moi.

Konrad lui sourit il repensait a comment il avait rencontré lui qui avait juste voulu regardé un carrosse, il était arrivé a tombé sur Andréa...

-Vien j’ai des personnes a te présenté Andréa.

Konrad lui prit doucement la main puis en lui tenant la main il travers la foule de vampire en direction de Corran, Jissia, Kareena et un certain Evan qu’il n’avait jamais vu avant il n’était même pas sur que cette personne soit Evan se qui le poussait a le croire s’est que Jissia et Corran semblait le connaître. .Konrad avançait sans regarder les vampires qui posait des regards sur lui et Andréa se demandant sûrement qui était Andréa.Arrivé devant eux , il fit une révérence. Il était toujours fort surpris que Corran soit venu ne personne a se bal.

-Bonjour monseigneur je suis honoré de votre présence a se bal. La soirée est elle a votre goût ?

Il porta son regard sur Jissia et lui adressa un sourire.

-Jissia je suis enchanté de te voir se soir .

Il regarda Kareena et lui fit un sourie amicale comme pour la remercier de lui avoir signaler la présence d Andréa a la fin de leur dance. Puis il se tourna vers le vampire qu’il ne connaissait pas.

-Bonjour je n’avais jamais eu le plaisir de vous voir avant. Et excusé si ma question est blessante mais êtes vous le fameux Evan de monfort ?

Il réfléchit aussi qu’il n’avait pas encore présenté Andréa qui devait se sentir mal mais il lui tenait toujours la main comme pour la rassuré ou alors se rassuré.

-Je manque a tous mes devoirs se soir je tien a vous présenté Andréa… Andréa Manfred.

Il la regarda avec un grand sourire. Et il enleva une de ses bagues et la mit a un des doigts d’Andréa…

Corran observait sans rien dire ce qui se passait autour de lui. Les vampires toujours aussi décadents, mangeaient et buvaient. Certains s'étaient retirés dans des alcôves et des pièces abandonnées pour s'ébattre en toute quiétude. Mais les vampires étant au fait du pouvoir, ne pouvaient pas s'amuser. Car il était là alors qu'il ne goutait pas au réception. Cela cachait quelque chose de sombre...

Il vit la comtesse parler avec Konrad tout en dansant. Ses espions lui avaient déjà fait un rapport détaillé sur ce qu'aimait le jeune seigneur, ses plaisirs, ses forces et ses faiblesses. Il ferait très certainement un bon sujet, loyal pour le moment. Il verrait après quelques siècles si le jeune seigneur n'avait pas attraper la folie des grandeurs ou s'être fait pervertir par les plaisirs terrestres.

Il vit sa garde se tenir prête pour quand il donnerait le signal et que les festivités commenceraient vraiment. Il eu un moment d'inquiétude en pensant à Jissya mais son capitaine et deux des ses lieutenants veilleraient sur elle. Sans compter qu'elle avait de la ressource.

Kareena revint enfin, ainsi que sa belle. Elle portait sur la main des traces de sang, il faillit lui en faire la remarque mais n'en fit rien. Il se contenta de regarder son capitaine, celui-ci lui fit un signe discret pour lui dire que tout allait bien. Il vit Kareena tendre un mouchoir à Jissya. Décidément ces deux là commençaient à bien s'entendre. Il faudrait qu'il se méfie car Kareena pourrait se servir de sa servante pour l'atteindre. Jissya raconta une histoire de mangouste et de serpents. Il comprenait parfaitement où elle voulait en venir. Mais avant qu'il puisse lui répondre, il fut interrompu.

La musique allait crescendo quand Evan fit son apparition. Comme à son habitude, arborant un air non-chalant. Il invita sa servante à danser, celle-ci trépignait presque sur place tellement elle voulait danser. Il la vit évoluer avec grâce tout en plaisantant avec son fils. Il se demanda quand viendrait le temps où il devrait se débarrasser de son fils et de son amour. Car ils finiraient tout deux par le trahir... Evan pour le pouvoir, elle pour son peuple ou sa liberté...

Le moment approchait, discrètement, d'autre membres de sa garde entrèrent. Cela signifiait que les gardes personnels des traitres étaient déjà morts. Il devrait bientôt interrompre la fête pour offrir son cadeau au jeune seigneur, un tribu de sang...

Quelques secondes très tendues pour Kareena passèrent, alors qu'Aya cherchait le sous-entendu dans la question de la Vampire. Heureusement, elle comprit, et sa réponse répondit plus qu'amplement à toutes les attentes de la Comtesse.
Elle écouta avec attention les indications de son amie. Amie ? Elle renfloua immédiatement le mot, et tout ce qui allait avec, se concentrant, donc, sur ses indications superbement métaphoriques. Elle se tournait infimement pour repérer ceux en rouge et blanc, ceux à gauche et ceux à droite. Les informations d'Aya étaient diablement utiles, précises et exactes. Comment se faisait-il que Corran n'ait pas encore remarqué cette fabuleuse capacité d'observation et ne s'en soit guère servi ?

" Qu'en pensez-vous comtesse? Ridicule non ? d'être impressionnée par un tel spectacle, car le plus fort finit toujours par avoir raison du plus faible n'est-ce pas ? Pensez-vous qu'il y ait eu d'autres serpents que je n'ai pas vus ? "

Kareena éclata d'un rire cristallin, aristocratique où perçait une savante et légère dose d'hypocrisie, pour ne pas dénoter sur le brouhaha bourgeois vampirique. Elle adopta un ton volontairement donneur de leçon pour préserver les apparences auprès de ceux qui les entouraient et écoutaient d'une oreille distraite.

" Chère Jissia, vous apprendrez que les serpents sont parfois indétectable, car beaucoup trop près de leur victime pour être repérés. Mais comme vous le dites si justement, le plus fort gagne toujours, et il me semble avoir entendu une fois que les mangoustes étaient particulièrement habiles face aux reptiles en tout genre. "

Aya se tourna vers le Seigneur Vampire pour lui poser une question, mais un charmant jeune vampire débarqua sur l'instant et coupa leur conversation. Il ressemblait à Corran, mais prenait visiblement plus soin de paraître séduisant et, par dessus tout, séducteur. Une seconde fut suffisante pour que Kareena comprenne que l'Aristocrate qui la regardait de ses yeux pourpres était Evan De Monfort.
Il parla à Aya avec humour, elle lui répondit de la même façon. Il se tourna alors vers Kareena, et elle put apprécier la suffisance du personnage. Il était extrémement beau et délicat, mais son regard dénotait d'un appétit vorace et sensuel, qui, de part son orgueil, commença par déplaire à la Comtesse. Néanmoins, la couleur de ces yeux était sa favorite, et cela joua en sa faveur ; elle réfuta ses à prioris.

« Bonsoir comtesse, je crains que nous nous somme jamais présenté officiellement… »

Kareena haussa un sourcil légèrement provocateur et le regarda majestueusement prendre sa main et y déposer un baiser du bout des lèvres.

« Evan de Monfort et vous quel est votre joli nom? »

La Vampire sourit, découvrant ses canines acérées en une expression amusée et séductrice, qui répondait parfaitement à celle du fils de roi.

" Cher Evan, j'ose espérer que vous connaissez déjà mon nom ; ne m'obligez pas à vous croire dénué d'éducation. "

Elle lui un clin d'oeil on ne pouvait plus provocateur, et se détourna de lui, premièrement parce qu'Aya prenait la parole, deuxièmement pour faire comprendre à l'Aristocrate qu'on ne gagnait pas les faveurs de la Comtesse Noire avec un simple baise main et un sourire charmeur.

"Il semblerait qu'un nouveau serpent vienne se joindre à la partie contre les mangoustes.
-J’espère que vous ne parlez pas de moi en tant que serpent Dame Jissia …"

Lilla venait de revenir vers eux, à peu près en même temps que Konrad et la belle blonde Nouvelle-Née que Kareena avait aperçue tout à l'heure. Tandis que le nouveau chef de famille parlait à Corran, la Comtesse se pencha à l'oreille d'Aya.

" Ne vous inquiétez pas, cela ne fera que pimenter le combat ; les mangoustes sont joueuses. "

Elle revint à la conversation alors que Konrad prononçait ses étranges mots :

"Je manque à tous mes devoirs ce soir je tiens à vous présenter Andréa… Andréa Manfred."

Kareena leva un sourcil, interrogatif cette fois. Au moment où il disait cela, il ôta sa bague pour la passer au doigt de la dénommée Andréa.

" Que d'audace Seigneur Manfred, si je ne puis vous en blâmer je me permets tout de même de vous mettre en garde : cela n'est pas toujours au goût de tout le monde, mesurez vos actes et vos propos. "Elle se tourna vers Andréa. "Bienvenue à vous en tous les cas, nous vous rencontrons couverte d'honneur, mes félicitations."

Lilla s'inserra discrètement à côté d'elle, et Kareena entr'aperçut un éclat de fureur dans ses yeux, tout dirigé vers la concubine de Konrad. Amusée, elle lui sourit doucement pour tenter de l'apaiser. La Nouvelle-Née venait juste d'arriver, et même avec les fiançailles improvisées de son frère, Lilla ne risquait pas de se faire voler sa place sous le nez. Non, il n'y avait aucune chance. La Comtesse Noire y veillerait.

"Enchantée de vous connaitre tous … Monsieur de Monfort, Mademoiselle … Manfred. Je suis Lilla Manfred … Sœur de Konrad et seconde du clan Manfred."

Corran semblait absorbé dans des pensées lointaines et étrangères, et s'il avait été assis au buffet il ne faisait aucune doute pour la Comtesse qu'en cet instant, il se tiendrait le menton entre le pouce et le majeur. Kareena sourit pour elle-même, heureuse de trouver en ces temps de complot une preuve qu'elle et son Seigneur étaient encore complices. Au moins un peu. Ces derniers temps, il lui paraissait distant, mais elle ignorait pourquoi.
Evan et Aya prirent congés pour aller danser, Kareena ne considéra pas un instant l'Aristocrate mais fit un sourire à Aya en la regardant s'éloigner.

Elle se retourna vers Lilla et la prit doucement par le bras. Elle s'excusa auprès de Konrad et Andréa et fit signe à Corran qu'il pouvait les suivre s'il le désirait, puis elle entraina son amie vers un balcon désert.
Lorsqu'elles furent dans l'air frais du dehors et que Kareena eut refermé la fenêtre, enfermant les bruits et la musique de la soirée à l'intérieur, la Comtesse perdit son sourire et son air joyeux pour adopter un ton de circonstances, plus grave.

" Lilla, je crains que certains des nôtres ne soient parcourus de l'envie de jouer les troubles-fête. Jissia semble les avoir repérés, et je lui fais confiance sur ce point, car j'ignore pourquoi mais je suis certaine qu'elle est de notre côté. Nous pouvons éviter que cela finisse en bain de sang très simplement : il suffit de leur faire comprendre que nous savons. Passons parmi eux en lançant de petites remarques sous-entendues et des sourires, en montrant que nous n'avons pas peur et que leur mascarade ridicule nous amuse plus qu'autre chose. S'ils décident d'attaquer quand même, ou s'ils ont un plan de rechange... "

Elle laissa planer un silence, avant de sourire sauvagement, cruellement, une lueur d'excitation dans le regard.

" Eh bien, tant pis pour eux. Nous aurons essayé de les sauver. "

Elle ne resta pas inactive très longtemps, demandant à Lilla si cela lui convenait, écoutant sa réponse, puis replongeant dans la cacophonie joyeuse et grisante de la fête. Rester isolées trop longtemps aurait parut louche, surtout s'il s'agissait de personnes aussi importantes que Lilla et Kareena. Elles n'étaient restées dehors qu'une brève minute, la chanson n'était même pas terminée et Aya et Evan tournoyaient toujours, gracieux et magnifiques parmi les autres couples.

Prologue

Le petit combat qui avait eu lieu quelques instants plus tôt sur la terrasse avait proprement galvanisé la jeune paladine. Elle avait retrouvé son assurance originelle et ne parvenait plus à dissimuler sa nature profonde. Ses gestes étaient précis, ses paroles choisies et son attitude était redevenue purement ce qu'elle était il y avait fort longtemps de cela, quand les pouvoirs ancestraux humains s'étaient servis d'elle pour établir des "liens amicaux" avec le peuple elfe. Oh bien sur, elle était toute désignée pour ce rôle: d'ascendance noble humaine, elle l'était encore plus par son coté elfe, puisque petite fille de la grande reine Elwin Alastar. L'ambassadrice de choix pour les deux peuples ... hélas, si on lui avait octroyé ce rang d'honneur - plus par intérêt que par honneur, il fallait être honnête la dessus -, elle n'avait jamais pu accédé à un rang, hiérarchiquement plus élevé, que ce soit chez les humains ou chez les elfes et ce bien que sa force et ses connaissances atteignent aisément les niveaux des chefs d'élites humains. Son hybridité dérangeait. Son hybridité faisait peur. Son hybridité générait toutes les jalousies et les haines possibles, de part et d'autre. Son hybridité était très utile mais... . Bref, son hybridité servait les intérêts de tout le monde sauf ... d'elle même.
Elle soupira intérieurement, cette injustice avait été la cause, entre autre, de son exil volontaire. Puis les pouvoirs humains ayant échoué, tour à tour, à la ramener à nouveau parmi eux, lui avaient conférés ce titre d'ambassadrice et de trait de liaison entre les deux peuples, surtout pour s'assurer la coopération des elfes.
Titre ronflant au possible, qui voulait tout dire et ne rien dire en même temps... Et qui n'avait absolument pas eu le résultat escompté.
Mais si, à cette époque là, elle avait été remplie de colère et d'amertume face à ces décisions, aujourd'hui elle était particulièrement heureuse que les choses ne se soient pas déroulés autrement, car cela lui avait permis, de connaitre le monde, d'évoluer chez les elfes - enfin évoluer chez eux était un bien grand mot, mais elle se comprenait , c'était le principal - Elle avait surtout appris énormément de choses utiles. Notamment qu'elle n'avait pas hérité de la force magique des elfes - où si peu - mais qu'elle était très douée dans le maniement des plantes et des éléments de la nature, ainsi que ... de la magie acquise - donc toute sorte de magie qu'elle soit blanche ou pas - ce qui lui ouvrait un univers et un monde bien plus vaste que si elle était restée au service des humains.
Aujourd'hui, elle était au service de ses propres désirs, de ses propres ambitions.
Son regard glissa, fugacement, l'espace d'un instant infime, sur les visages de ceux qu'elle côtoyait, depuis maintenant plus de deux ans, et les sentiments qu'ils lui inspiraient. Corran: l'amour pur et dur et le plaisir de se laisser aller à ses sentiments. Kareena: l'admiration, la reconnaissance et l'amitié naissante et un autre sentiment qu'elle se refusait à définir, un lien bien étrange qui s'était établi entre elles. Evan, l'amitié profonde, la complicité. Konrad: L'espoir. La garde de Corran: la reconnaissance d'être là pour le protéger ... même si aucun d'eux ne savait - même pas Corran -, que sa vraie garde rapprochée c'était elle. Elle avait pu jauger les capacités de sa garde, avait épié et admiré leur savoir faire ainsi que leur discrétion. Elle avait utilisé touts ses pouvoirs et capacités pour cacher, cet aspect de sa personnalité à Corran. Elle savait qu'il fouillait régulièrement sa mémoire sanguine. Il l'ignorait. Il ignorait ce pouvoir latent qui sourdait en elle ... tout comme elle l'ignorait elle-même. Cela n'avait, bien sur, rien à voir avec la puissance. Juste la connaissance. Le savoir ancestral qui gouvernait à ce monde et à ses peuples depuis qu'Alésia est Alésia. Ce savoir si ... mystérieux, secret.
Mais revenons à notre jeune demoiselle ...
Son regard s'attarda sur ces êtres si chers à son cœur, puis continua sa course aussi surement que le soleil dans le ciel - où que la lune dans la nuit - pour se poser sur Lilla Manfred, qu'elle ne connaissait que depuis quelques heures maintenant, mais dont elle avait entendu parlé. Lilla: la curiosité. Oui ... c'était cela ! la curiosité de savoir ce que valait cette petite, jusqu'où elle pouvait aller et ce qu'elle pouvait donner ... mais également la curiosité de savoir jusqu'où elle était prête à aller pour assouvir ses propres ambitions et où s'arrêterait sa fidélité envers Corran et Kareena, pour servir ses propres buts. Djanick : Méfiance et encore méfiance.


" Chère Jissia, vous apprendrez que les serpents sont parfois indétectable, car beaucoup trop près de leur victime pour être repérés. Mais comme vous le dites si justement, le plus fort gagne toujours, et il me semble avoir entendu une fois que les mangoustes étaient particulièrement habiles face aux reptiles en tout genre. "

L'éclat de rire cristallin, aristocratique et savamment hypocrite qui avait accompagné cette tirade se prêtait à merveille à la mise en scène des deux femmes, encore une fois sur la même longueur d'onde, donnant ainsi le change aux oreilles indiscrètes qui trainaient de ci, de là. La jeune paladine avait en effet remarqué que le cercle dont ils étaient le centre commençaient à se resserrer autour d'eux. S'ils laissaient ainsi les choses se faire, ils allaient se retrouver comme la farce d'un pain de viande ! Il fallait agir et vite.
Elle percevait comme derrière un voile les palabres d'Evan pour charmer sa nouvelle amie et complice, qui ne s'en laissait pas compter, plus que cela. *amie et comp..* " boucle là, je pense ce que je veux ! " Satanée petite voix, qui allait se taire définitivement maintenant, en tout cas elle l'espérait - Elle pouvait toujours y compter, l'espoir fait vivre dit-on -. C'est sur ces entrefaites qu'était apparue Lilla Manfred, lui demandant d'une façon déguisée et avec un humour teinté de curiosité si c'était elle le nouveau serpent dont elle parlait.

-J’espère que vous ne parlez pas de moi en tant que serpent Dame Jissia …"

Elle l'assura du contraire avec un large sourire.

- Hum ? Je vous penserai plus tôt mangouste ma chère Lilla.

... Avant de se tourner, pour lui glisser l'information, vers une Kareena qui la devança et murmura:

" Ne vous inquiétez pas, cela ne fera que pimenter le combat ; les mangoustes sont joueuses. "

Elle répondit sur le même ton, intimiste et audible que de son iterlocutrice :

- Les petits chats sauvages aux oreilles pointues, aussi sont très joueurs ... et raffolent des combats pimentés ... surtout lorsqu'ils sortent d'une longue période de repos forcé. D'ailleurs ...

Le reste mourut sur ses lèvres avec l'arrivée de Konrad et d'une jeune vampire blonde qu'il présenta, ôtant sa bague pour la lui enfiler sans préambule:

"Je manque à tous mes devoirs ce soir je tiens à vous présenter Andréa… Andréa Manfred."

La comtesse noir pris la demie-elfe de vitesse, avec beaucoup plus de raffinement et de classe qu'elle-même ne l'aurait fait. Puis souhaita la bienvenue à la nouvelle arrivée.

" Que d'audace Seigneur Manfred, si je ne puis vous en blâmer je me permets tout de même de vous mettre en garde : cela n'est pas toujours au goût de tout le monde, mesurez vos actes et vos propos. Bienvenue à vous en tous les cas, nous vous rencontrons couverte d'honneur, mes félicitations."

Aya allait renchérir, se retenant avec peine de morigéner le nouveau chef de famille quand elle sentit une immense colère l'envahir. Une fureur sans nom l'habitait, une sensation de trahison la submergeait et un sourire froid et faussement cordial se dessina sur son visage. Elle savait que ce sentiment ne lui appartenait pas, elle tenta tant bien que mal de résister quand elle vit Lilla Manfred s'insérer dans le groupe aux cotés de Kareena et défier la jeune nouvelle Manfred du regard.

"Enchantée de vous connaitre tous … Monsieur de Monfort, Mademoiselle … Manfred. Je suis Lilla Manfred … Sœur de Konrad et seconde du clan Manfred."

Elle apaisa ces sentiments qui ne lui appartenaient pas, mais laisse sourdre sa propre colère. konrad était vraiment un jeune inconscient ! Faisant mine de l'embrasser pour le féliciter de cette nouvelle, elle en profita pour lui glisser à l'oreille, d'un ton dur :

- J'aurais du te botter les fesses quand on s'est rencontré pour t'apprendre la politesse !! Je pensais avoir pourtant été claire avec toi ce jour là ! Mettre à l'honneur ainsi ta nouvelle née, alors que tu n'as pas eu ce respect à l'égard de ton roi !! A quoi penses-tu donc ? Es-tu dénué de bon sens à ce point ?!

Puis se reculant un faux sourire aux lèvres, elle dit d'un dangereux ton mielleux, insistant sur certains mots:

- Tu devrais en effet apprendre à tenir ton nouveau rang Konrad ! Comme vient de te le dire LA COMTESSE, il y a des audaces qui ne sont pas au goût de tous et qui se payent chers. D'ailleurs puis-je te suggérer, d'aller annoncer la présence de TON ROI à ton assemblée ... et lui prêter serment d'allégeance ainsi qu'à la comtesse, en tant que nouveau chef de la famille Manfred ... Bien que, j'en suis persuadée, tu y avais déjà pensé tout seul.

Ces dernières phrases étaient dites d'un ton froid, extrêmement calculateur, révélant un peu plus la vraie personnalité de la servante du roi à son entourage immédiat. Elle n'en avait cure, les évènements n'allaient pas tarder à atteindre leur déroulement final, et sa délivrance serait la cerise sur le gâteau. Quand elle reviendrait ... * la petite voix s'étouffe* ... ce ne serait surement pas en tant que servante ... enfin si elle revenait. * la petite voix respire à nouveau *, entre temps elle allait leur donner une leçon et matière à réfléchir.

Puis elle se tourna vers la comtesse. Il était temps qu'elle lui dise ses dernières trouvailles, mais remettre sur le tapis l'histoire des mangoustes et des serpents ne ferait qu'attirer l'attention des vampires dissidents dont le cercles se resserrait de plus en plus autour d'eux, réduisant ainsi leur marge de manœuvre. Oh bien sur elle avait parfaitement noté la dispersion de la garde de Corran, avait même noté l'arrivée de retardataires ... surement un groupe dépêché à une tâche précise qu'ils avaient du parfaitement accomplir sans doute aucun.
Le temps de réagir, Evan l'entrainait vers la piste de danse sous le regard superbement hautain et indifférent à son égard d'une Kareena Von Karstein qui réserva son sourire encourageant à une Aya désespérée de ne pouvoir lui dire ce qu'elle avait à lui dire.
Désespoir qui devait sans doute être mis sur le compte de son inexpérience en matière de danse ... Elle soupira et se laissa entrainer, au moins cela faisait 4 mangoustes en dehors du cercle piégé. Elle trouverait bien une solution, elle avait comme qui dirait le sentiment qu'ils n'avaient pas encore terminé d'asseoir leur formation. Sans doute attendaient-ils des renforts qui ne viendront plus, décimés par la garde de Corran.

Évoluant avec grâce et légèreté dans les bras de son ami et confident elle dit en chuchotant à son oreille, un sourire sensuel plaqué sur le visage, afin de déturner tout soupçon quant à ce qui se disait entre eux, tout en ne quittant pas la comtesse du regard, tentant d'attirer son attention:

- Evan, écoute moi attentivement.
Ne te retourne pas et crois moi sur parole. Il y a quelque chose qui se prépare. En résumé dans le monde d'où je viens, le monde des humains, j'étais une paladine, tu dois connaitre, toi qui voyage beaucoup. J'ai donc une formation guerrière et militaire très poussée et je suis rompue aux arts de la guerre quels qu'ils soient.

C'est le moment que choisit Kareena pour sortir prendre l'air semblait-il en compagnie de Lilla. Sans doute voulait-elle la rassurer sur son avenir au sein de la famille Manfred. Aya avait bien perçu l'intérêt que la dame noire portait à le seconde du clan Manfred.

Tu peux m'en vouloir de te l'avoir caché aussi longtemps et de t'avoir fait croire que je n'étais qu'une novice très douée qui voulait apprendre mais garde ça pour plus tard. Pour le moment, sache que j'ai remarqué une formation qui se déploie stratégiquement depuis à peu prés une heure. Ils se sont dispersés en cercle et entourent actuellement le groupe constitué par ton père, Kareena, Lilla, Konrad et son amie. J'ignore qui ils sont et ce qu'ils comptent faire, mais j'ai ressenti énormément d'hostilité de leur part, j'ai donc la certitude que ce sont loin d'être des amis. J'ai pu déterminer avec plus où moins d'exactitude, ceux qui y étaient impliqués et mis la comtesse au courant, sauf du dernier point, car je n'en ai toujours pas eu l'occasion. Mais si je te dis tout ça, c'est parce qu'en dehors de Kareena et Lilla qui sont sorties prendre l'air, ton père ainsi que le nouveau chef de la famille Manfred, sont complétement piégés.

Elle se tût un instant, laissant son ami assimiler ce qu'elle lui disait. Il était certainement estomaqué, elle ne pouvait pas voir ses expressions faciales, mais sentait une certaine tension en lui. C'était compréhensible. Elle le tenait fermement, empêchant ainsi tout mouvement brusque ou de surprise, même s'il était plus grand qu'elle.

- Tu penses peut-être que je m'inquiète pour rien, mais je n'aime pas les prises en otage, or il y a des innocents parmi nous et même si je sais pertinemment que ton père et Kareena pouvaient à eux deux décimer touts les vampires de la salle, je n'ai pas l'intention de courir le moindre risque.
Ah Kareena et Lilla reviennent ! Rapproche nous de deux pas et reste dos à eux s'il te plait, je crois que j'ai une idée.

Soulagée, la jeune femme fixait le groupe avec ferveur, tentant à nouveau d'attirer l'attention de la comtesse ... qui leur adressa un regard après avoir rejoins le roi et Konrad, en compagnie de Lilla. Quand elle eut acquis al certitude que la comtesse la fixait, elle fit un signe discret de la main : 3 doigts posés sensuellement sur le dos de son ami, dessinant des arabesques nonchalants sur son épaule, indiquant qu'elle avait repéré trois nouveaux écussons. Puis un index pris le relais évoluant en un cercle concentrique qui se réduisait au fur et à mesure, autour d'un point central imaginaire, d'une façon toute aussi sensuelle, laissant penser à des caresses osées. D'ailleurs les commentaires, allaient bon train:

- Vous avez vu ça ? Elle ne se gêne pas la catin du roi. Elle ne le mérite pas !
- Vous pensez qu'elle se fait le père et le fils ?
- Je la saignerai volontiers pour être à sa place.
- Vous avez vu comment elle se colle à lui ?
- Vous pensez qu'elle va aller plus loin ?
- Je suis sûre que le roi va lui faire sa fête ! Elle n'a aucun respect pour lui! Il devrait la saigner sur place et nous la jeter en pâture!

Etc etc ...
Elle essayait de bloquer tout ses sentiments haineux qui la submergeaient, et s'accrochait encore plus à Evan, sans même s'en rendre compte. Ses doigts étaient crispés. Elle avait du mal à maitriser ce flot envahissant qui commençait à la faire sortir de ses gonds ... au sens propre comme au figuré. Elle perdait pied. Seul soulagement, si elle ressentait l'énorme hostilité dans les flux d'émotions qui s'était emparé d'elle, elle percevait également des sensations de commisération pour le roi et des élans de solidarité pour lui. Au moins tous n'étaient pas des ennemis, s'ils devaient se battre, ils seraient de son coté à lui. Malheureusement ce ressentit était faible et ne suffisait aucunement à apaiser la tempête qui semblait se déchainer en elle.

Une nouvelle fois, elle se senti observé tel un pantin ou un cobaye, cette même sensation qu'elle avait eu plus tôt sur la terrasse. Elle Releva la tête d'un coup sec, regardant autour d'elle, cherchant la source de cette invasion mentale.

- Ev' ... ramène moi vers Kareena, vite s'il te plait... Je ne me sens pas très bien. Ajouta-t-elle devant le regard interrogateur qu'il lui lança, enfin dégagé de son étreinte qu'elle avait relâchée, sous le coups des émotions.
Elle évita de le regarder dans les yeux, avait fermé les siens, se concentrant d'avantage pour barrer l'accès à tout ces sentiments, mais surtout pour maitriser ses propres réactions, elle sentait une sorte de torpeur l'envahir, un aveuglement comme celui qu'elle avait ressenti quelques jours auparavant dans le sanctuaire des pages oubliés ... Pure perte de temps et d'énergie. Malgré ses progrès, elle avait déjà dépassé le stade de ce jour là. La jeune femme, ne pouvait bien sur pas s'en rendre compte, mais ses yeux avaient viré depuis quelques minutes déjà à un anthracite profond, sombre, menaçant. L'améthyste qui les habillaient habituellement de sa magnifique parure paisible, avait laissé place au tourbillon déchainé de ces émotions sombres qui s'étendaient en elle plus surement qu'une tâche d'encre sur un buvard. Tout autour de ces billes, maintenant noires, un réseau de vaisseaux sanguins rougissaient ce qui fut blanc, à peine quelques instants auparavant.

Sans même qu'elle ait pu le préméditer, elle se sentit soulevée de terre, un bras autour de ses épaules, l'autre sous ses genoux. Evan ... *Merci frérot *. Quelques secondes plus tard, il la déposait aux cotés de la comtesse noire. Les yeux toujours fermés, elle dit d'une voix in-habituellement rauque, serrée et surtout insistante:

- Comtesse, je ne me sens pas très bien, voulez vous m'accompagner un instant prendre l'air, s'il vous plait ?
Elle ouvrit les yeux suffisamment longtemps pour permettre à la puissante nécromancienne de constater l'ampleur des dégâts, tandis qu'on entendait des grondements sourds survenir de quelques endroits sombres. Elle entendait l'assistance s'interroger sur ce phénomène et posa une main crispée sur l'avant-bras de la comtesse.

Bien sur vous pouvez vous joindre à nous mademoiselle Manfred, si vous le souhaitez. Ajouta-t-elle à l'intention de Lilla. Ne pas la convier aurait été très suspect et elle avait confiance en Kareena. Elle savait que son amie ne laisserait personne lui faire de mal ... enfin elle le supposait, très fortement, bien que le problème ne se posait pas vraiment, tant elle était plus forte que la jeune aristocrate.
Une nouvelle sensation d'étouffement l'envahit, mêlée à une excitation morbide. Si elle s'écoutait, elle pousserait un cri macabre, annonçant ainsi à ses détracteurs une mort certaine, vaporisant un parfum de peur qui les saisiraient à la gorge, aspirant ainsi la non-vie qui les habitait. Un rictus se dessina sur ses lèvres tandis qu'un grognement sourd fusa, tandis qu'un sinistre bruit de vaisselle cassée se faisait entendre: Les tables supportant les délicieux buffets, venaient de s'effondrer, projetant à terre leur contenu.
Les serpents semblaient s'activer de plus en plus. Leur excitation et leur désir de tuer étaient, à présent, complétement intégrés à l'esprit d'Aya qui ne maitrisait plus rien.
Elle ne pouvait plus attendre. Elle entraina Kareena vers le balcon. Elle avait besoin d'elle. Elle murmura d'une voix sourde:

- Maintenant Comtesse. Le temps des secrets touche à sa fin et les éclaboussures sont plus nombreuses qu'on ne le pensait.

[HRP] Désolée pour la longueur !! J'espère que ca vous plaira et vous inspirera [/HRP]

Konrad venait de présenter comme sa compagne qu’il subissait déjà des reproche venant de Kareena dissimulé.

" Que d'audace Seigneur Manfred, si je ne puis vous en blâmer je me permets tout de même de vous mettre en garde : cela n'est pas toujours au goût de tout le monde, mesurez vos actes et vos propos.

Konrad avait fait preuve de bêtise à plusieurs reprises, il venait de présenter Andréa sans avoir fait grande preuve de respect à Corran et n’avait pas encore fait allégeance à Corran qui aurait du être son premier geste. Il se sentait ridicule et ne même blessé dans son amour propre il était chef d’une famille de vampire mais il n’arrivai même pas a respecter le protocole.
Il fut encore plus blesser de subir de nouveau reproche de Jissia mais il savait qu’il les méritait.

- J'aurais du te botter les fesses quand on s'est rencontré pour t'apprendre la politesse !! Je pensais avoir pourtant été claire avec toi ce jour là ! Mettre à l'honneur ainsi ta nouvelle née, alors que tu n'as pas eu ce respect à l'égard de ton roi !! A quoi penses-tu donc ? Es-tu dénué de bon sens à ce point ?!

Elle avait eu la politesse de lui dire discrètement et non pas de lui faire ouvertement.
Et quand elle recula il fit un léger hochement de tête.

-Tu devrais en effet apprendre à tenir ton nouveau rang Konrad ! Comme vient de te le dire LA COMTESSE, il y a des audaces qui ne sont pas au goût de tous et qui se payent chers. D'ailleurs puis-je te suggérer, d'aller annoncer la présence de TON ROI à ton assemblée ... et lui prêter serment d'allégeance ainsi qu'à la comtesse, en tant que nouveau chef de la famille Manfred ... Bien que, j'en suis persuadée, tu y avais déjà pensé tout seul.

Konrad remit son costume nerveusement tous ces reproches l’avait désarçonné et il ne savait plus quoi faire.Mais les paroles Jissia lui revinrent, ils devaient faire allégeance et présenté Corran et Kareena.

-Vous avez raison Jissia je vais de se pas a l’estrade pour annoncé la présence De mon seigneur et de la comtesse et ainsi que pour faire serment d’allégeance. Ainsi tous sauront que notre famille servira notre seigneur et travaillera pour l’intérêt des Monfort.

*Et les miens et ceux de ma famille.* se dit il intérieurement*

Il fit une révérence et se dirigea vers l’estrade traversant la foule et essayant de se remettre de ses émotions. Arrivé sur l’estrade il tapa dans ses mains pour que la foule l’écoute puis quand tous le monde remarqua sa présence sur l’estrade il se mit a parlé :

-Chère vampire, ami, Manfred et autre vampire. Je tien a vous annoncez la présence de notre seigneur a tous Corran de Monfort ainsi que Kareena Von Carstein.Et pour vous annoncez mon Allégeance a Corran de Montfort et a Kareena Von Carstein. Maintenant que les festivités reprennent.

Après être redescendu de l’estrade il réagit qu’il avait de plus laissé Andréa seul en compagnie des autres vampires et il s'inquiétait, il n'avait pas envit qu'elle se fasse trop questionner . Il se dit que parler a Lilla pour lui demander de toujours garder un oeil sur André pour qu'il ne luiarrive rien serait aussi une bonne idée.Il n'avait confiance que en Lilla dans sa famille.
Au moin il se disait qu'elle ne ferait jamais de mal a Andréa. Il fallait ausis qu'il lui parle a propos de la position d'Andréa dans la famille...

Il rejoint Corran a nouveau et remarqua la disparition de 3 des 4 femmes il ne restait que Andréa.Il se tourna ver Corran.

-Monseigneur vous pourrez comptez sur moi et ma famille. Et j’espère que vous ne tiendrez pas rigueurs de la mauvaise conduite qu’avait ma famille avec mon prédécesseur. Je ne compte pas faire les même erreur que lui. Je travaillerais au mieux de vos intérêts.

Il espérait que Corran oublierait surtout le manque de respect qu’il avait fait preuve en oubliant de lui juré allégeance et d’avoir signaler au personne présent au bal sa présence des le début. Il repensa a Andréa qui devait être surpris de tous ce qui venait de se passé et il se dit que lui parlé a par serait une bonne idée.

-Veuillez m’excusez mon seigneur mais je vais devoir m’absenter pour différente affaire. J’éspère que la fête est a votre goût.

Il fit une autre révérence et serra la main d’Andréa et il traversa pour une énième fois la foule, entraînant Andréa avec lui. Arrivé dans un coin plus tranquille de la salle il lâcha la main d’Andréa et lui sourit.

-Tous va bien Andréa ? J’espère que tous sa ne ta pas trop choqué... Essaye de profiter de la fête maintenant. Je vais parlé a Lilla de certaine chose importante pour moi . Je vais aller lui parler reste la ou profite de la fête je reviens quand j’aurais fini de lui parlé.Ne t'inquiète pas je n'en ai pas pour longtemps.

Il serra Andréa dans ses bras puis recula et lui fit un sourire. Konrad laissa André seul une fois de plus cella ne le rassurait pas de la laissé entouré d’autant de vampire. Mais il la connaissait qu’elle savait se défendre. Entre temps il entendit un bruit de vaisselle tombé et se cassé mais il ne s’inquiéta pas de sa …Il se dit juste qu’un vampire maladroit avait cassé quelque chose.

Il se mit a cherché Lilla dans la foule pendant un long moment avant de comprendre que n’étant pas dans la salle elle devait se trouvé au balcon. Il remarqua aussi qu’il y avait au balcon Kareena et Jissia.

*Uhm que font elles font toutes les trois au balcon m’incrusté parmi elle serait mal vu. Et j’ai déjà suffisamment reçu de reproche pour le moment. Au et puis zut je suis chef des Manfred s'est pas rien non plus je peux me permetre de joindre a elle enfin j'espère que sa va pas encore m'apporté des problèmes...*

Konrad resta une minutes se demandant si venir les dérangé était un bon plan. Il prit malgré tout son courage à deux mains et fit un léger raclement de voix avant de les rejoindre pour ne pas les prendre au dépourvu et les prévenir de son arrivé.

-Mes dames j’espère ne pas vous déranger. Mais ne vous voyant plus dans la salle du bal je me suis inquiétez pour vous mixas je vois que tous vas bien…

Le temps approchait, c'était une question de minutes. Il devait maintenant entrer en action et adapter ses plans aux actions de Konrad et des conjurés. Il observa la comtesse et son petit conciliabule, elle cherchait surement un moyen de résoudre pacifiquement la situation. Mais Corran était là justement pour mettre fin à cette cabale mais pas de la manière qu'escomptait la Comtesse. Il fallait de temps en temps rappeler aux aristocrates le fait que de se trouver sur sa route n'était pas bon pour la santé. Il n'avait parlé de rien à sa maitresse ni même à la Comtesse, il savait que ni l'une ni l'autre n'auraient été d'accord. Et puis il fallait qu'elles soient convaincantes dans leur surprise.

Le jeune seigneur monta sur l'estrade et fit ce qu'il aurait dû faire depuis le début, il annonça la présence du Seigneur des Cryptes, tout en omettant de le remercier de cet honneur et lui jura très vite allégeance. Intérieurement Corran sourit, il aimait les façons rafraichissantes de ce jeune vampire prometteur. A dire vrai il ne s'était pas passé un instant sans qu'il fut surveiller lui ainsi que son père et sa soeur par les espions de Corran. Si le jeune seigneur Manfred n'avait pas réglé le cas de son père en personne, Corran aurait agit assez promptement et aurait remplacé le père par la soeur. Il vit le jeune seigneur se séparer de sa toute jeune compagne, et se diriger vers la comtesse et son petit groupe. Prenant au dépourvu les conjurés qui m'encerclaient de plus en plus, il bougea très vite en direction de la jeune et jolie vampire.

Il arriva à côté d'elle sans qu'elle s'en aperçoive. Il fallut que tous les regards accompagnés de chuchotement se tournent vers elle pour qu'elle remarqua enfin sa présence tellement il avait été silencieux. La nouvelle née écarquilla les yeux et bafouilla un peu quand Corran plongea son regard dans le sien. Il la fixa un moment, et apprécia son joli minois. Le seigneur Manfred avait bon gout mais de toute façon très peu de vampires étaient laids. La plupart du temps les vampires aimaient la beauté et ne changeaient en leur semblable que des gens beaux. Lui était une exception, ses yeux et son teint il le devait à une malédiction qui l'avait touchée avant que sa tante ne le transforme pour le sauver. Il était très prisé parmi les vampires non pour sa beauté comme Kareena mais pour plus pour l'exotisme qu'il dégageait. Quand il eut fini de la regarder il lui dit ce pourquoi il était venu la trouver.

"Jeune fille, vous devriez partir d'ici et attendre le seigneur Manfred dans ses quartiers personnels. Votre place n'est pas parmi nous. Vous êtes bien trop jeune pour rester ici."

C'était dur mais cette petite pouvait mourir d'un simple souffle de vent et lui déchainerait bientôt un ouragan de mort et de destruction dans cette pièce. Il faisait ça pour le jeune seigneur car ce dernier commençait à lui plaire. Les larmes aux yeux, la jeune vampire quitta prestement la salle, les autres chuchotant et riants de l'humiliation essuyée par la nouvelle née.

Quand ce sera fini, j'irai lui présenter mes excuses. De toute façon, ceux qui se sont moqués d'elles payeront bien assez tôt. Ce sont les mêmes qui chuchotent dans le dos de ma Dame... Pensa-t-il.

Trois serviteurs portant des plateaux couverts d'un lourd drap pourpre entrèrent dans la pièce. Ils se dirigèrent sans un mot vers l'estrade, fendant la foule entourés de membres de la Garde Pourpre. Cette action brisa à dessein l'encerclement des conjurés, il fut reconnaissant à la comtesse d'avoir emmener tout le monde avec elle, ça lui facilitait grandement les choses.. Corran s'engouffra dans la brèche et rejoignit les serviteurs sur l'estrade. La musique s'arrêta, tout les regards furent braqués sur lui. Discrètement des gardes pourpres supplémentaire rentrèrent dans la pièce, dégainant leur armes. Les portes furent verrouillées et barricadées. Personne n'ayant pas les faveurs du Roi ne sortirait de cette pièce en non-vie !

Il sourit et commença son discourt, sur le ton résolument agréable étudié il y a déjà des longs siècles, à l'intention surtout des nobles loyaux, car les autres n'en profiteraient pas longtemps.

"Très chers amis aristocrates, nous fêtons en cette nuit l'accession au pouvoir du jeune Konrad Manfred au sein de sa maison. Il a prit la succession de son père à un moment opportun. En effet ce dernier avait des projets de trahison à mon égard. J'étais même sur le point de faire éliminer l'ancien aître de ces lieux, voir même son fils car son père essayait de l'impliquer dans cette sombre affaire. Le jeune seigneur a fait preuve de loyauté, d'ingénieusité et de courage. Je ne peux qu'applaudir devant ces qualités qui se font trop rare au sein de l'aristocratie vampirique.

Il fit une pose fixant du regard les principaux traitre rassemblés dans cette assemblée. Beaucoup baissèrent les yeux mal à l'aise.

Je suis très content d'entériner sa nomination à la tête de la famille Manfred. Je suis sûr qu'avec l'aide des conseils avisés de sa soeur, il mènera la maison Manfred vers des sommets qu'elle n'avait jamais atteinte. Trinquons à leur santé.

Il leva son verre de sang à sa bouche, imité par tout les vampires de la salle. Le carnage approchait, comme à chaque fois, une musique s'éleva peu à peu dans son esprit. Les noté s'égrainant au rythme de son discourt...

Maintenant, le jeune Konrad a fait à ma place une partie du travail qui m'incombait. Je vois ici, beaucoup d'amis proche de l'ancien seigneur des lieux. Ces mêmes amis qui n'ont confirmé leur présence à ce bal que lorsqu'ils furent sûr et certain que je n'y serais pas. Peut-être pour savoir si le nouveau seigneur de lieu leur serait plus favorable et pour l'éliminer dans le cas contraire... Vous n'avez vraiment pas retenu les leçons précédentes... Je sais tout, j'ai toujours su, je sais que vous aviez prévu de me tuer, de vous servir des Manfred comme d'un paravent et de les écraser une fois leur forfait accompli ou de les abandonner si ils se faisaient prendre. Mais comme je déteste devoir refaire un discourt, j'ai pris sur moi d'inviter ceux de votre assemblée qui manquent à l'appelle...

Il fit un geste de la tête aux serviteurs qui patientaient derrière lui. Les trois esclaves retirèrent les lourds draps pourpres. Une partie de la salle s'esclaffa. Trois tête des patriarches les plus respectés des Cryptes les toisaient de leur yeux sans vie...

Lorsqu’elle revint, flanquée de Lilla, dans la grande salle de bal, Kareena remarqua immédiatement Aya qui tentait désespérément d’attirer son attention. Une fois la jeune humaine certaine que la Comtesse la regardait, elle fit un signe étrange avec les doigts de sa main droite : trois d’entre eux dansèrent gracieusement dans le dos d’Evan avant d’être remplacé par un index décrivant des cercles se rétractant autour d’un point imaginaire. Kareena sourit à la demie elfe, montrant qu’elle avait compris. Un bref regard alentour lui fut suffisant pour découvrir les trois nouveaux traîtres qu’Aya lui avait indiqués. Effectivement, ils se rapprochaient dangereusement du groupe, plus ou moins éclaté, de Corran, Konrad, Lilla et Kareena.
Néanmoins, Konrad s’en esquiva on ne pouvait plus facilement, inconscient de la manœuvre, monta sur l’estrade et fit, enfin, le discours d’accueil pour le Seigneur Vampire et la Comtesse Noire. Kareena applaudit joyeusement avec les autres convives, découvrant ses belles canines blanches et acérées. La musique reprit, les couples se remirent à tournoyer, les éclats de métal suspects à briller dans les ombres et les langues fourchues à déverser leur venin ; alors que Konrad s’effaçait avec la dénommée Andréa.

La Comtesse Noire perçut alors un très léger changement dans l’atmosphère, comme si un flux bizarre d’émotions et de magies tourbillonnantes et contradictoires la traversait subitement. La sensation ne dura qu’un instant trop bref pour être certaine que quelque chose s’était réellement passé, mais elle tourna instinctivement la tête vers Evan et Aya. Et eut raison, car elle vit celle-ci se faire soulever de terre par le fils du roi, qui se dirigea droit sur elle, gardant ses airs supérieurs pour masquer la gravité de la situation en toisant sensuellement toutes les femelles vampire à la portée de son regard. Kareena se rendit immédiatement compte que l’amante de Corran avait un sérieux problème ; les tremblements dans sa voix le confirmèrent.

- Comtesse, je ne me sens pas très bien, voulez vous m'accompagner un instant prendre l'air, s'il vous plait ?

Aya ouvrit alors les yeux, une seconde infime, pour que seules Kareena et Lilla, qui se trouvait à son côté, puissent apercevoir ce qui se cachait derrière les paupières… Les pupilles de l’humaine, d’ordinaire d’une superbe couleur améthyste qui rappelait doucement à Kareena l’éclat irréel des yeux d’Ymir Danhaka -aux côtés de qui elle avait vaillamment combattu Dror’kan et les siens- étaient désormais d’un noir profond que des vaisseaux sanguins explosés striaient de rouge. La Comtesse accueillit la main crispée d’Aya sur son bras, la fit habilement glisser jusqu’à la commissure de son coude pour que les témoins présents ne puissent y voir qu’un geste aristocratique, invitant Kareena à sortir avec elle sur un des balcons.

Bien sur vous pouvez vous joindre à nous mademoiselle Manfred, si vous le souhaitez.
Lilla acquiesça, et Aya les entraîna toutes deux vers une alcôve déserte. Elles furent cependant forcées de passer devant plusieurs aristocrates qui observèrent leur manœuvre d’un œil suspect, leurs sens aiguisés cherchant l’erreur dans l’étrange tableau se déroulant sous leurs yeux. Un bruit de vaisselle brisée retentit derrière elles, mais Kareena ne détourna pas le regard pour trouver la source du fracas. Une –véritable- amie aristocrate de Kareena l’interrogea d’un regard inquiet. Elle lui répondit d’un sourire mystérieux, lui laissant entendre que si la situation pouvait faire mine de déraper, rien n’échapperait à son contrôle.

Arrivées dans l’air frais du balcon, Aya prit la parole.

-Maintenant Comtesse. Le temps des secrets touche à sa fin et les éclaboussures sont plus nombreuses qu'on ne le pensait.
-De quoi parlez vous Jissia ? Les éclaboussures ? Ces gens qui sont des traitres, dont Kareena m’a parlé ? Ils sont plus nombreux ? Comment pouvez-vous le savoir ? Et vos yeux, que se passe-t-il ?

Lilla avait parlé avant que Kareena n’ait pu répondre, mais elle n’en voulut guère à sa jeune amie que la curiosité taraudait. Kareena garda le ton courtois qu’elle arborait envers Aya lorsqu’elles étaient en publique ; Lilla n’étant pas encore assez proche de l’humaine pour que Kareena se permette une façon de parler dénuée d’embellissements traditionnels.

« Contrôlez-vous dame Jissia… Vous avez la volonté pour cela, ne perdez pas votre sang-froid. Lilla, vous avez fort bien compris ce que Jissia évoque ; ce sera bientôt à nous d’entrer en scène. Restez sur vos gardes, au moindre mouvement suspect, nous… »

Kareena fut interrompue par l’arrivée inopinée de Konrad, dont les paroles furent noyées par l’action de Corran, que la Comtesse fut probablement une des seules à remarquer. Elle laissa Lilla et Aya répondre à leur frère et ami, se consacrant à observer les mouvements de son roi. Trop rapide pour le regard, elle tentait de le suivre alors qu’il se faufilait de manière fantomatique entre les danseurs et les aristocrates… Il se dirigeait droit sur la compagne de Konrad. Elle ne perçut pas ses paroles, submergées par le flot de musique et de bruits incessants de la fête, mais vit clairement Andréa s’enfuir précipitamment de la salle sous les rires moqueurs et vicieux des témoins. La Comtesse sourit doucement, ne sachant trop quelles conclusions elle devait tirer de tout cela. Une étrange inquiétude nouait son estomac…

C’est alors que trois serviteurs aux couleurs du Seigneur Vampire pénétrèrent dans la salle, portant trois plateaux d’argent recouverts de lourds draps pourpres. Leur route brisa l’encerclement des traîtres, furieux. Lorsque Kareena essaya de percevoir ce qui se trouvait dessous, tous ses sens furent arrêtés par divers paramètres : son ouïe par le vacarme ambiant, son odorant par les étoffes trop épaisses, et son aura par ce qui devait s’apparenter à des sortilèges protégeant les draps des intrus comme elle. Il n’y avait aucun doute que cela était l’œuvre de Corran ; lui seul avait le pouvoir de créer des sorts capables d’arrêter les sens de la Comtesse. L’angoisse grossit dans sa poitrine, secondée d’autre chose qui semblait être… Oui, de l’excitation. Kareena fit un signe à Lilla, Aya et Konrad pour qu’ils se rapprochent de l’estrade où montait le roi.
Se faisant, de nouveaux Gardes Pourpres entrèrent discrètement dans la salle, et le chuintement feutré des armées tirées au clair retentit doucement. Portes et fenêtres furent en un instant verrouillées et barricadées. Kareena jeta un regard à Aya, la consultant silencieusement. Etait-elle au courant du plan de leur roi ? Pourquoi n’avait-elle rien dit ? Mais la surprise dans les yeux de l’humaine lui renvoya sa propre ignorance. Elle s’attacha alors à ne pas se placer ni au centre de la foule, ni tout devant l’estrade, de manière à ne pas pouvoir être trop prise à revers mais à bien entendre le discours de Corran, qui commençait.

« Très chers amis aristocrates, nous fêtons en cette nuit l'accession au pouvoir du jeune Konrad Manfred au sein de sa maison. Il a pris la succession de son père à un moment opportun. En effet ce dernier avait des projets de trahison à mon égard. J'étais même sur le point de faire éliminer l'ancien maître de ces lieux, voir même son fils car son père essayait de l'impliquer dans cette sombre affaire. Le jeune seigneur a fait preuve de loyauté, d'ingénieusité et de courage. Je ne peux qu'applaudir devant ces qualités qui se font trop rare au sein de l'aristocratie vampirique. »

Kareena vit avec plaisir son roi planter son regard acéré dans la culpabilité des traîtres présents tout autour d’eux. L’angoisse s’envola de sa poitrine comme un poids énorme partant subitement en fumée.

« Je suis très content d'entériner sa nomination à la tête de la famille Manfred. Je suis sûr qu'avec l'aide des conseils avisés de sa soeur, il mènera la maison Manfred vers des sommets qu'elle n'avait jamais atteinte. Trinquons à leur santé. »

Le Seigneur leva son verre de sang (un grand cru elfique, nota Kareena avec ironie) à sa bouche, immédiatement imité par tous les aristocrates –conscients des convenances- de la salle. La Comtesse sentait l’atmosphère s’électriser alors que les traîtres se rendaient petit à petit compte qu’ils étaient complètement coincés, et surtout, qu’ils étaient manifestement découverts. Kareena ne savait pas encore où voulait en venir son maître, mais elle commençait à entrevoir des bains de sang plus violents les uns que les autres. Elle arqua un sourcil en attendant la suite.

« Maintenant, le jeune Konrad a fait à ma place une partie du travail qui m'incombait. Je vois ici, beaucoup d'amis proches de l'ancien seigneur des lieux. Ces mêmes amis qui n'ont confirmé leur présence à ce bal que lorsqu'ils furent sûrs et certains que je n'y serais pas. Peut-être pour savoir si le nouveau seigneur de lieu leur serait plus favorable et pour l'éliminer dans le cas contraire... Vous n'avez vraiment pas retenu les leçons précédentes... Je sais tout, j'ai toujours su, je sais que vous aviez prévu de me tuer, de vous servir des Manfred comme d'un paravent et de les écraser une fois leur forfait accompli ou de les abandonner si ils se faisaient prendre. Mais comme je déteste devoir refaire un discours, j'ai pris sur moi d'inviter ceux de votre assemblée qui manquent à l'appel... »

Kareena perçut le geste de la tête de Corran à ses serviteurs comme depuis un autre monde. Toute la salle s’était plongée dans un silence qui ne pouvait qu’annoncer une terrible tempête. La Comtesse Noire ferma les yeux lorsque les gardes ôtèrent les lourds draps des plateaux d’argent. A l’instant où ils les avaient empoignés pour les enlever d’un geste neutre et rageur, elle avait su ce qui se cachait dessous. Quand elle rouvrit les yeux, ce ne fut pas pour contempler les chairs blanchâtres et les yeux vides des têtes tranchées des trois patriarches les plus puissants de la Crypte, non, ce ne fut que pour adresser un sourire infiniment tendre et dépité à Corran de Monfort.

Tout ce qui se passa ensuite resta flou dans son esprit de longues heures encore après que ce fut fini, car tout s’enchaîna à une vitesse hallucinante.

Des cris de terreur, de douleur et de haine retentirent dans toute la salle alors que les Gardes Pourpres se mettaient en position de combat. Les aristocrates loyaux furent très vite aux côtés de Kareena ou de Corran, toutes griffes dehors, sifflants et feulant, tandis que les traîtres se rassemblaient, encerclés, au centre de la pièce.
Kareena prit alors conscience que même Aya n’avait pas perçu tous les vampires prêts à se retourner contre eux… Car ils étaient en supériorité numérique. Néanmoins, eux n’avaient pas la Comtesse Noire et le Seigneur Vampire à leurs côtés. Plusieurs Prédateurs non préparés à ce genre de situation cédèrent à la panique et coururent vers les sorties obstruées, hurlant à la mort pour qu’on les laisse partir. Kareena se désintéressa de leur sort.

Au milieu de l’horreur collective, des cris et des bousculades alors que chacun cherchait à rejoindre son camp avant que le combat ne commence, Kareena Von Carstein était immobile, les paupières closes. Seule une poignée de seconde suffit à ce que tous se mettent en place, mais la préparation avant la mêlée lui parut durer éternellement. Elle rouvrit lentement les yeux, regarda successivement Aya, Lilla, Konrad puis Corran, en un dernier encouragement. Il lui faudrait protéger Konrad, un des seuls Prédateurs parmi les Aristocrates, et celui que tous les traitres viseraient.
Un silence absolu tomba comme un linceul funeste sur tous les Vampires présents.

Une fraction de seconde.

Et tout commença.
Les corps se mirent en mouvement violemment, les traîtres hurlèrent et fondirent sur leurs ennemis, tentant férocement de défaire l’encerclement dans lequel ils étaient pris. Kareena attendit le dernier moment avant de bouger. Tous ses muscles étaient détendus, immobiles. Puis, un Aristocrate renégat fondit sur Konrad en poussant un cri dément. La Furie Rouge brillait dans ses yeux, et en temps normal il aurait peut-être pu poser problème à la Comtesse, mais présentement, la colère l’aveuglait. Économisant ses mouvements, gênés par sa robe de soirée, Kareena fit un pas sur le côté, se plaçant entre Konrad et son attaquant. Elle ne bougea que lorsqu’il fut à un mètre d’elle, fonçant à une vitesse folle : elle fit une esquive souple sur la droite, se retourna à demi et le stoppa dans sa course, à moins de cinquante centimètres de Konrad, d’un magistral coup du tranchant de la paume sur sa nuque, qui fit craquer toutes ses vertèbres.

Kareena se mit alors à tournoyer, prêtant secours à Konrad chaque fois qu’il était en difficulté ; esprit de sang irréel volant la non-vie de ses adversaires en quelques pas de danse et de mort, flottant dans la pénombre entre de violents voiles pourpres et éphémères.

Enfin à l'air libre !

La présence de Kareena produisait son effet ... elle ignorait complétement pourquoi elle se sentait apaisée en sa présence, mais les faits étaient là.Elle avait conscience également de la présence de la jeune Manfred, dont la curiosité était palpable même les yeux fermés.

« Contrôlez-vous dame Jissia… Vous avez la volonté pour cela, ne perdez pas votre sang-froid. Lilla, vous avez fort bien compris ce que Jissia évoque ; ce sera bientôt à nous d’entrer en scène. Restez sur vos gardes, au moindre mouvement suspect, nous… »

La voix aux intonations relaxantes et lénifiantes de Kareena calmait les remous de l'âme d'Aya comme un baume, bien qu'elle conservait un ton tout aristocratique en raison de la présence de la jeune Lilla qui venait de l'inonder de questions auxquelles elle n'avait pas envie de répondre d'une part et qui étaient franchement malvenue compte tenu des circonstances actuelles. Heureusement que la comtesse, encore une fois, sauva son amie en y répondant succinctement.

Konrad arriva sur ces entrefaites, sans y être invité. Décidément, allait-il falloir qu'elle lui apprenne la politesse la plus élémentaire comme à un enfant ?? Elle senti sa colère reprendre du galon et se morigéna, s'astreignant au calme. Elle allait avoir besoin de toutes ses forces et ressources dans pas longtemps. Démunie comme elle l'était de tout sort magique ou presque, qu'ils soient elfes ou humains. Elle n'avait que son bâton et sa ruse, il était hors de question de gaspiller une once d'énergie en futilités.

-Mes dames j’espère ne pas vous déranger. Mais ne vous voyant plus dans la salle du bal je me suis inquiétez pour vous mixas je vois que tous vas bien…

Elle ne put tout de même s'empêcher de répondre durement:

- Précisément tu déranges vu que tu n'as pas été invité à nous suivre. Konrad ! réfléchis! bien que tu sois chez toi, tu ne peux t'imposer comme tu le veux, dans un cercle privé ! Enfin maintenant que t'es là, tu peux rester.

Aya avait du mal à canaliser son agressivité. Il l'irritait de plus en plus par son inconscience, alors qu'il était à la tête d'une des plus grandes et plus dangereuses familles du monde de la non-vie... était-il vraiment aussi immature où n'était-ce qu'une apparence ? Un leurre, pour tromper leur vigilance ?

La demie-elfe était totalement focalisée sur ses doutes et sa méfiance concernant celui qu'elle considérait de plus en plus difficilement, dans les circonstances actuelles, comme son ami. Elle ne pouvait s'empêcher de voir le mal partout dans le mal de la crypte. "Chassez le naturel il revient au galop" ... Elle regarda Lilla avec méfiance un instant. Kareena lui faisait confiance et Kareena était la seule à qui elle faisait confiance ... Plus même qu'à Corran à cause des ambitions de celui-ci.
Oh elle ne le trahirait jamais, elle le savait, mais elle pensait savoir ce qu'il espérait, c'était d'une logique implacable ... elle aurait fait de même en tant que cheffe militaire et pire encore en tant que cheffe de son peuple ... pire oui ... mais serait-elle allée à simuler l'amour ? Serait-elle allée jusqu'à prononcer des mots d'amour qu'elle ne ressentait pas ? Elle n'en savait rien, mais ces doutes la rongeaient concernant son amant, ses réactions et ses décisions ballottées entre raison et sentiments. Ces mêmes sentiments oscillants entre l'abandon et la confiance la plus totale et la méfiance qui l'avait toujours habitée. Après tout, elle n'avait jamais vu qu'une seule chose des hommes : Ambition et recherche de pouvoir et tout pour y arriver ... pourquoi serait-il différent ?
Elle secoua la tête. La voix de l'objet de ses pensées, venait de pénétrer son cerveau.
Elle se rendit compte qu'elle n'avait pas remarqué Kareena s'éclipser. Elle n'avait plus le choix, elle devait baisser sa garde et faire confiance encore une fois. Se rapprochant subrepticement de Lilla qui répondait à son frère, elle murmura d'une voix feutrée que seule la jeune vampire pouvait entendre:

- La partie commence. Gardez un œil sur Konrad, s'il bouge de travers, tuez le, s'il est menacé protégez le mais ne le quittez pas. Dites à votre ami de vous rejoindre et méfiez vous. J'ai un très mauvais pressentiment.

Elle fit mine de s'éloigner en souriant, prenant un ton mielleux et doucereusement précieux que les convives arboraient depuis le début de la soirée, trompant ainsi les oreilles indiscrètes et les indésirables:

-... Encore merci de m'avoir accompagnée mademoiselle Manfred, la chaleur a eu raison de ma faible constitution. Le roi vous en sera reconnaissant. Je vais de ce pas le rejoindre.

Sans un regard en arrière, elle accéléra le pas. Elle repéra l'endroit ou Kareena s'était postée et préféra se rapprocher de l'estrade, contournant ainsi les invités.
Se tenant légèrement en retrait, elle appréciait les expressions diverses et variées qui se dessinaient sur les faciès plus morts que vivants, tour à tour, surprise, puis honte, puis la colére et la rage se peignait. Le rouge leur monter aux joues au fur et à mesure que Corran discourrait. Des têtes baissèrent lorsqu'il mentionna l'intention de certains de le tuer, utilisant dans un premier temps Konrad, puis le tuant lui-même dans un second temps. Surprise, elle le regarda ... Il avait donc confiance en lui ? Bon à savoir. Elle continua son examen, passant de figure en figure et se rapprochant toujours plus de son amour.
Elle remarqua alors les trois serviteurs aux couleurs de Corran, debout prés de lui au pied de l'estrade à l'opposé de l'endroit ou elle se trouvait, portant trois plateaux d’argent recouverts de lourds draps pourpres.
Les formes et les taches qui ornaient les lisières des draps, ainsi que le choix même de la couleur, fît penser à Aya que trois des Seigneurs renégats avaient du voir leur non vie raccourcie par la garde de Corran. Un rictus étira doucement ses lèvres pulpeuses et framboisées: Il était vraiment incroyable, il avait déjà pris les devants et débuté les réjouissances, alors qu'elle n'avait pu deviné ses actes!
Oh bien sur, elle savait qu'il manigançait quelque chose, il avait semblé bien préoccupé ces derniers jours et avait reçu le chef de sa garde plus que de coutume.

C'était inconcevable ... Elle aimait le roi des vampires le plus incroyable qui puisse exister ... elle aurait pu en prés de trois cent ans tomber amoureuse, d'humains tout aussi incroyable, d'elfe encore plus étonnant ... mais non ... son cœur avait cédé à celui qu'elle servait depuis deux ans.
Un éclat de rire ironique faillit jaillir du plus profond d'elle même, qu'elle étouffa dans l'œuf. Ce n'était pas le moment d'attirer l'attention sur elle, personne ne s'étant encore rendu compte de sa présence, elle bénéficiait ainsi d'un effet de surprise si jamais les choses tournaient mal.

Elle glissa son regard vers Kareena dont l'attention était rivée à son roi. Elle semblait elle aussi traversée par des sentiments contradictoires, elle ne comprenait pas pourquoi elle ressentait autant d'angoisse et d'excitation mêlée chez son amie ... ni même cette surprise ... elle devait surement être au courant, le roi n'aurait pu fomenter tout ce plan à lui seul, il avait forcément du consulter ou confier quelques informations à sa seconde. C'est ce moment que celle-ci choisit pour la regarder une lueur interrogatrice dans les yeux. Elle lui renvoya l'expression de surprise qu'elle venait de lire sur son beau visage racé, elle même stupéfaite de la découverte qu'elle venait de faire : Corran avait donc bien fait cela tout seul ??

Elle suivit le signe de kareena, se rapprochant un peu plus de l'estrade, bien qu'elle n'aimait pas l'idée de dévoiler sa position. Elle n'avait pas du tout remarqué la présence de Lilla et de Konrad qui se rapprocha inconsciemment de l'endroit ou se trouvait la comtesse.
Le discours du roi se poursuivait, faisant l'éloge de Lilla Manfred. Certains vampires agés et grisonnants, tressaillirent à ce dithyrambe. Le cœur de la paladine se serra ... Oui Lilla conviendrait bien mieux au roi qu'elle-même, elle avait la classe, la beauté et ce grain d'insoumission dont elle savait le roi friand. Elle était sûre qu'il se consolerait dans les bras de quelqu'un comme elle. Un gémissement sourd, lui échappa, ses yeux revenus à leur couleur améthyste, se voilèrent d'une profonde tristesse, mais elle secoua la tête, chassant ces pensées qui ne mèneraient à rien et poursuivit son observation silencieuse, se gavant de la décomposition - s'il était permis d'employer ce terme - des visages, plus pâles que la mort -ironique n'est-ce pas ?-

Elle aurait donné cher pour connaitre les pensées qui traversaient leurs esprits malsains et obtus, avides de meurtre et de pouvoir, tellement concentrée sur les visages ennemis, elle ne vit pas le signe que fit le roi à ses trois serviteurs et ne réagit donc qu'aux premiers cris et signes de dégouts et de colère qui fusèrent de toute part, tentant d'apercevoir l'objet de leurs surprise.

Elle voulut faire un pas vers l'avant, mais une main se crispant sur son bras l'en empêcha.

- Tsss tsss, ce n'est pas une bonne idée, ma jolie, je te conseille de ne pas bouger.

Ah! v'la autre chose ! Elle ne l'avait pas vu venir celui-là. Dans la foulée elle sentit des mouvements s'opérer à sa gauche. Les festivités commencèrent comme dans un voile brumeux. Elle percevait le brouhaha qui l'entourait mais était incapable d'ordonner ses pensées. La main qui lui broyait le bras et l'haleine fétide qui l'embaumait commençait à la transporter à nouveau vers cet état second qu'elle n'avait pas maitrisé auparavant.

- Bien, vous voilà raisonnable. Nous allons commencer par affaiblir le roi en vous tuant, puis nous l'enverrons rejoindre ses ancêtres en compagnie de ces catins qui le servent.

Encore ces mots ... Encore ces menaces ... Et toujours cette haine omniprésente qui la pénétrait insidieusement. Elle ne tentât même pas de résister au flot d'émotion qui l'assaillait de toute part. Corran de Monfort avait déclenché des évènements d'une ampleur dont il n'avait absolument aucune idée.

Des cris de terreur, de douleur et de haine retentissaient dans toute la salle alors que la Garde de Corran se préparait au combat, retentissaient au fond d'elle tel une seconde âme ... noire, sombre ... damnée.
Toute humanité la quittait, toute velléité désertait son esprit laissant place à cette palette d'émotions aussi contradictoires que destructrices, la fureur des uns, la panique des autres, la haine surtout et sa propre râge.
Elle remarquait comme dans une brume des vampires se réunir autour des deux têtes de la crypte, faisant ainsi blocus autour d'eux.

Nul ne parut se rendre compte qu'elle était prisonnière d'un vampire. Tant mieux ! Elle allait pouvoir lui damer le pion au vu et au su de toute le monde sans qu'on puisse lui en vouloir.
Elle patientait, se contrôlant avec grande peine, mais structurant un plan audacieux dans son esprit guerrier de paladine. Elle avait compris que les renégats étaient plus nombreux. Les espions de Corran avaient du le lui notifier ... Machiavélique ! Royal ! C'était donc là la raison de sa venue au bal.
Tant mieux, elle allait enfin pouvoir s'amuser un peu, avant de reprendre sa liberté.

Ses deux mains croisées sur le devant de son abdomen au niveau de sa ceinture, évoluaient avec grâce et discrétion, se préparant à saisir le bâton quand elle en aurait besoin.

Elle ignorait comment elle allait s'y prendre pour se libérer de cette poigne nécromantique, ni quand. Elle attendait de voir comment allaient se dérouler les choses et quelle ouverture elle allait avoir. Pour le moment, faire la part des choses dans son esprit était sa principale préoccupation car elle ne devait pas laisser ses émotions prendre le dessus.
Hélas, les hurlements et le bousculades ne l'aidaient en rien. La terreur régnait déjà. une cacophonie sans pareil pour un bal de noble avaient pris la place de la douce musique. Les vampires se pressaient les uns les autres, tantôt se dirigeant vers les sorties bouchée esquissant de vaines tentatives de fuite, pour ceux qui n'avaient rien demandé à personne, tantôt cherchant le chemin le plus court pour rejoindre les siens.

Aya se retrouva bientôt acculée et entourée par deux autres accolytes de celui qui lui broyait le bras, la morigénant et l'invectivant pour qu'elle cesse de hurler. *Hurler? mais mon gars, c'est toi qui t'affole pour rien !* C'est la qu'elle comprit que le jeune non-vivant n'était absolument pas rompu à l'art de la guerre! Elle grimaça. Ce n'était même pas drôle. Elle regarda les deux autres: l'un d'eux semblait plus sur et avait des gestes plus précis que les deux autres, d'ailleurs il semblait les dirigeait. Un aristocrate ? Très bien ! Aya jeta un coup d'œil discret à son amant qui semblait se délecter du spectacle. Elle ressentit une vague d'amour la submerger ... comme si c'était le moment ... mais non, ce n'était pas uniquement de l'amour, c'était aussi une excitation et une frénésie qui la consumait, après tant d'années de calme et de pacifisme.
Elle enchaina sur Lilla qui semblait bien filer le train à Konrad qui lui semblait vouloir à tout prix rester prés de Kareena. Puis elle regarda son amie. Leurs regards se croisèrent, celui de la vampire emplis d'encouragement ... Aya n'eut pas le cœur à lui faire signe de la situation. Elle esquissa un sourire et un clin d'œil, signifiant qu'elle était prête à ce qui allait suivre.

Puis soudain ... le silence à l'aura meurtrière sembla s'abattre sur l'assemblée, le temps d'un clignement, avant que tout se déchaine dans une folie assassine.

Un des deux prédateurs qui la gardaient s'était insinué parmi le groupe qui entourait le roi. dans la débandade personne ne ferait le rapprochement.

La pression de la main qui se resserra sur son bras vint signer l'arrêt de mort de son garde-chiourme.
Elle plia son bras, relevant son coude et fit un quart de tour arrière, ensanglantant ainsi la pommette de son cerbère. Elle s'accroupit dans al foulée tendant une jambe en une balayette qui vint le cueillir. Sa main gauche saisit le bâton avec dextérité et l'ouvrit en pleine poitrine de son adversaire qui s'évapora avec son air de surprise.

- Corran !

Son bâton tournoya rapidement, murmurant d'une voix feutrée un sort dont elle seule connaissait la formule, une orbe jaillit à son extrémité, elle la saisit du bout des doigts la façonna rapidement en forme d'éclair, puis la lança aussi vite que possible vers le traitre qui avait réussi à se faufiler derrière l'homme qu'elle aimait sans se faire remarquer. S'il pensait s'en tirer ainsi, il rêvait. Elle prit appui sur l'aristocrate qui n'en revenait pas et grommela


Elle se sentit plus endurante ... suffisamment pour esquiver le coup qu'il tentait de lui porter. Elle n'avait pas de temps à perdre ! Son bâton tournoya entre ses mains assénant un coup savamment porté à la tempe de l'homme, puis lui en envoya un autre dans le plexus, se servant de son arme de prédilection comme d'une lance. Elle se servit de l'élan que prenait son arme lorsqu'elle se déployait pour simuler la charge d'un cheval, elle espérait que ce subterfuge fonctionnerait et replia donc sa lance de fortune, afin de lui imprimer le mouvement de charge, puis chargea en même temps l'aristocrate en grommelant avec force.


Un trou se creusa au milieu de la poitrine de son ennemi qui s'envola en arrière. Un cri attira son attention et une épée vient caresser son épaule gauche y laissant couler un filet de sang. Zut ! Voilà que ça va réveiller les morfales du coup !
Elle essaya de se frayer un chemin dans la débandade et tenta de rejoindre Corran ... seulement cette fois-ci, elle était bel et bien cernée, l'odeur de son sang d'elfe sans doute. Elle était plus en danger qu'auparavant ... Elle chercha une échappatoire mais en vain... Et elle ne savait toujours pas si son orbe avait atteint sa cible ou pas ! Il lui fallait une arme ... dommage qu'elle n'ait pas eu de dague sous la main !