Nom : Blythe
Prénom : Nolan
Âge : Trente et un ans.
Présentation physique :Si vous apercevez un jour Nolan dans la basse-ville de Fenrig, ce sera sans doute assis nonchalamment à la table d’une auberge, sirotant une bière d’orge — ou peut-être descendant une rue commerçante, à l’aise dans la foule comme dans un salon, les mains dans les poches et les yeux dans le vague. De loin, vous remarquerez peut-être que ce jeune homme est maigre, qu’il a les cheveux en bataille, que ces vêtements sont élimés ; vous ne lui trouverez sûrement pas beaucoup de prestance.
Supposons que, pour une raison ou une autre, vous ayez à lui parler. Votre regard sera d’abord attiré par ses yeux — de grands yeux noirs, cernés, vifs, qui volent sans cesse d’un objet à un autre sans se fixer nulle part. Et puis vous remarquerez ses mains –car il parle beaucoup avec les mains– qui décrivent en l’air des mouvements nerveux au fil de ses explications. Enfin, vous pourrez prêter attention à ses traits — à ses pommettes hautes, à ses joues creuses, à ses lèvres minces.
Si la pauvreté avait un visage, songerez-vous, elle lui ressemblerait.
Caractère :Au premier abord, Nolan peut sembler sec, voire cassant. Que vous soyez aristocrate ou misérable, il vous traitera avec la même politesse aride et sans aménité ; ni les riches, ni les femmes, ni les vieillards ou les enfants n’obtiennent de lui le surcroît de gentillesse que leur position devrait leur valoir. S’il a lieu de vous réprimander, il le fera sans remords ni égards, avec autant de rudesse qu’il le juge nécessaire.
Ce n’est pourtant qu’une façade : vis-à-vis de la foule d’estropiés, de grabataires et de malheureux en général qui franchissent la porte de son échoppe, Nolan a dû se durcir, se façonner un masque de rigueur qui l’empêche d’être trop affecté par ce qu’il voit. Dans les faits, il fera tout ce qui est en son pouvoir pour atténuer les souffrances d’autrui : on l’a vu veiller des nuits entières au seuil d’un moribond, ou traverser tout Fenrig sous la neige pour s’occuper d’un patient incapable de venir à lui.
Du reste, il ne se fait guère d’illusions sur la nature humaine — qu’il s’agisse de sa capacité à la violence, à la bassesse ou à la trahison. Il demeure tout de même en lui un fond d’optimisme ; il sait l’humanité capable du meilleur comme du pire.
Histoire : Nolan Blythe naquit avec le double désagrément d’être pauvre et d’être ambitieux.
Ses parents, des menuisiers de la basse-ville de Fenrig, survivaient tant bien que mal, travaillant beaucoup pour gagner peu ; la charge que représentaient Nolan et ses deux frères aînés n’améliorait guère les choses. Quand ces derniers furent en âge de travailler, les affaires s’arrangèrent peu à peu, et l’on vit même des grandes familles commander du mobilier chez les Blythe — mais leur cadet restait un enfant à part.
Comme il était songeur et silencieux, on le disait sournois. On ne comprenait pas ce qui le poussait à errer seul devant les palais, à contempler de loin les parures des nobles et leurs suites. Puis, quand il grandit, il manifesta son mépris pour le métier de ses parents, et on le crut arriviste et présomptueux — non sans raison. La seule idée de vivre à son tour dans les rues tortueuses des quartiers pauvres lui donnait la nausée. Il rêvait de pourpres, de chapiteaux corinthiens, de palais de marbres où passaient les dames dans un froufrou soyeux. En un mot : il voulait s’élever.
Hélas, il était né à une époque où l’ascension sociale était chose presque impossible : qui naissait roturier le restait ; quant aux nobles, ils vivaient, se mariaient et mouraient entre eux, sans admettre jamais d’étrangers dans leurs rangs.
L’obstination, cependant, n’était pas la moindre des qualités de Nolan. Comprenant que l’instruction était la clé du succès, il demanda à dix-sept ans à quitter la maison familiale pour devenir page d’une maison noble. Il lui fallut des mois de recherche, puis de supplications, pour qu’il fût enfin accepté au service du comte de Quercy, un aristocrate qui passait pour magnanime.
Dans les premiers temps, revêtir la livrée et servir fut un supplice pour son orgueil : il ne pouvait réprimer un frisson de dégoût lorsqu’il devait s’incliner jusqu’à terre, ouvrir et fermer les portes devant son maître, jeter son manteau sur les flaques de boue de peur qu’il ne se salisse. Pourtant, il s’avéra bientôt que Quercy avait des idées éclairées en ce qui concernait la noblesse, la plèbe, et la société en général. Loin de considérer les ambitions de son nouveau valet comme ridicules, il les encouragea dès qu’il en eut vent — à condition, bien sûr, que cela ne nuisît pas au service (le progressisme d’un noble a ses limites.)
Dès lors, Nolan passa ses journées à servir et ses soirs à étudier : d’abord auprès d’un écrivain public qui lui apprit à lire ; puis, dans la Grande Bibliothèque, où les hommes avaient accumulé pendant des siècles le maigre fruit de leurs recherches.
Ce fut la médecine surtout qui fascina le jeune homme. Il ne pouvait croire que, malgré tous les traités écrits sur la question, on en sût si peu sur la façon dont le corps humain fonctionnait. Petit à petit, de nouvelles ambitions se formaient en lui : vaincre la peste, le choléra, la lèpre ; vaincre les infections et les gangrènes ; vaincre la vieillesse et la mort.
Bientôt, il fit plus attention à la misère du peuple de Fenrig, à l’insalubrité des rues, à l’omniprésence des infections et des épidémies. Même les nobles mouraient jeunes, faute d’hygiène, faute de diagnostics et de traitements ; les pauvres étaient plus mal lotis encore, car les médecins étaient rares et coûteux. Sa soif d’ascension sociale paraissait désormais bien futile à Nolan, face à cette souffrance universelle : il commença à chercher des moyens de l’alléger.
Il chercha longtemps, dans la magie et dans la science, dans le rationnel et dans l’occulte, des moyens de vaincre les maux du corps ; et s’il n’en trouva aucun qui pût débarrasser à jamais les hommes de la maladie, il acquit du moins suffisamment de savoir pour soulager temporairement la douleur d’autrui.
Abandonnant (non sans remerciements) le service du comte de Quercy, il acheta avec ses économies une échoppe dans la basse-ville, et soigna tant qu’il put. Pendant des années, il vit passer un cortège de ce que le monde avait de plus misérable, de plus honteux : lépreux, syphilitiques, pestiférés... Plus d’une fois, il se laissa attendrir par la pauvreté de ses patients : on le promettait de le payer le lendemain, la semaine suivante — souvent, on ne payait jamais. Nolan parvenait à vivre, certes sans opulence ; ses rêves de richesse avaient disparu pour de bon.
En fin de compte, il arrivait à une sorte de bonheur.
Puis vinrent les premiers signes d’un orage. D’abord, ce fut une tension imperceptible qui flotta sur la ville, omniprésente, menaçante : dans les marchés, on ne parlait plus aussi fort ; dans les auberges, on riait moins ; on semblait craindre d’être entendu d’oreilles invisibles. Ensuite, des gardes apparurent aux portes des palais, des soldats dans les rues, des sentinelles sur les remparts ; le danger se précisait.
Enfin, avec tristesse, avec répugnance, avec l’indignation de voir tout son travail bientôt défait par les armes, Nolan put mettre un nom sur ce nouveau mal qui fondait sur Fenrig, comme il avait autrefois fondu sur Alésia : la guerre.
Information(s) importante(s) :Nolan boit. Nolan jure. Nolan crache. Nolan nuit gravement aux enfants et aux femmes enceintes.
Rang souhaité :Rien de particulier. Toubib, roturier, ce qui vous chante.
Disponibilités pour poster :Variables. Deux ou trois jours par semaine en moyenne, mais cela dépend vraiment des circonstances (partiels, mémoires à rendre pour le lendemain, gueules de bois, etc.)
Comment avez-vous connu les Cendres d'Alésia ?On me l’a conseillé.
Si vous connaissez le nom de votre avatar et le manga/jeu ou autre dont il est tiré, mentionnez-le ici :Le site de l'artiste est par
ici.