Les Cendres d'Alésia
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Les Cendres d'Alésia

Découvrez un Royaume dévasté par la guerre où s'affrontent nombre de créatures fantastiques et sanguinaires. Créez votre destinée, ramenez la paix ou engendrez encore plus de chaos...
 
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 Hurlements. [Adélina]

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Pauline De Sarkanta
Chevalier de Fer
Pauline De Sarkanta


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MessageSujet: Hurlements. [Adélina]   Hurlements. [Adélina] Icon_minitimeMer 28 Avr - 18:02

Le petit corps entra dans l'immense salle de marbre. Ses pas étaient lestes et las, déterminés et lents. La lourde armure cliquetait sur ses muscles fins. La claymore à sa main semblait plus grande que la frêle silhouette, mais elle était maintenue parallèle au sol par une poigne de fer. La salle d'entraînement qu'avait choisie le Chevalier de Fer mesurait une centaine de mètres de longueur pour la même hauteur. Le plafond voûté était retenu par quatre énormes colonnes blanches qui miroitaient sous les rayons du soleil filtrant doucement au travers des vitraux extraordinaires. Sur les murs trônaient des dizaines d'armes différentes, de la dague à l'arbalète en passant par l'épée courbe et la lance ; et le sol était partiellement recouvert de tapis épais en tissus grossier. Des traces de sang et de brisure ornaient les dalles de marbre, mais c'était pourtant une atmosphère paisible et lumineuse qui régnait dans la salle d'entraînement depuis que le personnage était entré. Ses pas métalliques résonnaient et ricochaient sur les parois de pierre immaculée, conférant au corps en armure qui s'avançait une taille exagérément minuscule.
Et c'était ainsi que Pauline de Sarkanta se sentait.

Exagérément minuscule.

Elle étouffait et exultait à la fois sous les plaques de fer de son armure. Elle s'y sentait oppressée et protégée, puissante et ridicule. Dans sa poitrine, son coeur aussi avait son lot d'incohérences. Elle le sentait se convulser, rater des battements, reprendre son rythme, le perdre, se recroqueviller, exploser dans son étau glacial et brûlant. Arrivée au centre de la salle, Pauline s'arrêta, ferma les yeux et tenta de calmer les vagues de dégoût et de souffrance qui l'assaillaient en une longue expiration. Puis, elle commença à enchaîner les passes d'armes violentes et destructrices qui faisaient sa spécialité.
Elle maniait son arme énorme comme s'il s'était agi d'un simple poignard et tournoyait comme une nymphe de fin du monde. Rien ne pouvait l'arrêter. Elle alla de plus en plus vite, frappant l'air de plus en plus fort. Ses cheveux formaient des volutes d'or autour de sa tête, et semblèrent bientôt devenir de véritables flammes douées d'une vie propre alors qu'elle tailladait l'espace, frôlant toujours d'un demi-millimètre les colonnes alentour. Ses mouvements étaient de plus en plus saccadés, froissés par la vélocité des coups, et elle parut soudain s'être métamorphosée en automate de guerre. Bientôt, ses assauts furent si violents qu'il devint évident que si quelqu'un se plaçait entre son arme et le vide, il serait littéralement tranché en deux. Mais si quelqu'un se plaçait entre son arme et le vide, peut-être aurait-il le temps d'entr'apercevoir les larmes furieuses qui volaient autour des ciels d'azur de ses pupilles...

Les pensées se bousculaient dans l'âme de Pauline pour savoir laquelle la tourmenterait la plus efficacement, la blesserait le plus profondément. D'abord, il y avait Johéria et sa chevelure toute chocolat et sa bouche cerise et ses yeux verts pétillants, si belle et si inaccessible... Personne ne connaissait le secret de Pauline. Personne ne se doutait de sa souffrance lorsqu'elle avait vu la sublime Johéria dans les bras de son amant, personne ne se doutait de son désarroi quand la jeune fille lui avait avoué son amour démesuré pour cet homme. Personne ne se doutait du trou béant dans sa poitrine lorsqu'elle avait appris que Johéria était fiancée à lui... Personne, sauf Alexander. Mais Alexander...
La claymore siffla plus fort et plus vite, tel un serpent rageur autour de la tête de Pauline.
Alexander, cet imbécile, ce bâtard, ce frère qu'elle aimait tant et qui était tant détesté. Comment pouvait-il croire qu'elle n'était pas au courant ? Comment pouvait-il seulement envisager que ces mensonges faisaient leur effet ? Il la prenait vraiment pour la petite fille innocente qu'elle tentait désespérément, et avec de plus en plus de mal, d'être. Mais non, elle savait tout, évidemment. Elle avait même vu. Elle avait vu les femmes après qu'Alexander leur ait rendu visite. Elle avait vu les escarres, les hématomes, les larmes et le sang. Elle avait vu la haine dans les yeux des maris. Elle avait vu cette haine lorsqu'ils l'avaient attaquée, elle, pour se venger de son frère. Elle avait vu cette haine lorsqu'elle les avait tous mis à terre, un par un. Elle avait vu cette haine lorsqu'elle avait été forcé d'en deux tuer deux. Elle avait continué de voir cette haine lorsqu'elle s'était enfuie en courant.
Se rendait-il seulement compte du mal qu'il lui faisait ? Elle qui avait si peur des hommes et de leur violence macabre, son frère, son propre frère, violait et mutilait des innocentes. Elle savait que tout était à cause de l'ancien maître d'Alexander. Mais même elle ne pouvait plus rien faire maintenant, son frère refusant de lui en parler, la tenant simplement à l'écart. Elle ne pouvait pas l'aider. Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas.

La lame gigantesque faucha l'air, s'échappa de la main gantée de fer de Pauline et vint s'écraser au sol dans un lourd fracas métallique. Celle-ci s'appuya contre une colonne, à bout de souffle, et laissa libre court à son horreur. Elle régurgita douloureusement de la bile qui lui brûla l'oesophage plus sûrement que de l'huile bouillante. Elle cracha furieusement par terre, et un long sanglot prit place entre ses lèvres abîmées. Elle frappa légèrement du poing contre la colonne, et se mit à pleurer, à bout de nerfs. Le ciel de son esprit pleuvait sombrement sur ses joues et les gouttes d'eau salée allaient s'éclater sur le marbre du sol. Un feulement semblable à celui d'un animal roula sur sa langue. Il commençait à s'amplifier sourdement, en même temps que ses coups contre les dalles se faisaient de plus en plus forts. La colère se mêla à la souffrance et au chagrin, et elle se détacha subitement du marbre. Elle enleva son gantelet d'un geste de rage pure. Un cri épouvantable de douleur et de fureur naquit alors dans sa gorge, plus puissant que le rugissement d'une lionne, plus déchiré que le hurlement d'un loup... Et elle écrasa son poing nu contre la colonne. La force de Pauline de Sarkanta n'était pas naturelle, et n'était plus à démontrer.

Alors qu'un étrange cri emplissait les murs du niveau inférieur du Chateau Fortifié, un énorme et effrayant bruit de marbre brisé retentit à son tour.

L'extrémité du poing de Pauline, là où les doigts repliés avaient frappé la pierre, était à présent semblable à une bouillie sanguinolente. Chacune de ses phalanges étaient brisées, la peau était écorchée vive et le sang goûtait à présent le long de son avant-bras. La jeune fille resta là, sans bouger, la main enfoncée dans la colonne alors que son cri mourrait sur ses lèvres.
La colonne, elle, était à la limite de se fendre et de venir s'écraser sur Pauline. Là où avait eu lieu l'impact régnait un cratère terrifiant, et des fissures plus ou moins épaisses striaient maintenant la pierre presque jusqu'au plafond. Des éclats éparpillés avaient roulé tout autour du Chevalier de Fer. Elle restait là, incapable de bouger le moindre muscle, essayant de se résonner, de réfléchir, de contenir la douleur à présent autant physique que morale.

Quelques secondes d'un égarement mental trop poussé avaient suffi à la faire déborder. Tout les Chevaliers de Fer et les Paladins des environs avaient dû l'entendre, c'était forcé. Elle n'avait pas pensé à Antinéa, et espéra plus que tout qu'elle n'entendrait jamais parler de cet incident. Quant à Alexander, s'il l'avait entendue ou si par la suite on lui en parlait, au moins, cela servirait à mettre les choses au clair. Mais qu'allait-elle dire au Trèfle ? Aux architectes ? Elle avait quasiment détruit une colonne de marbre de plusieurs dizaines de mètres de haut. Le genre de choses très difficilement réparable.
Elle essuya ses larmes béatement, inhabilitée à réfléchir comme à bouger sa main encastrée. Elle se demanda même si, si elle l'enlevait, la colonne ne s'effondrerait pas.

Alors, coite de douleur, elle attendit simplement que quelque chose arrive.
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Adelina Trèfle du Mont
Grand Maître
Adelina Trèfle du Mont


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MessageSujet: Re: Hurlements. [Adélina]   Hurlements. [Adélina] Icon_minitimeJeu 29 Avr - 19:46

Sous le regard de son père, ce qui ressemble à une enfant griffonne à toute vitesse sur des parchemins, la plume ainsi malmenée glisse sur le papier. Une main se tend, vive, attrape sur une pile fort haute, un nouveau parchemin pour un nouveau griffonnage.. Combien cela faisait il de temps ? Combien d'encre avait elle versée ? Tout ca pour des signatures aussi importantes qu'arasantes pour Adélina qui décidément n'aimait pas s'occuper de l'administration. Sur une nouvelle paperasse traitant des échanges commerciaux au sein de Fenrig, le Grand Maître apposa son sceau.. mais avant d'avoir finit son geste, la plume se brisa.

Cela était déjà arrivé, mais une étrange impression s'empara du frêle corps d'Adélina.. cependant la voix grave et sereine de l'ancien Grand maître la rassura.


Tu es aussi habile à l'épée qu'à la plume, rapide, féroce.. mais tu ne maîtrise toujours pas la force que tu fais peser sur..


Ca suffit.


La voix de la jeune fille avait tranchée aussi brusquement que si elle avait abattu son poing sur une table, il n'était pourtant pas dans les habitudes d'Adélina de manquée de respect à son père et encore moins de ne pas l'écouter.. Mais le visage soudain concentré de la jeune femme persuada le vieil homme à répliquer. Les sens tendus, Adélina écoutait.. Une complainte.. Comme une créature qui viendrait de se jeter sur quelqu'un là, dans les salles basses du château. Elle était loin et les murs de la demeure n'étaient pas des plus fins.. mais il n'y avait pas place pour l'hésitation dans le coeur de la jeune femme. Elle n'attendit pas, sautant par dessus le bureau, elle s'élança, sa lame à ses côtés comme toujours.

Le sifflement à ses oreilles, le bruit de ses pas sur la pierre des marches dévalées à toute vitesse, et cette impression toujours persistante que quelque chose était sur le point de céder à moins.. que ce ne soit déjà fait. Les gens s'écartaient vivement, laissaient place à cette sorte de lion qu'ils voyaient vaguement passer devant eux, Adélina n'avait pas le temps de faire dans la délicatesse, ceux qui n'étaient pas assez vifs pour se pousser d'eux même étaient plutôt violemment écartés du chemin du Trèfle. Il n'était pas question pour elle de faire dans la diplomatie, il y avait un problème, elle allait le résoudre, un point c'est tout.

Arrivant à l'endroit présumé du hurlement, Adélina fut surprise de voir qu'un petit attroupement attendait devant la porte close de la salle d'entrainement. Ils semblaient craindre et ne pas connaitre ce qui pouvait se trouver à l'intérieur mais restaient tout de même là.. L'âme humaine est parfois tordus, ces gens n'étaient pour la plus part pas armés et sans défense si la Chose qui avait poussé ce cri était dangereuse et décidait de sortir de sa tanière. Il n'en reste pas moins que tous s'écartèrent en reconnaissant la silhouette menue du Trèfle, d'un geste de la main elle leur fit comprendre de déguerpir, de rentrer dans leurs appartements. C'était aussi son rôle.. protéger ces gens contre leur propre curiosité. Beaucoup partirent immédiatement mais quelques uns essayaient de se cacher aux yeux du Grand Maître, histoire d'être aux premières loges.. mais ils n'échappèrent pas au regard sévère d'Adélina et le couloir finit par être vide.

Une main sur la garde de son arme, l'autre sur le bois ancien de la lourde porte.. le Trèfle prit une nouvelle inspiration et poussa le battant, entra sans attendre de regarder ce qui l'attendait. Ses yeux d'or parcouraient la pièce à la recherche de ce qu'elle devrait combattre, sans crainte, sans battement de coeur, sans illusion. La porte se referma doucement, avec la sérénité que confère les années. Mais dans l'arène ainsi close.. la Trèfle ne trouva pas son monstre.

Cependant.. rien dans l'attitude de la jeune femme ne pu dire si elle avait bien vu que ce n'était pas un monstre mais bien au contraire un de ses chevaliers de fer qui se tenait seul dans la pièce. Mais c'est avec le pas d'un guerrier marchant vers l'ennemi qu'Adélina s'avança vers le chevalier, c'est la main sur le pommeau de sa fine lame et le regard sévère que le Trèfle envahissait l'espace d'une écrasante présence. Et soudain alors qu'elle n'était plus qu'à quelques courts mètres du chevalier, un léger murmure se fit entendre.. l'instant suivant la lame blanche du Trèfle venait trouver sa fin sous le menton de la demoiselle De Sarkanta. Le regard autoritaire du Trèfle vint se planter plus précisément encore dans l'azur des yeux si purs de l'accusée
.

N'abandonnes jamais ta lame.. chevalier.


Cela si bien comme une menace que le sang aurait pu se glacer dans les veines d'une jeune femme mais.. Adélina s'avait mieux que personne que pour devenir chevalier de fer avec le visage de cette jeune femme, ce n'est pas une brusque recommandation qui allait lui faire peur. Mais.. surtout.. le ton de la voix du Grand maître n'était pas aussi froid qu'il aurait du l'être, pour Adélina il était certain que par sa lame c'était bien autre chose qu'avait relâché la jeune femme. Un fin sourire vint éclairer son visage, fermant les yeux elle inclina légèrement la tête en signe d'entente et.. frappa. Aussi vivement qu'elle avait sortie sa lame elle envoya la paume de sa main s'écraser contre la cage thoracique du chevalier qui décolla du sol pour atterrir plus loin.. heureusement pour elle la salle était vraiment spacieuse et elle évita ainsi de se cogner au mur. Quoi qu'il fut plus certain qu'Adélina est maîtrisée un tant soi peu sa force pour ne pas causer plus de dommage au corps déjà fort mit à mal du chevalier.

Elle n'avait cependant pas agit stupidement, enlever lentement la main de la colonne aurait été bien plus dangereux et surtout.. on avait pas le temps pour ca.. à peine le coup donné la colonne de marbre commença à faire entendre son mécontentement. Adélina rangea sa lame et se positionna, elle était prête. Mais prête à quoi au juste ? Allait elle vraiment pouvoir se tenir là, juste sous l'inclinaison la plus probable de la chute de la colonne et compter sur sa force brute pour la soutenir si elle s'effondrait ? Une colonne de marbre d'une dizaine de mètres de haut ? Cela semblait fort improbable mais après tout.. personne n'avait jamais vu Adélina perdre face à la force et il n'était pas non plus dans les habitudes de la jeune femme de se croire plus forte qu'elle ne l'était. Mais la colonne ne céda pas, après avoir grogner un certain temps elle se tue à nouveau et le Trèfle s'écarta, s'en alla.. Ouvrit la massive porte et ordonna que l'on appel les architectes et que l'on amène un médecin au plus tôt.

Elle s'en retourna dans la salle d'entrainement, ramassa la claymore et s'avança vers le chevalier de fer
.

Crois tu pouvoir faire quelque chose sans ton arme, chevalier ? Crois tu être digne de ton rang en faisant preuve de si peu de discernement ? Crois tu que tout te soi permis en ce château ?


La voix d'Adélina sonnait durement contre les pierres de la salle, elle ne semblait pas avoir de compassion pour le cas de celle qui pourtant.. lui ressemblait étrangement. Elles étaient similaires, toutes deux avaient du se battre et développer une force surhumaine pour se faire une place, toutes deux avaient en leur coeur des blessures insoutenables et Adélina était bien plus l'exemple de la colère fracassante et de l'activité infernale plutôt que de la passive sagesse. Mais elle avait su apprendre qu'en certaines circonstances elle n'avait pas droit à la compassion. Et devant le chevalier de fer qui lui ressemblait le plus parmi tous, elle se comportait comme un véritable Grand Maître, dur et exigeante.

Un médecin entra dans la salle et s'en couru immédiatement de la blessure du chevalier. Adélina, la claymore de Pauline De Sarkanta en main ne s'écarta que peu. Elle n'avait pas finit. Elle aurait fort bien pu partir, c'est certainement ce que son père aurait fait, il serait repartit en laissant le chevalier de fer blessé physiquement et mentalement, humilié d'avoir agit sans réfléchir et de s'être ainsi fait réprimandé. Adélina n'était pas de cette politique. L'arme du chevalier en main, elle la fit tournoyer avec une habileté déroutante, il n'était pourtant pas dit que le Trèfle se battait avec une telle arme. Quant à son poids.. il est des choses qu'Adélina encore jeune, ne se rend pas compte, le fait que cette arme soit plus lourde que la moyenne cela elle le sentait mais qu'elle soit par ce fait extrêmement plus difficile à manier n'entrait pas dans le questionnement de la jeune femme.

Elle ne fit cependant que sous peser l'arme, comme si elle cherchait à s'occuper. Puis elle s'adossa contre une colonne encore entière et attendit presque sagement. Elle savait fort bien que le médecin aurait préféré emmener le chevalier dans un autre lieu plus approprié mais il n'en était pas question pour le moment et c'est une des choses que les médecins du château on apprit à comprendre. L'homme finit par s'écarter, s'inclinant devant le Grand Maître qui lui glissa de ne pas laisser entrer les architectes pour le moment et de fermer les portes. Il s'exécuta et Adélina s'approcha soudain fort prêt du chevalier, son corps était presque contre celui de la jeune femme alors que le Trèfle fixait ses yeux
.

Que fais tu ?


Le souffle calme du Trèfle s'écarta du visage de la jeune femme. La voix d'Adélina était devenu bien plus chaleureuse, ce n'était plus à l'autorité de parler. La femme aux yeux d'or s'écarta de quelques pas, l'arme de Pauline toujours en main.


Que fais tu en t'enfermant dans cette armure puisqu'elle ne semble pas pouvoir te protéger. Crois tu vraiment que les chevaliers de fer abandonne le combat ? Crois tu vraiment que tu puisse te laisser aller dans cette tenue ?

Le claymore sur l'épaule, Adélina en simple tenue de lin semblait désormais jauger la jeune femme qui se tenait devant elle
.

Retires cette armure, tu n'es semble t-il pas assez forte pour la porter. Quant à ton arme, elle ne t'appartient plus, si tu veux la récupérer montre moi que tu es forte. Et que ce trou dans cette colonne n'est pas que le fruit d'un caprice d'enfant gâtée !


Un sourire au coin des lèvres d'Adélina et sa chevelure blonde semble vouloir s'hérisser en une crinière de lion, sous les voutes d'une salle qui avait vu bien des affrontements le Grand Maître s'assurait il vraiment de la force physique de ses chevaliers de fer ? L'éclat mordoré qui illuminait les pupilles du Trèfle n'était pas aussi interrogatif.
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Pauline De Sarkanta
Chevalier de Fer
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MessageSujet: Re: Hurlements. [Adélina]   Hurlements. [Adélina] Icon_minitimeDim 2 Mai - 19:14

Pauline releva lentement les yeux, pleins de honte, vers le Trèfle.

N'abandonnes jamais ta lame.. chevalier.

Tout s'était passé si vite, le Temps flouté et brouillé par la douleur qui vrillait la main encastrée de Pauline de Sarkanta. Il lui semblait n'avoir attendu que quelques secondes, mais peut-être les secondes étaient-elles en fait des minutes ou même des heures, avant que la lourde porte ne s'ouvre. Ce qu'elle avait vu entrer l'avait alors terriblement terrifiée. Le Trèfle en personne venait à sa rencontre... Sa petite stature et son jeune âge étaient largement compensés par une prestance hors du commun, et sans parler d'aura, il était tout de même aisé de dire que ce que dégageait Adélina Trèfle du Mont était une présence étouffante, écrasante. Pauline suffoqua et tenta d'enlever sa main de la colonne pour s'agenouiller devant son Grand Maître, mais la douleur s'empara de l'intégralité de son bras lorsqu'elle essaya de mouvoir un de ses doigts ; elle se contenta donc de serrer les dents, de recouvrer un air et une assurance dignes de ce nom et de baisser la tête en gage de totale soumission. Elle entendit les pas déterminés du Trèfle sur les dalles de pierre. Mais lorsque celle-ci ne fut plus qu'à quelques mètres d'elle, elle n'entendit qu'un léger chuintement avant de sentir l'acier froid sur sa gorge.

Pauline releva lentement les yeux, pleins de honte, vers le Trèfle.
La voix de celle-ci était froide et cassante, et elle aurait probablement fait plier n'importe quel Homme d'arme... Mais Pauline était un Chevalier de Fer de la famille De Sarkanta, et elle autorisa seulement un frisson à parcourir son échine, alors qu'elle crispait les mâchoires. La jeune femme avait néanmoins perçut dans la voix de son Grand Maître une fluctuation étrange, plus "personnelle", qu'elle ne sut interpréter au premier abord. Elle ouvrit la bouche pour répondre, tremblante, mais n'en eut guère le temps.
Adélina aquiesça de la tête et ferma les yeux, comme si elle comprenait la jeune de Sarkanta, et frappa. Le coup qu'elle envoya dans la poitrine de Pauline fut si rapide et violent qu'elle ne le vit pas venir, et ne le sentit même pas immédiatement. Il fallut qu'elle décolle en crachant un mince filet de sang, qu'elle aille s'écraser contre le sol de marbre à plusieurs mètres de là, que sa main meurtrie heurte la pierre de plein fouet et qu'un second caillot de sang franchisse ses lèvres pour que son cerveau enregistre l'information du coup d'Adélina. Pauline, étendue à terre et totalement incapable de se relever, observa d'un oeil voilé son Maître se placer devant la colonne, prête à la réceptionner si celle-ci décidait de céder. La jeune femme aurait voulut se lever et courir se placer aux côtés du Trèfle pour rattraper la colonne et tout son poids immense à sa place ; mais elle en était incapable. Aucun son ne parvint à sortir de sa bouche ensanglantée pendant de longues minutes. Longues minutes durant lesquelles Pauline oscilla entre conscience et inconscience. Elle entr'aperçut Adélina se diriger vers la porte massive, l'ouvrir et crier quelque chose à l'extérieur, puis le noir... Puis encore la voix puissante du Trèfle.

Crois tu pouvoir faire quelque chose sans ton arme, chevalier ? Crois tu être digne de ton rang en faisant preuve de si peu de discernement ? Crois tu que tout te soi permis en ce château ?

Pauline ouvrit brutalement les yeux, se faisant violence à elle-même pour ne pas rester plus longtemps étendue comme une faible roturière. Elle s'aida de sa main gauche, valide, pour se relever et s'agenouiller, tête baissée, devant Adélina.

" Ma... Majesté, je vous de-demande pardon. Je f-fais honte au royaume, je ne suis pas... digne de vous ser... servir... "

A travers sa voix éraillée et affaiblie par la douleur, Pauline crut qu'elle allait défaillir une seconde fois. Mais elle entendit les lourdes portes s'ouvrir, et les pas précipités d'un homme accourant vers elle. Que les Dieux d'Ambre soient loués, c'était un médecin...
Il se posta devant elle et commença à l'examiner sans ménagement, lui arrachant quelques gémissements involontaires de temps à autres. C'est alors que Pauline réalisa que le Trèfle était toujours près d'elle, jouant (il n'y avait pas d'autre mot) avec sa claymore. Elle l'observa du coin de l'oeil, tentant de contrôler le mal qui vrillait sa main et, à présent, sa cage thoracique. On le lui avait déjà fait remarquer de nombreuses fois, mais maintenant qu'elle l'a voyait d'aussi près, Paulien était forcée de vérifier la rumeur... Le Trèfle et elle se ressemblaient presque comme des soeurs. Leurs cheveux d'or, leurs jeunes âges, leurs petites statures, leurs forces anormales, leurs déterminations... Elles étaient semblables en tellement de points. Cela était peut-être un des éléments qui faisaient que ce que ressentait Pauline pour le Grand Maître était au-delà du serment fait lorsqu'elle était entrée dans l'ordre des Chevaliers de Fer, au-delà de la fidélité d'un guerrier à son maître, au-delà du respect d'un serviteur à son seigneur, au-delà de l'obéissance d'un garde à son roi. Au-delà, bien au-delà.

Le médecin diagnostiqua l'index, le majeur et l'auriculaire cassés, ainsi que quelques petits os brisés à l'avant de la main et le pouce et l'annulaire démis. Il dut dire quelque chose comme "Serrez les dents, ça va faire mal", avant de les ré-emboiter violemment, de deux coups secs et maîtrisés. Pauline, étouffant un gémissement, put apprécier le fait que le Trèfle avait fait venir un des meilleurs docteurs du royaume. Il sortit cinq espèces de bâtonnets en bois qu'il plaça sous chacun des doigts de la jeune femme pour les tenir droits, et enroba le tout dans un tissus sentant très fort l'alcool pour en faire une attelle. Sa main était ainsi maintenue droite, doigts dépliés et écartés, totalement inutile. Le médecin lui glissa qu'elle n'aurait pas le droit de faire quoi que ce soit avec cette main durant un mois, surtout pas tenir une épée, sinon les os ne se ressouderaient pas, ou très mal. Pauline acquiesça gravement, contenant ses émotions. L'homme palpa rapidement sa poitrine et ses côtes, mais rien n'était cassé ici, et le jeune Chevalier fut reconnaissant au Trèfle d'avoir mesuré sa force.

Le médecin se releva finalement et quitta la pièce après avoir reçut un message d'Adélina que Pauline ne perçut pas.
La jeune De Sarkanta expira lentement, et se releva doucement, prenant garde à chacun de ses gestes. Ses jambes tremblaient un peu et la douleur n'était guère partie, mais les soins du médecin l'avait tout de même légèrement rassérénée. Le Grand Maître s'approcha alors très près de Pauline, et, calmement -beaucoup trop- se posta devant elle.

Que fais tu ?

Pauline fut un peu soulagée d'entendre dans la voix de sa maîtresse des accents imperceptibles de chaleur, et peut-être même de compassion.

Que fais tu en t'enfermant dans cette armure puisqu'elle ne semble pas pouvoir te protéger. Crois tu vraiment que les chevaliers de fer abandonnent le combat ? Crois tu vraiment que tu puisse te laisser aller dans cette tenue ?
Retires cette armure, tu n'es semble t-il pas assez forte pour la porter. Quant à ton arme, elle ne t'appartient plus, si tu veux la récupérer montre moi que tu es forte. Et que ce trou dans cette colonne n'est pas que le fruit d'un caprice d'enfant gâtée !


Pauline, stupéfaite, ouvrit béatement la bouche.

" Mais, je... "

Puis, elle vit l'éclat brillant et mordoré dans les yeux d'Adélina. Alors, elle sourit également, et expira en secouant lentement la tête. Elle entreprit d'obéir et d'enlever son armure, plaque par plaque. L'opération ne lui prit que quelques minutes, étant donné qu'elle connaissait entièrement et par coeur sa lourde armure de fer. En dessous elle ne portait qu'une sorte de combinaison en tissus crème très matelassé et près du corps. Elle acquiesça en soutenant le regard du Trèfle, et plaça sa main détruite dans son dos, pour ne pas avoir la tentation de s'en servir. Malheureusement, c'était sa main droite, et elle était droitière. Récupérer sa claymore sur le Grand Maître de sa seule main gauche était un défi quasiment insurmontable. Mais -elle sourit- les Chevaliers de Fer n'abandonnent jamais le combat.

Pauline de Sarkanta sourit encore lorsqu'elle prononça le tout premier sort qu'elle avait maîtrisé :

" Que la force de mon Seigneur protège mon corps et guide mes pas !"

... Puisqu'elle allait se servir de cela pour combattre son Seigneur. Immédiatement, la douleur s'envola et elle se sentit plus apte à endurer le test décisif qui était présentement le sien. Elle savait que si elle le ratait, Adélina était tout-à-fait en droit de lui retirer son rang de Chevalier de Fer et de lui faire ôter son armure et sa claymore. Il fallait qu'elle se montre digne du Trèfle de Fenrig.
Elle s'autorisa une dernière inspiration en fermant les yeux. Le Grand Maître avait sa claymore posée sur l'épaule, et Pauline avait vu avec quelle aisance elle la maniait. Un autre des désavantages qu'elle subissait était d'être mains nues face à un adversaire qui, lui, ne possédait non pas une, mais deux armes. Mais elle se connaissait assez bien pour savoir que de ses faiblesses, elle pouvait tirer ses forces.

Pauline de Sarkanta ouvrit subitement les paupières et se jeta sur Adélina sans prévenir. Elle fondit sur elle, le poing gauche en arrière pour frapper au visage, mais dès qu'elle fut à distance nécessaire pour cogner (et pour recevoir également un coup de lame), elle bondit sur le côté droit en un saut majestueux et envoya son pied droit dans le bras d'Adélina qui tenait sa claymore, immédiatement suivi de sa main gauche qui fondait sur la garde de son arme, dans l'espoir de la récupérer en l'espace de l'infime seconde où Adélina serrait déstabilisée par le coup.

Pauline n'oubliait pas contre qui elle se battait, mais elle devait tout tenter. Absolument tout.
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Adelina Trèfle du Mont
Grand Maître
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MessageSujet: Re: Hurlements. [Adélina]   Hurlements. [Adélina] Icon_minitimeMer 5 Mai - 21:00

Il faut croire qu'il y avait encore des choses qu'elle devait apprendre.

•.•.•

Dis moi Adélina.. Que ferrais tu sans ton arme ?

Sur le terrain d'entrainement où chaque jour naissant invitait le fils et la fille du Grand Maître à se combattre encore et encore, sur cette terre sèche et dur qui avait vu naître la volonté de vaincre dans le coeur d'une fillette.. La jeune Adélina ne savait que répondre. Elle n'avait pas quittée la vieille et lourde épée que lui avait offert son frère depuis des mois et il lui avait bien dit de ne jamais s'en séparer alors pourquoi une telle question ? Sans arme elle serait surement aussi inutile qu'un nouveau née sur un champ de bataille.. non ? Les sourcils froncés, l'enfant réfléchit et ne sent pas le geste de son frère qui en une fraction de seconde s'empare de sa lame, un sourire presque goguenard aux lèvres. Que faire sans arme..



Un sourire se glisse sur les lèvres du Grand Maître alors qu'un aigle au ramage d'or fond sur elle, une incantation qui s'incline et se redresse sous le soleil d'un fidèle dévouement.. et un pied qui voudrait faire diversion. Une attaque rapide plus que puissante, une attaque visant la finesse plus que la force.. une bonne attaque pour quelqu'un qui se sait physiquement diminué. Le sourire quitte doucement le visage d'Adélina, pourtant ce n'est pas l'envie qui manquerait à ses lèvres de sourire face à l'adresse de Pauline mais il n'était plus temps de sourire, le Grand Maîtres n'avait pas l'intention de faire l'affront à son adversaire de prendre ce combat à la légère. Désormais.. il est l'heure.

L'attaque aérienne avait un défaut de taille.

S'accroupissant vivement, Adélina senti le souffle d'un coup de pied passer au dessus de sa tête mais autre chose accaparait désormais son attention. Elle avait évitée la diversion, restait donc.. à être plus rapide que la véritable attaque. Posant sa main libre sur le sol, Adélina s'en servit d'appuis pour soulever le reste de son corps et envoyer son pied gauche dans le ventre du chevalier de fer. L'attaque aérienne à un défaut de taille, une fois dans les airs difficile de s'écarter d'une contre attaque. Propulsée plus haut encore dans les airs par le coup de pied du Trèfle, la menace était semble t-il temporairement écartée, Adélina eut donc tout le temps de se redresser.. Cependant elle devait avouer que cette claymore sur son épaule était plus un handicap qu'autre chose, sans son poids, elle aurait été bien plus rapide.. et surtout.. elle aurait eut ses deux mains de libre. Il n'y avait qu'à se servir de cette fabuleuse arme !.. Cela aurait sans doute été plus judicieux mais Adélina n'aimait absolument pas l'idée de se servir d'une arme qui ne lui appartenait pas. Oh biensur toute arme est possédée par celui qui la tient en main.. du moins c'est ce que voudrait une logique pragmatique, une logique que ne voulait pas entendre Adélina. Cette arme n'en était plus une, elle était l'enjeu de ce combat, la récompense ou la perte, son tranchant n'avait aucune valeur pour le moment. Ainsi le Grand Maître voyait les choses et cela serait ainsi jusqu'à la fin de ce combat.

Pauline avait elle aussi une main inutile, voila qui était plus équilibré.

L'Equilibre..

•.•.•


Attaques moi.

Ce n'est pas juste ! Tu es armé et moi plus ! Rend moi mon arme et je t'attaque !


Non.

Les sourcils froncés sur une frimousse blonde, la fillette est décidément agacée par les manigances de son aîné. Cela n'avait aucune chance d'aboutir, elle n'arrivait déjà pas à le battre armée alors sans sa lame il n'y avait vraiment aucune chance ! Mais le sourire sur le visage calme de son frère finissait par l'irriter au plus au point.


Dis moi Adélina.. que ferais tu si l'équilibre des forces était rompu ?


Les joues rouges de frustration une boule d'or fronçait les sourcils..



La claymore sur l'épaule, Adélina se met en position. Devant elle, à quelques mètres, Pauline à retrouver équilibre sur la terre ferme. Ses lèvres ne frémiront pas mais au coeur du Trèfle la fierté ne fait pas défaut, le comportement de Pauline n'avait pas été celui qui était attendu de la sagesse des chevaliers de fer.. mais dans son regard, dans le souffle qui se dégageait de sa posture, dans ce parfum qui s'échappait d'elle, l'or du Trèfle pouvait lire clairement quelque chose de bien plus important pour les chevaliers de fer que la simple bien séance et passible sagesse; la Volonté. Elle l'avait montrée en se relevant quand son corps demandait le repos, oui elle avait certainement déjà prouvée au Grand Maître qu'elle était digne de porter son titre. Oui certainement qu'Adélina ne demandait que cela.. sentir cette volonté de vaincre, cette volonté qui fait la force de l'humanité et qui ne doit jamais faillir. Cela suffisait à rassurée le chef de l'armée, cela suffisait à convaincre le Grand Maître alors quoi ? Pousser le chevalier à l'épuisement complet ? A quoi bon tester sa force puisque Adélina la connaissait déjà et que la Volonté était là ?


Peut-être bien pour vérifier cette rumeur qui disait qu'elles étaient semblables, peut-être bien pour vérifier qu'elle répondrait la même chose à son frère à la fâcheuse question à laquelle elle avait du répondre il y a des années..

Les yeux flamboyants d'une petite fille en colère se lèvent vers le visage impassible de son grand frère et tout en le fixant avec acharnement trouve le moyen de lui transmettre du bout des lèvres ce qui deviendra le plus fervent serment du futur Grand Maître.


L'équilibre n'est pas rompu. Tu auras beau m'enlever ma lame.. je ne serais jamais désarmée.



Non Adélina ne testerait pas la force brute de Pauline, c'était ridicule et inutile, elle connaissait la valeur et la loyauté du chevalier de fer. Non, ce n'était plus au chevalier de fer de se montrer, comme ce n'était plus vraiment le titre de Grand Maître qui fixait ses yeux d'or sur la silhouette de cette étrange jumelle. Il était temps qu'Adélina fasse connaissance de Pauline et qu'elle lui exprime sa façon de voir les choses, car si la rumeur était vrai, si Pauline faisait montre de cette même rage de vaincre qu'avait eut Adélina et puisque sa volonté était toujours là alors.. il était temps qu'elles discutent de cette noirceur maintenant incrustée dans le marbre d'une colonne. Si un chevalier de fer pouvait avoir des secrets il n'était pas question que ce secret vienne à perturber sa Volonté.. et encore moins qu'on pense que cela pouvait échapper au Trèfle.

Alors si ce combat avait été engagé pour que Pauline prouve qu'elle avait encore toute sa Volonté, il était désormais clair dans l'esprit d'Adélina que ce n'était ni cela, ni la force physique du chevalier qui était à démontrer.. Cette dernière n'avait d'ailleurs jamais été à démontrer, l'ouverture béante dans une colonne de marbre était des plus suffisant pour voir que le chevalier de fer ne manquait pas de muscle.

Finalement, ce combat n'avait de valeur que pour le coeur. Le coeur d'Adélina qui attendait de Pauline qu'elle démontre qu'elle avait encore toute sa lucidité malgré son geste. Le coeur de Pauline à qui - c'est du moins ce qu'Adélina pensait - manquait un brin de confiance. Quoi de mieux pour reprendre confiance en soi qu'un bon petit combat contre son supérieur ? L'air soudain serein Adélina se prenait à penser à son frère.. il était assez terrifiant pour elle de s'apercevoir qu'elle devait ressembler à son frère avec ses idées bizarres pour remonter le morale visiblement ébranlé de cette jeune femme. Secouant la tête, Adélina revint à elle juste à temps pour voir que Pauline avait su profiter de son inattention et qu'elle était presque sur elle. Le Trèfle bondit en arrière, leste mais visiblement prise par surprise.

Voila les ravages qu'amenait trop de réflexion pour une simple guerrière.. Avec un léger sourire Adélina réalisait que sa tâche aurait plus été de parler avec la jeune femme que de la provoquée en duel..


Il faut croire qu'il y avait encore des choses qu'elle devait apprendre.


Ou bien - comme elle préférait le penser - un bon combat valait tout les discours du monde.
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Pauline De Sarkanta
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MessageSujet: Re: Hurlements. [Adélina]   Hurlements. [Adélina] Icon_minitimeVen 14 Mai - 17:02

Pauline sentit avec une pointe de déception son pied déchirer le vide. Adélina, plus rapide, s'était baissée à temps. Pauline se contorsionna dans l'air pour propulser sa main libre le plus vite possible vers la garde de son arme. Mais... Elle ne vit pas clairement ce qu'il se passa, elle sentit simplement, une nouvelle fois, la douleur transperçant son thorax. Elle perçut son corps repartir dans les airs plus haut qu'il n'était d'abord monté, filant à une vitesse vertigineuse vers le fond de la salle. Malgré son souffle coupé, Pauline fit de son mieux pour se réceptionner convenablement ; ce qui ne se solda évidemment pas par une victoire complète. Elle parvint à toucher le sol de sa main valide pour ralentir sa chute, puis à vriller sa jambe droite en faisant basculer son corps pour atterrir en position accroupie, mais sa main droite vint heurter les dalles, envoyant une giclée sanguinolente maculer leur blancheur à travers le sommaire bandage. Elle se recroquevilla en se mordant la lèvre pour étouffer le gémissement qui avait failli lui échapper, et se força à ne pas toucher sa main meurtrie, la tenant, tremblotante, soigneusement éloignée d'elle.

La jeune De Sarkanta resta prostrée ainsi quelques secondes, tentant avec peine de retrouver son souffle et de calmer, à force de volonté, la cuisante douleur qui tailladait les os brisés de sa main. Mais lorsque Pauline glissa un regard, honteux de n'avoir su se relever immédiatement, vers le Trèfle, elle perçut instantanément les rêveries qui embaumaient l'esprit de son Grand Maître, ses grands yeux dorés perdus dans le vide.

Comme tous les Chevaliers de Fer, Pauline avait entendu l'histoire du frère d'Adélina. La famille Trèfle du Mont était Grand Maître de parents à enfants depuis plusieurs décennies, et jusque là ils s'étaient illustrés comme les meilleurs dans leur domaine, sans presque aucune concurrence. Sauf que le précédent Grand Maître avait eu deux enfants : un fils et une fille. Tout le monde avait pensé que le fils allait indubitablement être proclamé Grand Maître par son père lorsque celui-ci serait trop vieux pour occuper le suprême poste, mais il en fut autrement. Petit à petit, des rumeurs circulèrent, murmurant que c'était Adélina, la jeune fille, qui allait être choisie pour devenir Maître des armées de Fenrig. Au début, Pauline avait été surprise, plus intriguée, et ensuite terriblement fière. D'abord, que ce soit une fille qui accède à ce poste, ensuite qu'elle ait presque son âge, et pour finir... Qu'elles se ressemblent physiquement comme deux gouttes. Ceci, elle se l'était avoué bien plus tard, à force de la croiser dans les couloirs du Château de Fer. Son frère, elle l'avait aussi vu de nombreuses fois... Jusqu'à ce qu'il disparaisse mystérieusement lors d'une excursion où Adélina était présente.
Pauline se sentit subitement atrocement honteuse. Elle se permettait de lâcher ses émotions, de laisser exploser sa rage et sa tristesse, alors que son frère, elle, elle l'avait encore. Adélina l'avait perdu cette fois là. Peut-être était-il même mort sous ses yeux... Ou pire encore. Et elle, cette imbécile, trouvait le moyen de se plaindre.

Elle secoua la tête en rabrouant les larmes qui montaient à ses prunelles. La honte fit place à une froide détermination. Si elle avait fait n'importe quoi, maintenant il fallait qu'elle répare ses erreurs, qu'elle prouve à la femme qu'elle admirait le plus au monde qu'elle valait son rang de Chevalier de Fer.
Le Trèfle était toujours perdu dans ses pensées. Pauline décida d'en profiter, même si cela n'était pas très loyal envers son maître. Elle se le répétait encore et encore, sans relâche : elle devait tout tenter. Elle fondit avec une impressionnante vélocité sur Adélina, qui reprit ses esprits au dernier moment. Elle esquiva lestement, presque sans forcer, et la facilité avec laquelle elle fit cela renvoya violemment à Pauline l'image de sa propre faiblesse face à un adversaire de cette puissance.

La jeune femme tourna sur elle et revint à la charge immédiatement. Elle enchaîna attaques de taille, hautes, basses, rapides ou puissantes, feintées ou allant droit au but, finement tournées ou brutalement exécutées. Et Adélina les esquivait toutes, ne montrant aucun signe de fatigue. Pauline se demanda si ce qu'elle faisait servait vraiment à quelque chose ou bien si elle ne faisait que s'épuiser elle-même. Elle se força et redoubla d'efforts, oubliant parfois de respirer. Cet étrange ballet plein de détermination et de désespoir dura de longues dizaines de minutes. Peut-être même plus, car Pauline perdit une nouvelle fois la notion du temps.

Jusqu'à que la furie aux cheveux d'or bondisse en arrière pour retomber à genoux, tête baissée devant le Trèfle. Elle haletait, ses muscles tressaillaient tandis que des gouttes de sueurs perlaient partout où sa peau était découverte. Elle parla d'une voix forte et assurée malgré tout, que seuls ses yeux auraient trahie s'ils avaient été visibles.

" Grand Trèfle, je vous présente toutes mes excuses pour le manque d'esprit et de contenance dont j'ai fait preuve. Je vous dois des explications, j'en suis consciente. Mais mes problèmes sont infimes face à ceux du royaume, et je jure sur mon nom que je ne me laisserai plus jamais déconcentrer de la sorte." Pauline se releva et planta son regard, hésitant mais déterminé, dans celui d'Adélina. " Que ce soit à cause de mon frère ou de quoi que ce soit d'autre. "

A l'instant où les derniers mots franchirent ses lèvres, un poids immense sembla s'envoler de sa poitrine. Elle venait de faire un aveu si infime qu'il voulait tout dire, et elle savait que le Trèfle pouvait la comprendre. C'était même la seule à le pouvoir.
Pauline respira calmement, inclina la tête en signe de l'intense respect qui l'habitait et... Se remit en garde. Un sourire au bout des lèvres.
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MessageSujet: Re: Hurlements. [Adélina]   Hurlements. [Adélina] Icon_minitimeLun 7 Juin - 4:49

L'eclat de sa lame qui fend l'air, son sifflement qui sonne comme la fin de toute chose.. et une main.

Elle baisse le menton et sourit, Adélina souffle. C'est que ce chevalier de fer en a dans le talon ! Quelle rapidité ! Alors qu'elle était sévèrement blessée elle arrivait encore à déployer une puissance et une précision à faire frémir un Orc ! Et l'invocation n'avait que peu d'incidence sur ça.. Oh bien sûr cela avait du aider à surpasser la douleur, mais une invocation ne fait pas le travail à votre place. Cette Pauline avait de la ressource et il était évident qu'elle savait s'en servir. Alors le Trèfle sourit, voila le genre de combat qui lui rappel pourquoi elle est si fière de diriger cette nation ! Elle ferait tout.. tout pour ne jamais perdre de vue la flamme féroce qui brille dans le regard de ceux qui sont sous sa protection. Ce feu de Volonté qui enflammait les yeux bleus de la jeune femme.

Le grand maître ne savait que trop bien quel combat la jeune femme devait mener en elle et si c'est avec une apparente facilité qu'elle évita ses coups, elle savait fort bien aussi que ce n'était que par l'état de son adversaire. Et peut-être pour quelque chose d'autre.. non pas une différence de puissance mais une épine. Une épine plantée dans le pied de Pauline, cette épine qu'elle ne pouvait enlever, cette même épine qui l'avait fait commettre un impair. Cependant.. la jeune femme n'était pas dupe à sa propre faiblesse, à sa véritable faiblesse.


" Grand Trèfle, je vous présente toutes mes excuses pour le manque d'esprit et de contenance dont j'ai fait preuve. Je vous dois des explications, j'en suis consciente. Mais mes problèmes sont infimes face à ceux du royaume, et je jure sur mon nom que je ne me laisserai plus jamais déconcentrer de la sorte. Que ce soit à cause de mon frère ou de quoi que ce soit d'autre. "


Oui elle connaissait le nom de son épine mais en son coeur, savait elle vraiment le handicape que cela pouvait représenter ? Cela n'était pas sûr aux yeux du Trèfle. Adélina savait très bien que Pauline retiendrait la leçon, qu'elle saurait peut-être même faire passer les enjeux de l'empire avant ses sentiments et qu'elle ne se laisserait pas déconcentrer durant un combat.. Mais saurait elle gérer le poids qui pesait sur son coeur ? Se contenir est une bonne chose, garder toute sa peine au fond de soi et l'emmagasiner n'en était pas une. Le visage de la jeune femme aux yeux d'or se fit sérieux.


Tu te trompes. Les problèmes de l'empire ne sont rien. Et les problèmes de l'empire ne seront jamais rien si les coeurs de ceux qui le forme sont forts.


Un léger cliquetis sur l'épaule d'Adélina qui projette la claymore vers le plafond. L'eclat de sa lame qui fend l'air, son sifflement qui sonne comme la fin de toute chose.. et une main. Celle de Pauline. C'est la fin du combat. Pourtant le Grand Maître ne semble pas près à partir.


En tant que Grand Maître j'accepte tes excuses chevalier.


Elle venait de lui rendre son arme et son titre, l'honneur du chevalier avait été restauré. Pauline pouvait sortir dignement de cette sale et les architectes feraient leur travail, avec un peu de chance tout cela ne ferait pas trop de bruit. Mais quand bien même cela en ferait, personne n'oserait contester la décision du Trèfle et tous accepteraient entièrement Pauline comme chevalier de fer et cette histoire mourrait comme neige au soleil. Il faudrait sans doute quelques temps pour effacer les marques sur la main du chevalier mais les médecins feraient du bon travail et elle pourrait sans aucun doute reprendre ses activités comme si rien ne s'était passé. Seulement une main, fine presque fragile et pourtant forte et chaude vint se poser sur l'épaule de la jeune femme aux cheveux d'or. Ses yeux accrochés aux méandres azurés du regard du chevalier, Adélina se tenait devant elle comme si aucune distance ne les avaient jamais séparées. C'est bas et avec une douce franchise que s'exprima la jeune femme.


En tant qu'Adélina, je me fiche bien que tu jures sur ton nom.. Je te fais confiance, Pauline.


Un léger sourire emplit d'assurance flirta avec les lèvres du Trèfle qui se détourna et comme une drôle d'illusion sembla soudain retrouver la distance qui avait du les séparer. Elle s'éloigna à grands pas, poussa les lourdes portes sans montrer de force alors que les deux pans s'ouvraient en grand sous sa poussée. Un moment elle s'arrêta et sans se retournée s'adressa une dernière fois au chevalier.


Je t'ordonne d'aller te faire soigner, ensuite vient me trouver et nous.. parlerons.


Cela aurait presque été drôle ! Adélina n'était pas vraiment reconnue comme étant une grande adepte des discussions. Mais peut-être que maintenant qu'elles avaient toutes deux combattues, la voie de la parole était elle ouverte. Frapper et parler ensuite.. des méthodes peu orthodoxes.. des méthodes à la Trèfle. Le corps avait eut besoin de s'exprimer, à Pauline de réfléchir encore un peu à tout cela et puis peut-être Adélina était elle encore curieuse. Cette jeune femme lui ressemblait trop s'en était presque risquée ! Ou bien.. cette ressemblance pourrait elle servir par le futur. Une idée un peu farfelue germa dans l'esprit du Grand Maître qui quitta la salle d'entrainement avec un large sourire.

C'est la tête un peu perdue dans ses réflexions qu'elle entra dans son bureau et que sans n'avoir que le temps de se reculer de deux pas une lame se plaça sous sa gorge. Un moment d'incertitude habita le Trèfle avant que..


Tss.. tu es toujours aussi habile à l'épée, rapide, féroce.. Père.


Un long soupire vint caresser son épaule alors que la lame s'écartait et que le vieil homme se plaignait.


Arh.. je dois me faire vieux.

Un sourire sur les lèvres craquelées de l'ancien grand maître et deux tappes.. sur la pile de paperasses qui avait visiblement grandit durant l'absence d'Adélina. L'homme repart s'assoir dans son fauteuil, sa fille rejoint elle aussi sa place en grognant.. les choses rentrent dans l'ordre.

L'Equilibre règne.
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